XXVIII Le château du vidame de Panesterre mirait ses tourelles grises, au clair de lune, dans les flots jaunes de la Loire. Le seigneur de Panesterre était vidame parce qu’il tenait son fief de l’évêque de Nantes. Son manoir s’élevait au flanc d’un coteau, à quelques lieues en avant d’Angers. C’était une vieille demeure qui datait des Croisades. Pans de murs écroulés, tours en ruines, parc centenaire, fossés bourbeux, rien n’y manquait. Par les nuits d’hiver, les girouettes rouillées tournaient au vent avec des bruits lugubres, tandis que les orfraies s’envolaient en piaulant des murs crevassés. Depuis longtemps la herse n’était point descendue, le pont-levis demeurait abaissé, les hommes d’armes étaient absents. C’était un pauvre fief que la vidamie de Panesterre. Elle n’avait que