VII Le poignardLe lendemain, ce fut dans l’oratoire de Gizèle que le comte reprit son récit. – En s’enfuyant, l’assassin avait laissé tomber son poignard, et ce poignard, ramassé par Charlemagne, fut reconnu par lui pour m’appartenir ; c’était un don de sa main royale ; mon nom y était gravé tout du long sur la lame. Cette circonstance, jointe à la coïncidence de la porte dérobée, m’accusait si vivement, que Charlemagne n’hésita pas à donner l’ordre de venir m’arrêter ; je fus averti à temps par le comte de Mehun, le père de Gauthier, et je m’enfuis. Cette retraite, que ta mère avait fait construire et cacher ainsi pour t’y élever, ma fille, à l’abri des intrigues de la cour, me servit de refuge ; mais j’ignorais encore et le motif de la colère du roi contre moi, et quel était l’infâme a