XIV L’œuvre des vieux sauvagesJ’étais convoqué pour le lendemain à la réunion du comité de fondation de l’Œuvre des Vieux Sauvages. Malgré ce que le titre en pouvait avoir de bizarre, je réservais mon opinion, car je ne pouvais m’empêcher de reconnaître que l’idée mère de cette œuvre était aussi déterminée et aussi pressante que possible. Il n’était plus question ici d’assistance à donner avec plus ou moins de discernement à des gens plus ou moins intéressants : il s’agissait de sauver la vie à un certain nombre d’hommes dont la mort était assurée si on ne venait pas à leur secours. Certaines tribus de sauvages des bords du lac Ontario, trop misérables pour pouvoir nourrir des bouches inutiles, ont pris coutume de tuer ceux d’entre eux que l’âge rend incapables de se suffire à eux-mêmes