ALEPH

CHAPITRE 11

J'avais lâché mon téléphone.

Comment ce professeur pouvait connaître mon adresse ?

Je ne lui avais pas donné, et comment pouvait-il savoir que je vivais seule ?

Mon cœur s'accéléra.

De plus en plus vite.

Mon cerveau à la vitesse de la lumière explorait toutes les pistes logiques.

Peut-être avait-il regardé dans mon dossier universitaire ?, c'était probable, bizarre, mais probable.

Il fallait que je fasse attention à lui, c'était devenu une évidence.

Je devais me méfier de lui.

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Je courais, je courais à vive allure, à n'en plus finir, à en perdre le souffle, à travers cette immense forêt, je ne voyais rien au loin, tout était sombre, noir, mais j'entendais la bête derrière moi, qui me suivait, une bête qui détruisait tout sur son passage.

Je l'entendais, j'entendais ces pattes qui craquaient sur les feuilles, sur la terre, j'entendais sa respiration, bien meilleure que la mienne.

Je courais dans l'inconnu, je ne voyais rien, je mettais mes mains devant moi pour me protéger dans le cas où j'avançais droit sur un arbre.

Les branches me griffaient le visage, les mains, les bras, les jambes, aucune partie de mon corps n'était épargné par cette forêt monstrueuse, maudite.

Mais, dans l'élan, dans la panique et sous la pression, j'étais tombée, à bout de force, épuisée par cette course qui allait finir par m'être fatale.

J'avais eu le temps de me retourner et de faire face à la bête, mais je ne la voyais pas, je ne voyais rien, le noir, que du noir et seulement du noir.

J'entendais sa respiration saccadée proche de moi, elle me guettait, elle m'épiait, elle me chassait.

Deux immenses points rouges sont apparus devant moi, à dix mètres, ils se rapprochaient de moi, doucement, lentement, pourtant la seconde d'après j'avais une gueule colossale offrant une vision sur les canines acérées et énormes de la bête.

L'instant d'après elle m'arrachait la tête.

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