Idylle-2

2679 Words
« – Est-ce ainsi que vous faites les honneurs de chez moi, ma mie Louise ? Étienne aura de vous une jolie opinion ! Vous vous êtes crue à la procession, sans doute. Je viens vous réveiller. En route ! Nous allons prendre le plus long ; de cette façon, nous éviterons la ville. » Et Mme Anquetin vous entraîna tous les deux. L’Éldorado de la bonne dame eût mis en fuite saint Siméon Stylite, qui n’a cependant jamais passé pour difficile. Si la petite allée de marronniers et de tilleuls ne s’était pas trouvée là, jamais on n’eût vu ni un papillon, ni un oiseau dans le pays. « – Ah ! qu’il fait bon ! s’écria Mme Anquetin avec béatitude. La brise se lève, nous aurons une, soirée superbe. » Chacun de ses pas soulevait un nuage de poussière qui vous aveuglait. Le soleil était bas, et comme la plus haute feuille se balançait à un mètre du sol, ses rayons vous forçaient à détourner la tête en marchant. Le sentier était strié d’un bout à l’autre par les ornières de l’hiver. Aussi êtes-vous entrée dans la ville avec plaisir. L’œuvre de l’homme a tous les droits à l’imperfection, mais c’est comme un blasphème pour les yeux, quand la nature ravagée prend un air ridicule. Avant d’entrer dans la Rue-Grande, vous vous êtes arrêtée devant une petite maison carrée, rêve de quelque épicier en délire : un rez-de-chaussée, un étage, cinq fenêtres, une porte, et, dans un jardin de quinze mètres, un rocher surmonté d’un amour couleur de chair, un bassin, une chute d’eau, un pont, un taillis, que sais-je !… Un pois de senteur se cramponnait à la grille fluette, chargée de défendre l’entrée de ce paradis de rebut. « – Cette maison est à vendre, vous dit Mme Anquetin, vous devriez l’acheter. » Étienne vous a regardée avec stupeur ; mais votre sourire l’a rassuré. Mme Anquetin a ajouté : « – Je me charge de négocier l’affaire. Vous serez à merveille ici, et j’aimerais tant à vous avoir pour voisine. Le chemin de fer passe à deux pas, c’est une ressource. Les jours de pluie on regarde passer les trains. Nous ne nous quitterons jamais, nous vivrons comme deux sœurs. » Souriant de plus en plus et remuant négativement la tête, vous avez baissé le front et levé les yeux pour regarder Mme Anquetin, ce qui est un de vos mouvements habituels quand vous pensez quelque malice. « – Non, merci, chère madame, ne prenez pas cette peine. Vous le savez, j’ai horreur de la propriété. Je serais à peine rivée ici que j’aurais envie de me retirer ailleurs. – Tant pis, tant pis. J’aurais été charmée de vous avoir pour voisine. » On arriva à la sous-préfecture. Vous n’avez pas voulu y entrer, et, pendant que Mme Anquetin rendait ses devoirs aux autorités, vous avez demandé à Étienne de vous accompagner jusqu’à Notre-Dame-du-Castelet. Il fallait descendre quelques marches pour entrer dans cette église. Dès les premiers pas, une fraîcheur souterraine vous pénétrait. Le soleil, enfoui aux trois quarts à l’horizon, n’éclairait plus que la voûte sur laquelle il promenait lentement les tons vifs des vitraux. Le dernier rayon s’éteignit presque aussitôt et la chapelle se trouva dans la demi-teinte. Vous vous êtes agenouillée, et Étienne essaya de réveiller dans sa mémoire quelque écho des prières lointaines. N’y parvenant pas, il improvisa une oraison. Dieu dut avoir grand-peine à démêler si elle était faite en son honneur ou au vôtre, tant votre nom y était souvent répété. Puis vous vous êtes levée, et drapée de blanc comme vous l’étiez, vous sembliez la maîtresse du temple. À partir de ce moment jusqu’au retour de Mme Anquetin, tout est demeuré vague dans la mémoire d’Étienne. Lui avez-vous parlé ? Il n’en sait rien. Qu’êtes-vous devenue ? Il n’a pas pu me le dire. Ses pensées ont plané dans ces régions immaculées qu’il n’est presque jamais donné à l’homme d’atteindre. Celui qu’une sublime extase a conduit jusque-là n’a plus rien à demander à la vie, Dieu lui a payé sa dette ; la terre n’est plus pour lui qu’une étape insignifiante sur le chemin de l’Éternité. Le battant de la porte en retombant fit entendre un bruit sourd. Mme Anquetin revenait seule. « – En route, en route, mes chers enfants ! Pendant que nous traversions la plaine, M. le sous-préfet se rendait chez moi par la ville. Que va-t-il penser en trouvant la maison vide ? » Étienne