XXIX Une heure après, madame de Montpensier et Gaston le traître étaient chaudement installés au coin du feu de messire le vidame de Panesterre. Le vidame était un homme d’un grand sens, et savait au besoin faire taire son avarice ; s’il maugréait quand des gens de petit état heurtaient à la porte de son manoir et y demandaient l’hospitalité, il savait se montrer généreux envers de beaux seigneurs dont l’escarcelle était ronde et le manteau sans trou. La duchesse, en entrant, l’avais pris à part et lui avait dit : – Messire, votre fortune est en vos mains, aussi vrai que je me nomme Anne de Lorraine, duchesse de Montpensier. À ce nom, le vidame de Panesterre s’était incliné bien bas, et il s’était mis corps et âme à la disposition de la duchesse. – Ordonnez, madame, lui dit-il, j’obéir