ÉPISODE 15
LE VIEUX DJANGBAN
Ce matin au réveil, je me suis lancé dans le ménage. La cour est un peu herbeuse et il fallait que j’enlève les herbes là. J’étais là lorsque j’entends des bruits de pas et c’est mon fils aîné qui venait d’arriver dans la cour. Il me salut et se dirige ensuite vers son frère et c’est là qu’il remarque ses blessures. Etonné, il se met à lui poser des tas de questions sur ce qui lui serait arrivé pour qu’il se retrouve dans ce piteux état. Depuis là où je suis, je prête une oreille attentive à la discussion entre Médard et son frère aîné. Quand il parle et que je vois que Médard a pris la parole pour commencer par proférer des menaces à l’égard de son frère aîné, je fais comme celui qui ne savait rien de tout ce qu’ils se disaient entre eux. Je quitte du coup ce que je faisais pour venir devant la véranda là où ils se tiennent pour parler et je leur demande :
- Il y a quoi dis-je d’une voix grave. Mais qu’est-ce qui se passe ici ?
Donc depuis qu’on parlait là, tu attendais là en train de me regarder sans intervenir pour prendre ma défense et tu te ramènes maintenant pour me demander ce qu’il y n’est-ce pas ? Interroge Médard avec un regard étrange.
- Mais qu’est-ce que tu racontes comment ça jeune homme ? Tais-toi là espèce de poltron.
- C’est tout ce que tu trouves à me dire maintenant n’est-ce pas ? Quand tu venais me voir hier pour me convaincre qu’on s’unisse pour dépouiller ces gens de leurs noires de palme, je n’étais pas pour toi quelqu’un de poltron hein papa ! Je ne l’étais pas du tout. Et après tout ce qui s’était passé et les différents coups que j’ai encaissé à cause de ta faute, tu ne pouvais même pas me dire que tu es désolé pour ce qui m’est arrivé, me faire comprendre mon fils avec un ton de pleur. Et pourtant, ce jour-là, je n’essayais que de protéger ton intérêt. Mais maintenant tu te moques de moi si royalement comme si tu n’y étais pour rien n’est-ce pas ? Tu as bien vu ce que la fille-là m’a fait, dit-il en me montrant sa tête. Je te parle et tu me regardes sans rien dire et tu es en train de passer devant moi comme un train. Tu étais incapable de pouvoir faire quoi que ce soit pour venir à mon secours hein papa !
- Tu, tu la fermes là-bas, dis-je à son égard en lui criant dessus. Tu me parles de quelle femme même ? Toi tu n’es pas un homme pour te battre ? Tu ne faisais pas du bruit hier ?
- Tu n’es qu’une femme toi, ouvre la bouche pour dire Parfait à Médard avec énergie.
- Du coup, vous vous mettez ensemble pour m’appeler femme toi et Parfait, papa !
- Tu n’es pas mieux que ça mon cher. S’il y a un autre adjectif qui va mieux te décrire en dehors de ‘’Femme’’, je te dirai que c’est ce que tu es, lui dis-je avec force. Je comptais sur toi pour protéger mon intégrité mais qu’est-ce que tu as foutu en fin de compte avec tout ce bruit que tu faisais ? Zéro. Tu n’as rien fait. Tu n’es qu’un tonneau totalement vide. Tu faisais tous ces bruits et je me sentais confiant. Mais avec tous tes titres de propagandes.
Il se lève en roulant de gros yeux sur moi. Il approche ensuite sa cigarette de sa bouche pour tirer un coup tout en me fixant dans les yeux. Je me devais de lui faire savoir à quel point il a été lâche en se faisant battre par une femme pour qu’il sache qu’il n’est pas un homme mais qu’une simple femme dans la peau d’un homme. Il ne m’a pas du tout honoré.
- Avec tous tes titres ronflants venant de partout, tu ne m’a rien prouvé de bien. Au contraire, qu’est-ce que tu as fait ? Hein ? C’est bien à toi que je parle. Fixe-moi bien. Tu ne peux pas me toucher hein. Tu n’as été qu’un gros échec hier, un échec monumental. Tu pouvais faire quoi hier face à cette jeune fille ? Rien, lui dis-je en lui faisant de gros yeux moi également. Une simple fille qui t’a battu KO. Hein ! Une simple fille t’a roulé parterre. Elle t’a roulé parterre comme du n’importe quoi et t’a donné deux cornes sur la tête, me suis-je moqué de Médard en orientant mes index vers le ciel pour exprimer deux cornes debout sur la tête. Des cornes très bien visibles et en formes de boules comme ça ! Waouh !
- Ecoute papa ! Si c’est pour me faire humilier et ensuite venir me manquer du respect comme tu es en train de le faire là, pardon laisse-moi seul et tranquille dans ma douleur avant que je ne me défoule sur toi hein. Ce que tu es entrain de dire là me monte du sang au cerveau hein.
- Assez ! Tu me la fermes là-bas.
- Ce que tu dis là père, tu es en train de créer la brèche sur tes frontières comme ça hein. Tes ennemis vont pénétrer ton territoire comme cela n’est pas permis à cause de la brèche que tu viens de créer toi-même hein. Tu ne verras même pas venir pour prendre ta défense.
- Prendre la défense de qui ? Avec ce que tu as foutu hier comme prestation et j’ai vu là ? Pardon mon fils, mais il faut te taire pour mieux t’occuper de tes deux cornes en forme de boule de pétanque là, me suis-je moqué de Médard me dirigeant vers le séjour sans attendre le reste des propos qu’il dit à mon encontre pour aller me consacrer à d’autres occupations.
MÉDARD
- J’espère que tu m’écoutes, et surtout avec une attention particulière. Les ennemis vont envahir ton pays en grands nombres. Je te le dis papa. Tu ouvres la voie pour tes ennemis, expliqué-je d’une voix pleureuse à mon père qui me fait la sourde oreille en me dirigeant vers lui…