Chapitre 49

635 Words
Tiziana J'étais maintenant assise dans mon vol en partance pour l'Italie. Je devais passer une semaine avec les miens avant de retourner dans ma ville Brescia. J'étais extrêmement fatiguée et j'espérais vraiment réussir à me reposer durant le vol. Je savais que cela ne serait pas évident. Trop de choses me tourmentait l'esprit. À commencer par Liam. Après notre second b****r, j'avais réussi à éviter de me retrouver face à face avec lui durant les derniers jours de mon séjour. Il s'était, lui aussi, tenu à distance. Nous nous étions séparés il y a peu et il m'avait serré dans ses bras et j'en avais ressenti une vive émotion. Je l'avais remercié pour son hospitalité. - Il n'y a vraiment pas de quoi. Tu fais un très bon voyage et prends bien soin de toi, avait-il chuchoté à mon oreille. Je m'étais sentie tout à coup triste en me rendant compte que je ne le reverrai sans doute jamais. J'avais tiré vivement mon trolley et m'étais rapidement éloignée. Je pensai ensuite à la "surprise" que m'avait réservée Caroline durant notre dernière sortie à Yaoundé. Nous étions installées dans la voiture et j'avais essayé en vain de lui tirer les vers du nez. Rien à faire, notre destination était un mystère. Caroline était confortablement installée dans le taxi de Norbert et conversait allégrement avec lui. Norbert s'était enfin arrêté et Caroline avait immédiatement ouvert la porte et nous en étions descendues. J'avais jeté un regard circulaire autour de moi et mon regard s'était immédiatement accroché à cette pancarte où était inscrit en gros caractères “Solidarité femmes”. Juste en dessous y était écrit en petits caractères “Centre d’accueil des victimes de violences familiales". J'avais tourné un regard ahuri vers Caroline. - Viens, on va entrer, on ne va pas rester longtemps, avait nonchalamment lancé Caroline en me tenant la main et en me guidant vers l’entrée du centre. J'étais restée à fixer Caro pendant de longues secondes avant de me décider à la suivre. Nous étions entrés dans ce centre et avions immédiatement été accueillies par une dame. - Bienvenue mesdames, vous êtes Caroline j'imagine ? Je suis madame Ondoua, la responsable. - Bonjour madame, je suis bien Caroline et voici mon amie Tiziana. Nous avons pensé à apporter quelques présents pour les habitants du centre. Caroline s'était tournée vers Norbert et je m'étais rendue compte à cet instant qu'il nous avait suivies à l'intérieur du centre et tenait dans ses bras deux sacs qui me semblaient très chargés. - Merci beaucoup, merci du fond du cœur, avait répondu la responsable. Nous allons commencer d'ici quelques minutes. Veuillez prendre place, je vous en prie. Norbert avait rapidement pris congé de nous et Caroline et moi étions allées nous installer dans une petite salle. Nous étions silencieuses toutes les deux. Mon cerveau essayait de comprendre la raison de ma présence en ce lieu. La salle commença à s'emplir petit-à-petit et très vite, nous étions une vingtaine. - Bonjour à tous, nous vous remercions une fois de plus pour votre présence et vos nombreux dons qui nous aident à aller de l'avant. Merci du fond du cœur. Comme vous le savez certainement, le jeudi est une journée consacrée à la prise de conscience. Nombreux sont les victimes de violence qui n'osent se l'accepter, encore moins l'assumer en public. En effet, la majeure partie des victimes préfèrent garder l'anonymat. Vous écouterez certains témoignages à travers notre écran, avait-elle dit en indiquant un projecteur, cependant, nous avons deux jeunes dames qui ont accepté de vous raconter leur histoire à visage découvert, nous les applaudissons pour leur courage, avait ainsi terminé la responsable d'une voix particulièrement émue. Commença ainsi une projection d'une série de témoignages qui au fur et à mesure que ces dames parlaient, j'avais l'impression d'étouffer.
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