IX Berthe au grand piedLe soleil commençait à descendre à l’horizon, et Isemberg, parti avant le jour, n’était pas encore revenu. L’inquiétude de Gizèle était extrême : assise au milieu de son gynécée, devant son métier de broderie, sa main laissait échapper, sans la rattraper, la soie dont elle se servait, et sa fleur restait inachevée devant elle. Gérard, le vieux valet de chasse, voyant l’état de Gizèle, et le partageant, car son maître ne lui avait pas laissé ignorer sa démarche, voulut néanmoins chercher à la distraire de ses tristes pensées. Jetant un regard sur toutes ces jeunes filles, sur les charmants visages desquelles l’abattement de celui de Gizèle se reflétait pour ainsi dire, il s’écria : – La gaîté est faite pour la jeunesse, et la tristesse pour l’âge mûr ; est-ce donc