CHAPITRE 15

578 Words
Alors que mon destin semblait se sceller de seconde en seconde, une bête se dressait sur un rocher. C'était celle de mon rêve. Je ne la discernais pas vraiment dans la noirceur de la nuit, mais je savais au plus profond de moi, que c'était elle. Elle grogna fort, plus fort que toutes les autres bêtes, et la seconde d'après les autres se reculèrent. C'était un ordre. C'était lui, le leader, l'alpha, le plus puissant parmi les autres. Je mis ma main à ma tête en me disant que finalement j'étais devenu folle, j'étais en train de résonner sur le comportement de ces bêtes alors que j'allais mourir d'une seconde à l'autre. Mais finalement, tout dépendait de lui, de l'alpha, j'allais me focaliser sur lui, et faire abstraction des autres. Ce serait le premier à vouloir me dévorer, alors je devrais me battre avec lui en premier lieu, enfin, me battre non, mais fuir, lui échapper. Elle sauta du rocher ce qui me coupa dans mes pensées, et s'avança vers moi, doucement, lentement, d'une langueur majestueuse. Ces yeux rouges me fixaient sans osciller. L'instant d'après j'avais une gueule colossale offrant une vision sur les canines acérées et énormes de la bête. Mais à ma grande surprise, et par une chance infinie, elle ne m'arracha pas la tête comme dans mon rêve. Du moins je ne lui en donnai pas le temps, j'avais attrapé un caillou enfin, ce qui me semblait être un gros caillou et la seconde d'après j'avais retrouvé ma vitalité. Je me suis levée pour agir vite, ignorant ma perte d'équilibre soudaine et ma forte migraine et dans cette action, j'avais lancé le caillou sur cette bête, c'était le moment ou jamais, je devais m'enfuir en courant et vite retourner en sécurité dans mon appartement, l'unique chance de pouvoir « poc » est le bruit qu'a fait le caillou lorsqu'il est tombé sur ce qui semblait être le museau de la bête. Merde dis-je à haute voix. Sans perdre une seule seconde de plus, je repris la direction de l'entrée de la forêt, je courais à vive allure, comme si ma survie en dépendait, et c'était, malheureusement pour moi, bel et bien le cas. Une voix dans ma tête m'avertissait de tous les dangers, comme le fait que je ne disposais que de deux pattes et qu'ils en avaient tous quatre. Ou encore, le bruit de leur souffle qui se faisait ressentir de plus en plus près de moi, je sentais qu'ils allaient m'attraper (me déchiqueter ?) d'une seconde à l'autre. Je pouvais presque sentir l'haleine provenant du plus profond de leurs entrailles. Je savais que la bête derrière moi était l'alpha, le leader d'une meute était toujours le membre le plus puissant sur tous les points, je savais que la seule mâchoire qui m'arrêterait en premier, ce sera la sienne. Je devais redoubler d'effort, je devais aller au-delà des limites de mon corps, c'était une question de survie. J'ai souvent entendu que lorsqu'on est confronté à une situation dangereuse, le corps se met en mode survie, et c'était vrai, je courais à vive allure dans la forêt à moitié nu, luttant contre le froid et poursuivis par des loups. J'étais en mode survie, mais jusqu'à quand ? Je savais que d'une seconde à l'autre j'allais me faire rattraper, c'était joué d'avance et pourtant mon corps continuait de lutter, il ne se laissait pas faire, peut-être croyait-il qu'il y avait une chance aussi infime soit-elle ?
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