Liam
Le reste de la semaine se déroula paisiblement. J’évitais de me retrouver seul à seul avec maman pour éviter des débats incommodants, mais c'était mal la connaitre. Les filles étaient à peine sorties le vendredi soir quand maman en profita pour me parler.
- Liam, je ne veux pas me mêler de tes affaires car je sais que tu es un grand garçon maintenant, mais es-tu certain de vouloir passer ta vie avec cette fille ? demanda maman. Je ne l'ai jamais vue toucher à quelque chose dans cette maison. Elle a toujours des ongles kilométriques aux doigts, comment fait-elle à travailler avec ces mains ? Tu m'as pourtant dit qu'elle tient un salon de coiffure.
Je me grattai la tête d'embarras.
- Euh, euh, maman, j'en ai justement parlé l'autre jour avec elle après le diner ici. Elle a promis de faire des efforts maman et je la crois, répondis-je tout de même avec fermeté.
- Nganso, de toute façon, c'est toi qui vas devoir vivre avec elle, soit tu vas tout faire seul, soit ta maison ressemblera à une porcherie, dit maman en haussant simplement les épaules.
- Maman, je t'ai déjà dit qu'elle est prête à faire des efforts non ?
Maman me regarda d'un air dubitatif un long moment avant de se lever et me souhaiter une bonne nuit. Je restai au salon à penser un moment à ses propos. Lucile m'avait promis de faire des efforts et j'avais l'intention de lui accorder le bénéfice du doute, contrairement à maman. Je fus rapidement emporté par le sommeil. Une longue journée nous attendait demain, c’était le mariage de Gabrielle, notre cousine.
Nous étions maintenant samedi matin. Je m'étais rendu aux toilettes avec tout le nécessaire pour me vêtir vu que maman occupait ma chambre.
Nous avions passé la journée entre mairie, église et les différents vins d'honneur. Nous étions rentrés à la maison reprendre des forces avant d'aller à la soirée dansante.
- Les filles, soyez prêtes pour 20 heures je vous en prie, dis-je en me jetant lourdement sur le fauteuil au salon.
Je m'étais levé il y' a peu, avais pris une douche rapide et avais enfilé mon smoking pour l'occasion. Je me regardai un court moment dans le miroir, l'image qui apparut me plus fortement. Ma carrure athlétique était parfaitement retracée dans ce vêtement. Après m’être aspergé de quelques gouttes de parfum, j'ouvris la porte des toilettes et mon regard tomba sur Tiziana. Je dus retenir mon souffle un long moment tant elle était magnifique. Elle portait une longue robe de soire de couleur rouge sang qui épousait parfaitement chaque forme de son corps. Je sentis une espèce secousse parcourir mon être. Je m'avançais vers elle sans réussir à détacher mon regard d'elle. Je devais admettre qu'elle ne me facilitait pas non plus la tâche. On aurait dit qu'elle rêvait de me manger tout cru.
Mais que m'arrivait-il bon sang ? C'était quoi cette espèce d'alchimie qui existait entre nous ? J'étais en couple et étais comblé par ma relation avec Lucile et je suppose que Tiziana avait quelqu'un dans sa vie. Une aussi belle fille ne pouvait être célibataire. C'était quoi donc cette bête attraction entre nous ?
Je fis quelques pas et comblai la distance qui nous séparait. J'aperçus à cet instant Caroline qui était assise sur le fauteuil près de Tiziana. Elle se leva à ma vue.
- Wouah, vous êtes simplement sensationnelles, dis-je en émettant un sifflement admirateur.
- Merci, répondirent-elles en chœur.
- Je vais vérifier si maman est prête, lança Caroline en s'éloignant vers ma chambre.
Nous sommes restés tous les deux au salon. Une certaine aura avait envahi l'air.
- J'espère que maman est prête, lâchai-je pour détendre l'atmosphère.
Heureusement, Caroline et maman n'avaient pas trainé dans la chambre rompant ainsi ce moment embarrassant. Nous étions maintenant dans la voiture et nous devions récupérer Lucile. Je lui avais demandé d'être prête pour 20 h.
Nous étions arrivés il ya près d'un quart d'heure et j'avais appelé Lucile pour le lui signifier.
