IVUn silence profond régnait dans la maison de campagne du conseiller Le Coigneux. Il fallut tirer la clochette à trois reprises pour obtenir qu’on vînt au bruit ; encore le laquais farouche qui présenta sa face au guichet n’eût-il pas ouvert si on ne lui eût assuré que Puylaurens avait à parler au maître du logis de la part de Monsieur. Le Coigneux fut alarmé en voyant des cavaliers entrer chez lui. Il descendit sur le perron tenant une courte rapière sous son bras et dans ses mains de gros pistolets armés. – C’est vous, Puylaurens, dit-il, vous m’avez effrayé. J’ai cru qu’on assiégeait ma maison. – Je reconnais, répondit Puylaurens, le signe d’une conscience pure. Monsieur le conseiller, je vous donne avis que vous êtes soupçonné de meurtre, et je viens vous offrir ma voix pour confond