XV La cité fraternelleCette leçon ne m’avait pas découragé : elle ne devait pas me décourager. Parce que je me suis trompé de chemin, me disais-je, le but n’en reste pas moins là devant mes yeux. La misère est un mal : quiconque se sent un cœur doit travailler sans relâche à guérir ce mal. Si l’assistance charitable, même organisée en œuvres de bienfaisance, est sans vertu pour fermer la plaie du paupérisme, est-ce à dire que cette plaie n’ait point de remède ? Puisque les sauvages ne la connaissent pas, l’état social n’est-il pas la principale cause de la misère, et a-t-on le droit de condamner sans les entendre tant de théories dont l’objet est de répartir plus également le bonheur entre tous les hommes ? Une conversation que j’eus avec mes deux amis Robert et Daniel acheva de me décid