glissa brusquement du ciel aux pieds de Mme Anquetin. Vous étiez heureusement dans le voisinage. Au retour, mon cher compagnon vous donna le bras « pour aller plus vite. » Jamais il n’alla plus lentement. Il faisait des détours à n’en plus finir pour vous éviter de marcher sur une feuille sèche ou une goutte d’eau. Si bien que Mme Anquetin arriva première d’au moins cent longueurs. Je ne vous rappellerai pas les détails de ce dîner, Étienne les ayant oubliés. Il vous voit à droite de M. le sous-préfet ; il se voit à vos côtés. Il a conservé un vague souvenir de quelques lambeaux de phrases de l’importance de celles-ci : « – Je vous en prie, madame Anquetin, ne prodiguez pas pour moi votre bourgogne. Je vous jure que je ne le boirai pas. » Ou bien encore : « – Mme Langevin s’est surpassée. Jamais ses ris de veau n’ont été mieux réussis ; mais je vous prie en grâce de ne plus m’en donner. » Pour lui, ces phrases insignifiantes ont pris un tour musical et poétique, et on le fâcherait beaucoup si on leur faisait cette injure de les comparer aux Pensées de Pascal et aux Nuits de Musset. Croiriez-vous qu’il a oublié tout le reste ? Le sous-préfet, M. et Mme du Clouay, Mme Langevin elle-même, tourbillonnent pêle-mêle dans sa pauvre cervelle. Une seule chose s’y est fixée, mais celle-là indélébile, immuable, et c’est vous, chère femme, vous, qui n’avez cependant rien fait pour qu’il vous aimât. Mme Anquetin, qui ne recule devant rien lorsqu’il s’agit de conserver plus longtemps ses hôtes, avait donné, à sa pendule un coup de pouce ; si bien que vous avez laissé passer l’heure du train. À dix heures vingt seulement elle vous a rendu votre liberté. Vous avez pris tout naturellement le bras d’Étienne, qui n’eût pas osé vous l’offrir, et vous vous êtes engagés dans les rues du Castelet. Il paraît, bien que le ciel fût plein d’étoiles, qu’il faisait délicieusement noir. Étienne sentait votre bras sur le sien, mais il ne vous voyait pas. De temps en temps votre pied glissait sur quelque caillou invisible, et alors votre petite main se cramponnait à lui. L’obscurité rapproche. Vous eussiez passé cinq heures côte à côte sans vous rien dire, à l’heure du soleil, et pendant ces cinq minutes vous lui avez appris qui vous pleuriez, vous vous êtes révélés l’un à l’autre et vous lui avez permis de vous apporter un volume qu’il venait de publier : Les mémoires de madame de Krudner, je crois. Le soir, quand Étienne rentra, je l’ai peut-être bien trouvé un peu plus préoccupé que d’ordinaire ; pas assez cependant pour que cela me frappât. Rien ne changea dans ses habitudes, son caractère ne se modifia pas, rien enfin n’eût pu faire soupçonner que cette journée qui venait de finir étendrait son influence sur sa vie entière. Et puis trois années se passèrent pendant lesquelles il vous vit de loin en loin. Peu à peu les visites qu’il vous faisait lui devinrent plus précieuses, plus nécessaires, plus indispensables. Vous preniez plaisir à causer avec ce garçon rude pour les choses du monde, timide pour les choses du cœur. Ses violences contenues, ses élans vers l’impossible, son mépris pour les banalités vous amusaient. Un jour, vous vous êtes retrouvés chez Mme Anquetin, dans ce même jardin autrefois dédaigné, devenu le cadre d’un petit poème. C’est en y rentrant pour la première fois qu’Étienne découvrit qu’il vous aimait. Chaque pas mettait en relief quelque précieux souvenir. Dans les moindres replis de ce cœur inexploré, il trouva votre empreinte. Vous en étiez maîtresse absolue, et tous les détails de son amoureux passé lui apparurent subitement, gravés profond, à défier l’avenir. Il était heureux de sa découverte comme la jeune femme qui, pour la première fois, sent s’agiter en elle le fruit d’un amour partagé. Il posait la main sur son cœur pour vous sentir remuer en lui. Il parcourait le jardin et y cueillait des souvenirs à toutes les tiges. Il savait gré au ciel d’être bleu, aux fleurs d’embaumer, à l’herbe d’être douce, aux oiseaux de si bien chanter, et vous regardait avec surprise, comme si le jour vous éclairait pour la première fois. C’est qu’il prenait enfin possession de la vie. Il voyait autrement qu’il n’avait vu jusque-là ; ses impressions s’étaient toutes renouvelées. Je doute qu’Ève posant pour la première fois