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Les Mille et une nuits

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Extrait : "Il connut bientôt qu'il s'était trompé : cette lumière n'était autre chose qu'un feu allumé dans une cabane. Il s'en approche, et voit avec étonnement un grand homme noir, ou plutôt un géant épouvantable qui était assis sur un sofa. Le monstre avait devant lui une grosse cruche de vin, et faisait rôtir sur des charbons un bœuf qu'il venait d'écorcher."

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CLXXXVIIe nuit
CLXXXVIIe nuit Dinarzade ne tint pas exactement la promesse qu’elle avait faite de réveiller sa sœur de meilleure heure, et la nuit était très avancée, lorsque Scheherazade, s’adressant au sultan, son époux, reprit le cours de son récit, qu’elle continua les nuits suivantes de la manière accoutumée : Sire, le prince de Perse et Ebn Thaher s’arrêtèrent longtemps à examiner cette grande magnificence. À chaque chose qui les frappait, ils s’écriaient pour marquer leur surprise et leur admiration, particulièrement le prince de Perse, qui n’avait jamais rien vu de comparable à ce qu’il voyait alors. Ebn Thaher, quoiqu’il fût entré quelquefois dans ce bel endroit ne laissait pas d’y remarquer des beautés qui lui paraissaient toutes nouvelles. Enfin, ils ne se lassaient pas d’admirer tant de choses singulières, et ils en étaient encore agréablement occupés, lorsqu’ils aperçurent une troupe de femmes richement habillées : elles étaient toutes assises au-dehors et à quelque distance du dôme, chacune sur un siège de bois de platane des Indes, enrichi de fil d’argent à compartiments, avec un instrument de musique à la main ; et elles n’attendaient que le moment qu’on leur commandât d’en jouer. Ils allèrent tous deux se mettre dans l’avance du dôme, d’où l’on pouvait voir ces esclaves en face, et, en regardant à la droite, ils virent une grande cour d’où l’on montait au jardin par des degrés, et qui était environnée de très beaux appartements. L’esclave les avait quittés ; et comme ils étaient seuls, ils s’entretinrent quelque temps : « Pour vous, qui êtes un homme sage, dit le prince de Perse, je ne doute pas que vous ne regardiez avec bien de la satisfaction toutes ces marques de grandeur et de puissance ; moi-même, ne pense pas qu’il y ait rien au monde de plus surprenant : mais quand je viens à faire réflexion que c’est ici la demeure éclatante de la trop aimable Schemselnihar, et que c’est le premier monarque de la terre qui l’y retient, je vous avoue que je me crois le plus infortuné de tous les hommes. Il me paraît qu’il n’y a point de destinée plus cruelle que la mienne, d’aimer un objet soumis à mon rival, et dans un lieu où ce rival est si puissant, que je ne suis pas même en ce moment assuré de ma vie. » Ebn Thaher, entendant parler le prince de Perse de cette manière, lui dit : « Seigneur, plût à Dieu que je pusse vous donner des assurances aussi certaines de l’heureux succès de vos amours, que je le puis de la sûreté de votre vie. Quoique ce palais superbe appartienne au kalife, qui l’a fait bâtir exprès pour Schemselnihar, sous le nom de Palais des Plaisirs Éternels, et qu’il fasse partie du sien propre, néanmoins il faut que vous sachiez que cette dame y vit dans une entière liberté : elle n’est point obsédée d’eunuques qui veillent sur ses actions ; elle a sa maison particulière, dont elle dispose absolument. Elle sort de chez elle pour aller dans la ville, sans en demander permission à personne ; elle rentre lorsqu’il lui plaît ; et jamais le kalife ne vient la voir qu’il ne lui ait auparavant envoyé Mesrour, chef de ses eunuques, pour lui en donner avis et se préparer à le recevoir. Ainsi vous devez avoir l’esprit tranquille et donner toute votre attention au concert dont je vois que Schemselnihar veut vous régaler. » Dans le temps qu’Ebn Thaher achevait ces paroles, le prince de Perse et lui virent venir l’esclave confidente de la favorite, qui ordonna aux femmes qui étaient assises devant eux de chanter et de jouer de leurs instruments. Aussitôt elles jouèrent toutes ensemble comme pour préluder ; et quand elles eurent joué quelque temps, une seule commença de chanter, et accompagna sa voix d’un luth, dont elle jouait admirablement bien. Comme elle avait été avertie du sujet sur lequel elle devait chanter, les paroles se trouvèrent si conformes aux sentiments du prince de Perse, qu’il ne put s’empêcher de lui applaudir à la fin du couplet : « Serait-il possible, s’écria-t-il, que vous eussiez le don de pénétrer dans les cœurs, et que la connaissance que vous avez de ce qui se passe dans le mien vous eût obligée à nous donner un essai de votre voix charmante par ces mots ? Je ne m’exprimerais pas moi-même en d’autres termes. » La musicienne ne répondit rien à ce discours : elle continua et chanta plusieurs autres couplets, dont le prince fut si touché qu’il en répéta quelques-uns les larmes aux yeux ; ce qui faisait assez connaître qu’il s’en appliquait le sens. Quand elle eut achevé tous les couplets, elle et ses compagnes se levèrent et chantèrent toutes ensemble des paroles dont le sens était : « que la pleine lune allait se lever avec tout son éclat, et qu’on la verrait bientôt s’approcher du soleil. » Cela signifiait que Schemselnihar allait paraître, et que le prince de Perse aurait bientôt le plaisir de la voir. En effet, en regardant du côté de la cour, Ebn Thaher et le prince de Perse remarquèrent que l’esclave confidente s’approchait, et qu’elle était suivie de dix femmes noires qui apportaient avec bien de la peine un grand trône d’argent massif et admirablement travaillé, qu’elle fit poser devant eux à une certaine distance ; après quoi les esclaves noires se retirèrent derrière les arbres à l’entrée d’une allée. Ensuite vingt femmes toutes belles et très richement habillées d’une parure uniforme s’avancèrent en deux files, en chantant et en jouant d’un instrument que tenait chacune d’elles, et se rangèrent auprès du trône autant d’un côté que de l’autre. Toutes ces choses tenaient le prince de Perse et Ebn Thaher dans une attention d’autant plus grande, qu’ils étaient curieux de savoir à quoi elles se termineraient. Enfin ils virent paraître à la même porte par où étaient venues les dix femmes noires qui avaient apporté le trône, et les vingt autres qui venaient d’arriver, dix autres femmes également belles et bien vêtues, qui s’y arrêtèrent quelques moments. Elles attendaient la favorite, qui se montra enfin, et se mit au milieu d’elles… »

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