- Je vais aller vérifier, lançai-je d'une voix embarrassée en détachant ma ceinture après près d'une demi-heure d'attente.
Je toquai à la porte à plusieurs reprises et n'obtenant pas de réponse, je poussai la porte et m'aperçus qu'elle était ouverte. J'entendis tout à coup des bruits de jet d'eau.
- Lucile, Lucile, criai-je en me dirigeant vers la douche.
J'ouvris la porte et découvris Lucile qui était en train de se savonner.
- Mais Lucile ? T'as vu l'heure ? criai-je la faisant sursauter. Elle ne m'avait apparemment pas entendu arriver.
- Désolée chéri, s'écria Lucile. La dernière cliente était vraiment chiante et j'ai mis le double du temps à lui faire les tresses.
- Tu aurais dû m'avertir Lucile, tu sais pourtant que je ne suis pas seul, ripostai-je.
- Désolée encore bébé, je vais super vite, répondit Lucile en se rinçant activement.
Elle sortit enfin de la douche et vingt minutes plus tard, elle était enfin prête. Nous étions maintenant en route pour la salle de fête. L'atmosphère dans la voiture était à couper au couteau et je comprenais parfaitement maman et les filles, elles avaient dû attendre Lucile presque une heure.
Nous avions été séparés de maman dès notre entrée dans la salle. Cette dernière était installée avec certains membres de la famille.
La piste de danse était maintenant ouverte. Caroline et Tiziana se trémoussaient sur la piste de danse. Tiziana qui semblait timide dès le départ s'était maintenant lâchée, même si ses pas de danses n'étaient en rien adaptés au rythme de la musique, pensai-je amusé. Je la regardais sans cesse et je n'arrivais pas à m'expliquer ce qu'elle avait d'aussi spécial pour que j'aie de la peine à détacher mon regard d'elle.
- Chéri, mon téléphone sonne, je vais aller répondre à l'extérieur. Il y a trop de bruits, me chuchota
- D'accord bébé, avais-je répondu négligemment.
À ma grande surprise, Lucile revient et m’informe qu'elle doit y aller.
- Chéri, mon amie Véronique a eu un malaise, elle a été transportée d'urgence à l'hôpital.
Véronique était sa meilleure amie et je ne l'appréciais pas particulièrement. Elle menait une vie de débauche et j'aurais préféré que Lucile coupe les ponts avec elle. Je n'avais jamais osé le lui demander, car je savais que c'était perdu d'avance. Elles se connaissaient depuis qu'elles étaient toutes petites et étaient vraiment inséparables.
- Ça ne peut pas attendre demain ? demandai-je hébété.
Elle n'était quand même pas le médecin qui allait la prendre en charge. Je savais que c'était égoïste de le penser, mais c'était plus fort que moi.
- Non chéri et tu le sais, répondit Lucile d'une voix coupante.
- Je comprends, dis-je en soupirant et en prenant mes clés de voiture. Je vais t'accompagner avant de revenir chercher maman et les filles.
- Non bébé, ne te donne pas cette peine, son cousin Claude n'est pas loin d'ici, il va passer me prendre.
- Euh, d'accord, répondis-je dépité.
Lucile prit son téléphone et quelques effets personnels qu'elle avait posés sur la table et sortit au pas de course après m'avoir fait un léger b****r sur la joue.
- On se dit à demain chéri.
Je soupirai bruyamment en la regardant sortir de la salle presque en courant. J’étais perdu dans mes pensées quand Caroline et Tiziana prirent place près de moi.
- Où est Lucile ? demanda Caroline en jetant un regard circulaire autour de nous.
- Euh, euh, elle a eu une urgence et a dû s'en aller, répondis-je d'un air embarrassé en me grattant la tête. Je ne saurai expliquer le motif de mon malaise.
- Toute seule ? À cette heure ? insista Caroline d'un air stupéfait en regardant sa montre.
- Oui, bref, le cousin de sa copine passait la prendre.
Un petit moment de gêne s'installa, mais qui fut très vite dissipé.
- Caroline, Caro, ça fait vraiment un bail, lança mon cousin Gérard en faisant des bises à Caroline. Il salua ensuite Tiziana et invita Caroline sur la piste de danse.