Une année de la vie du chevalier de FaublasOn m’a dit que mes aïeux, considérés dans leur province, y avaient toujours joui d’une fortune honnête et d’un rang distingué. Mon père, le baron de Faublas, me transmit leur antique noblesse sans altération ; ma mère mourut trop tôt. Je n’avais pas seize ans, quand ma sœur, plus jeune que moi de dix-huit mois, fut mise au couvent à Paris. Le baron, qui l’y conduisit, saisit avec plaisir cette occasion de montrer la capitale à un fils pour l’éducation duquel il n’avait rien négligé jusqu’alors. Ce fut en octobre 1783, que nous entrâmes dans la capitale, par le faubourg Saint-Marceau. Je cherchais cette ville superbe dont j’avais lu de si brillantes descriptions. Je voyais de laides chaumières très hautes, de longues rues très étroites, des malheu