VII
Le dénouementPourquoi nous marier,
Quand les femmes des autres
Se font si peu prier
Pour devenir les nôtres ?
COLLÉ.
C’était le lendemain.
– Une lettre pour monsieur, dit La Brie.
– Donne, bélître, fit le chevalier de Pimprenelle.
Le chevalier décacheta et lut ce qui suit :
« Mon cher chevalier,
Je sais tout. – Ce matin, madame d’Obligny est entrée sur la pointe du pied dans mon cabinet. Elle tenait à la main ce fameux poulet que vous savez, et elle le posa devant moi sans mot dire. Puis elle prit une plume sur mon pupitre et traça quelques lettres à côté de la signature. L’écriture était différente. Je tombai de mon haut.
– Fi ! monsieur, me dit-elle ; ne voyez-vous pas que c’était une comédie imaginée avec M. le chevalier de Pimprenelle pour vous guérir de votre sotte jalousie ?
Savez-vous, mon cher, que vous êtes l’un et l’autre de parfaits comédiens ? J’en suis encore délicieusement étourdi. Acceptez un million d’excuses et venez dîner ce soir avec nous. – Madame d’Obligny vous en prie.
D’OBLIGNY. »
Le chevalier sourit et mit la lettre dans sa poche.
Mais il n’alla pas chez le Mondor – parce qu’il rencontra sur son chemin le vicomte de Trublay qui lui proposa un coup d’épée.
M. le chevalier de Pimprenelle en eut pour huit jours de lit, – au bout desquels, par malheur pour la moralité de ce conte, il se rendit, sans encombre, à une nouvelle invitation du financier – et de la financière.
Ce conte se passera donc de moralité.