son petit pied sur la mousse et promenant autour d’elle ses grands beaux yeux surpris, fût plus attentive et plus charmée que ne l’était mon ami Étienne dans le paradis de Mme Anquetin. Dut-il dire des folies, s’il a parlé ; ce dont je doute. Je ne me rappelle pas sans tristesse toutes celles qu’il m’a débitées en rentrant ; et cela jusqu’à l’aube. Il me parla de son retour par le sentier d’autrefois. Il a vu ce soir-là des étoiles fleurir dans les orties, des papillons nacrés vous faire cortège. La reine Mab vidait ses écrins sous vos pieds, tandis qu’Ariel fredonnait pour vous ses mélodies douces et énamourantes. Vous marchiez en plein rayon de lune, et votre main, qui reposait sur son bras, avait la blancheur irisée de l’opale. Une mèche de vos longs cheveux a frôlé son visage et lui a donné un frisson douloureux. En arrivant à la gare, il s’aperçut qu’il ne vous avait pas dit un mot. Il en fut tout honteux. Je crois qu’il avait tort, Louise, et que vous ne lui en avez pas voulu de son silence. Un soir qu’Étienne me demandait, pour la dix-millionième fois peut-être, si j’avais remarqué le charme de votre sourire, je l’interrompis brusquement et lui posai cette question : « – Où tout cela va-t-il te mener ? » Il me regarda comme les prédécesseurs d’Œdipe durent regarder le sphinx. Il ne lui était jamais venu à l’idée que son amour pût avoir une issue. Son amour était sa vie, il se laissait aller à aimer comme à vivre, sans en demander plus long ni à Dieu ni à l’amour. J’ajoutai : « – Que comptes-tu faire ? Lui diras-tu que tu l’aimes ? » Il partit d’un éclat de rire qui me fit froid. – Lui dire que je l’aime ! Ah ça, es-tu fou ? À quoi bon lui dire que je l’aime ? » Je lui pris la main : « – C’est bien, Étienne. Tu auras raison de ne rien lui dire. Tu ne dois pas aimer Louise ; Louise ne doit pas t’aimer. » Notre causerie n’alla pas plus loin. Il passa la soirée les yeux fixés sur un livre dont il ne tourna pas les pages. Pendant quinze jours il ne me parla plus de vous. Ce mutisme absolu succédant brusquement aux récits incessants des semaines précédentes, me fit peur. Je compris qu’il devait se livrer de rudes combats. Aussi, un soir qu’il rentrait silencieux comme à l’ordinaire, je lui demandai s’il vous avait vue. Il me répondit non, et ce fut tout. Après un silence de quelques instants, je repris : « – Il faut absolument que tu décides quelque chose, Étienne ; tu ne peux pas continuer à vivre ainsi. » « – Et que veux-tu que je fasse ? Je ne dois pas aimer Louise, Louise ne doit pas m’aimer. C’est toi qui l’as dit, et tu as eu raison. Je ne dois pas aimer Louise, Louise ne doit pas m’aimer. Voilà tout ce que je sais ; tout ce dont il faut que je me souvienne. » Il me fut impossible d’en tirer autre chose. Avant-hier soir, il se plaignit d’un v*****t mal de tête, rentra de bonne heure et s’enferma. Plusieurs fois pendant la nuit je me réveillai, et toujours je voyais, sous sa porte glisser un rayon de lumière. À quatre heures je me levai et entrai chez lui. Sa chambre était en désordre. Les armoires vides, les tiroirs entrouverts, les lettres éparpillées sur la table, les vêtements de route jetés sur le lit, les bagages groupés près de la porte, tout indiquait qu’Étienne allait partir. « – Tu me quittes ? » m’écriai-je surpris. Il se jeta dans mes bras et y demeura un instant comme absorbé ; puis, m’ayant serré la main, il me montra son billet de passage à bord du La Fayette. Il partait pour New-York le jour même. Il ne fut pas dit un mot de ce qui le tuait. Seulement, quand il me remit les lettres qu’il venait d’écrire et que je lui demandai s’il n’y en avait pas une pour vous, il secoua tristement la tête et me dit : « – Je méprise les demi-sacrifices. » Et puis il partit, et puis je n’ai plus d’ami, et puis… Ah ! tenez, c’est décidément une chose féroce, une chose stupide que le devoir. Je me demande aujourd’hui si, j’ai eu raison d’éloigner de vous, ce cœur aimant, alors qu’affolé il eût pu se donner à vous. Avais-je le droit d’agir ainsi ; de faire grincer en pleine passion une note vertueuse ? Je me sens responsable du martyre d’Étienne, de cette carrière brisée. Dites-moi, Louise, dites-moi si vous l’auriez aimé. Vous savez maintenant pourquoi notre ami est parti, pourquoi il est parti sans vous