ÉPISODE 16
MÉDARD
- Allez ! Viens t’asseoir ici, me dit mon grand frère Parfait en me tirant par le bras pour me faire asseoir de force sur la chaise où j’avais posé mes fesses avant son arrivée et celle de mon père qui s’occupait il y a quelques minute en arrière du ménage sur la cour de notre maison. Assieds-toi et calme-toi avec tes blessures sur la tête là au lieu de vouloir faire une démonstration de force avec notre père. Idiot ! Tu me déçois énormément toi. C’est quoi ça ? Regarde mec, regarde ! Laisse-moi te dire une chose, me dit mon frère en venant prendre place à côté de moi sur un siège vide.
Mon père sera surpris de voir qu’il va se retrouver seul dans les jours à venir quand il sera confronté à d’autres problèmes avec des gens de ce village. Une chose est claire. Il ne va pas manquer d’avoir des ennemis sur son chemin. En ce moment, je vais voir comment il va s’en sortir. C’est lui qui se permet de se moquer de moi maintenant. Nous allons voir d’ici là comment les choses, vont se passer. Voilà mon grand qui vient de s’asseoir pour me donner des cours de moral. Je garde mon calme pour l’écouter tout en sirotant ma tige de cigarette.
LAURENCIA TOGNISSE
Depuis hier que nous sommes rentrées à la maison, je n’ai pas encore pu digérer ma colère. Ce que ces gens ont fait à ma petite sœur Diane et à ma mère ne m’ont pas du tout plu. Je n’ai pas vraiment pu prendre ma revanche sur eux vu toutes les frustrations qu’ils nous font vivre depuis un bon moment. Alors je continue de proférer des menaces contre ces derniers.
- Haaa ! Il faut dire qu’ils avaient de la chance hier hein ! Qu’ils aillent remercier leurs étoiles. J’allais finir avec eux. Hein ! Vous pouvez imaginer ? Vous pouvez imaginer ? Voyez maintenant comment vous êtes toutes assises et toutes tristes, dis-je en m’adressant à ma mère et à mes deux sœurs, Patricia et Diane. Ils que nous avons peur d’eux ? Hein ? Comment moi je peux avoir peur d’eux ? Parce qu’ils sont peut-être des hommes ? C’est tout ? Ils se trompent suffisamment. Vous pouvez imaginer ? Ah ! Je vais leur faire ça hein.
Ma mère et mes sœurs me regardent, toutes silencieuses, sans rien dire. Je me tiens debout en train de bouillir de l’intérieur. Tout à coup, Marcel se ramène sur notre cour et demande :
- Mais qu’est-ce qui se passe ici ? Interroge Marcel en venant vers nous dans la cour.
- Ah Marcel est-ce que tu pouvais imaginer ce qui s’était passé hier avec Diane et maman ? L’oncle Djangban avec son fils, son enfant idiot-là. Ce bon à rien. Ces deux mécréants-là ont osé agresser maman pendant que cette dernière revenait du champ. Et ce n’est même pas tout hein Marcel. Ils ont aussi eu le toupet de reproduire la même scène avec Diane hein. Eh, eh ! Regarde ! Le simple fait de revenir sur cela commence par éveiller en moi déjà une nouvelle envie d’aller les retrouver dans leur maison à nouveau pour les achever.
- Snif, laisse entendre Diane. Et puis il m’a frappé ici au niveau de mon front.
- Quoi ? S’écrie Marcel. Maman ! C’est vrai tout ce que vient de raconter Laurencia ?
- Hmm ! Elle ne t’a pas menti hein Marcel, répond ma mère avec une main sur sa tempe.
- Seigneur Jésus, s’écrie à nouveau Marcel en laissant tomber parterre l’enveloppe qu’il tenait entre ses mains. Assez c’est assez ! Il est temps que je mette une fin à tous ces grands désordres de leur part ; laisse entendre Marcel en gonflant ses muscles après avoir retroussé les manches de sa chemise puis il se dirige vers la maison de l’oncle Djangban tout fâché.
Avec une grande enjambée, Marcel quitte la cour de notre maison avec pour objectif d’aller se confronter à l’oncle Djangban et à son bon à rien de fils, Médard. Maman qui était assise se lève très rapidement suivie de Patricia pour aller se mettre au travers de la route de Marcel pour l’empêcher de se rendre chez l’oncle Djangban pour lui régler ses comptes. Elle s’approche ensuite de Marcel pour le retenir par le bras afin de lui interdire de se rendre dans la maison de ces méchants hommes. Depuis ma position, je crie pour demander à notre mère :
- Eh maman ! Laisse-le, ordonné-je à ma mère.
- Ne fais pas ça, s’il te plaît.
- Laisse-le maman !
- Maman laisse-moi en paix.
- Marcel écoute-moi quand je te parle s’il te plaît. Marcel il faut que tu m’écoutes. Mon fils laisse tomber. C’est moi qui te le demande. Je sais à quel point cela est révoltant pour vous mais laisse cette affaire. Je ne veux pas que tu ailles te battre avec ces gens mon garçon.
- Maman, je suis désolé mais je ne peux plus les laisser tranquille. Nous avons été assez patients et observateurs. Maintenant, s’ils nous attaquent, il faut que nous répliquions aussi. Je ne peux plus continuer de croiser les bras en regardant ces gens agresser cette famille de la sorte alors que je suis un homme et je me dois de vous défendre, maman. Je ne peux plus accepter cette injustice et toute cette méchanceté venant de leur part maman. Je ne peux pas.
- Maman laisse-le s’en aller là. Hayi. Maman arrête ce que tu fais là hein. Horrrrr !
- Marcel, c’est moi qui ai été agressé et je te demande de laisser cela tomber.
- Mais maman je ne peux pas laisser cela passer une nouvelle fois sans réagir, fait comprendre Marcel à notre mère qui n’est pas du tout prête à laisser Marcel aller se battre.
- Laisse-moi aller enseigner ce bon à rien ! Permets-moi d’aller lui donner une bonne leçon.
- Non je te dis. Je ne veux pas de ça venant de toi. Laisse tout tomber…