Chapitre XIV Jamais le proverbe : « Aide-toi, le ciel t’aidera, » n’avait été mieux appliqué. À force de patience, d’énergie et de courage, tout réussissait à nos colons, qui ne tardèrent point à voir une sorte de bien-être relatif succéder aux incommodités de leur installation première. Certes ils avaient ce qu’il fallait pour vivre, et même au-delà, mais cette vie n’en était pas moins environnée de dangers, toujours remplie d’appréhensions et de frayeurs. C’est ainsi qu’un matin ils se réveillèrent pensant qu’ils allaient de nouveau avoir à se défendre contre des bêtes féroces. Entendant une sorte de hurlement entremêlé de sifflements aigus, et même de sons plaintifs, ils redoutèrent une agression ; aussi s’empressèrent-ils de rassembler le bétail au pied de l’arbre, et de se retranche