CCXXXIXe nuit Sire, Noureddin, c’est ainsi que se nommait le fils du vizir Khacan, entrait librement dans l’appartement de sa mère, avec qui il avait coutume de prendre ses repas. Il était très bien fait de sa personne, jeune, agréable et hardi, et comme il avait infiniment d’esprit, et qu’il s’exprimait avec facilité, il avait un don particulier de persuader tout ce qu’il voulait. Il vit la Belle Persane, et, dès leur première entrevue, quoiqu’il eût appris que son père l’avait achetée pour le roi, et que son père le lui eût déclaré lui-même, il ne se fit pas néanmoins violence pour s’empêcher de l’aimer : il se laissa entraîner par les charmes dont il fut frappé d’abord, et l’entretien qu’il eut avec elle lui fit prendre la résolution d’employer toutes sortes de moyens pour l’enlever au