voir. J’ignore si cette longue lettre vous touchera ; moi, je suis brisé de l’avoir écrite. À vous, PIERRE. Mont-de-Marsan, juillet 1870. Mon cher ami, Votre lettre m’a bouleversée. Je ne puis pas croire qu’Étienne m’ait aimée comme vous le dites. Je m’en serais aperçue. Volontairement ou malgré lui, il me l’eût appris. On n’emprisonne pas l’amour. Ce que vous m’écrivez est impossible et je ne veux pas y croire. Vous me comprenez, Pierre, je ne veux pas y croire. J’ai toujours eu pour Étienne beaucoup d’amitié. Mais rassurez-vous, cette affection, ne pouvait pas changer de nature. Je vais bien vous le prouver, quoiqu’il m’en coûte un peu ; mais vous paraissez si troublé que je tiens à vous enlever toute crainte et à bien témoigner tout le cas que je fais de vous. Si votre lettre m’a autant émue, c’est qu’en la lisant je n’ai pensé qu’à vous. Vous prétendez que notre ami m’a aimée, soit, mais il n’a pas su me le dire, et l’amour muet et inerte est un cadavre aussi bien que le corps muet et paralysé. Chacune des lignes de votre lettre m’a impressionnée parce que je sais depuis longtemps ce qui se passe en vous. En disant à Étienne : « Tu ne dois pas aimer Louise, Louise ne doit pas t’aimer, » vous lui disiez malgré vous que vous m’aimez. Votre trouble ne vient pas d’autre chose. Vous avez tenté d’être héroïque et vous vous trouvez coupable d’avoir travesti ainsi votre passion en vertu. Voilà pourquoi je ne veux pas croire à la tendresse d’Étienne ; voilà pourquoi j’ai lu et relu votre lettre ; voilà pourquoi vous devez être heureux et rassuré. Comment aurais-je pu aimer Étienne puisque je vous aime ? Je veux finir cette lettre comme vous avez fini la vôtre. À vous, LOUISE. Lanjuignac-les-Tours, août 1870. Ainsi vous m’aviez deviné ; ainsi vous m’auriez aimé. J’ai passé à côté de cette joie, tellement grande, que je ne soupçonnais pas qu’elle pût exister. Et voilà que cette révélation m’est faite à l’heure où elle ne peut plus m’être qu’une t*****e. Si, le premier, j’avais dit à Étienne que je vous aimais, j’avais droit à votre amour ; il eût été seul malheureux. Et parce qu’il m’a confié la tendresse qui le mine, tendresse que vous ne partagez pas, il est de mon devoir de fuir le bonheur qui vient à moi ; et nous serons trois à souffrir. N’avais-je pas raison de dire que le devoir est absurde et lâche ? C’est le faucheur éternel. Il marche à nos côtés, abattant ; toutes nos joies à mesure qu’elles fleurissent. On voyait au matin, jusqu’au plus loin de l’horizon, la terre gazonneuse et moussue ; quand, le soir venu, on regarda en arrière, il faut être bien fort pour ne pas pleurer, sur ce champ, ravagé, jonché de toutes ses espérances. C’est être presque Dieu que d’être honnête homme. Quand mes lèvres disaient à Étienne : « Tu ne dois pas aimer Louise, Louise ne doit pas t’aimer, » c’est à moi que mon cœur, parlait. Je cherchais à me fortifier. . Dieu sait si j’ai eu besoin de courage. Pauvre Louise ! Si vous m’aimez comme je vous, aime, combien vous allez souffrir. Mais pensez à ce qu’Étienne, aurait le droit de me dire s’il me retrouvait dans vos bras. Il en mourrait, bien sûr. Vous avez dit vrai : « On n’emprisonne pas l’amour », mais on l’exile. Étienne m’a montré le chemin et je vais le rejoindre. Nous traînerons côte à côte, de par le monde, l’amour que nous avons pour vous. Chacun de nous aura sa joie : lui, de pouvoir me parler ouvertement de sa tendresse ; moi, de penser que vous m’avez aimé. Je voudrais pouvoir mettre toute mon âme dans cet adieu. PIERRE. Saint-Nazaire, samedi. Pierre, Le La Fayette quitte Saint-Nazaire. Rien ne peut plus empêcher mon départ. Je t’écris en hâte ces lignes, les dernières que tu recevras jamais de moi. Louise t’aime ; tu me sacrifies l’amour que tu as pour elle. Voilà la vérité. Je l’ai comprise à temps. Je me suis bien interrogé. Ne crois pas au moins que je t’aurais fait un pareil sacrifice ; je te trouve méprisable de le pouvoir faire. Il fallait me tuer ; cela eût mieux valu. Si Louise m’avait aimé, moi, je t’aurais tué ; tu peux te le dire. Enfin je devrais t’admirer et je te méprise ; je devrais avoir pour toi de l’amitié, et je ne peux pas. Je pars, vous voilà libres. ÉTIENNE. Symphonie héroïque Une escapade
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