VIII La lettreCe 10 mai 801. « Noble Gizèle, Je pars pour combattre les Saxons, pour me faire tuer ou revenir vainqueur, suivant la promesse que j’emporterai de vous en partant. – Mon père m’a défendu d’aller chez le comte Isemberg, mais il ne m’a pas défendu de vous voir. – Trouvez-vous donc demain, à l’aube du jour, dans la forêt sous l’aqueduc de Chaillot, près de ce tombeau antique surmonté d’une tête de Cybèle ; c’est celui qui a juré de n’épouser que vous ou de se jeter dans un cloître, qui vous en prie. Dussé-je mourir de faim, de soif et de froid en cet endroit, je ne le quitterai pas sans vous avoir vue. Gauthier de MEHUN. » La lecture de cette lettre jeta Gizèle dans le plus grand étonnement ; mais, trop innocente pour douter un instant de la véracité de celui qu’elle aimait