FLASHBACK

2871 Words
KAYLA QUELQUES JOURS PLUS TÔT Lorsque j'arrive devant le commissariat, la vue est insupportable. Mon coeur se serre. J'ai l'impression que je vais devenir folle. Qu'est-ce qui a bien pu se passer ? Mon Dieu mon fils !! FLASH-BACK TRENTE ANS PLUS TÔT : Il n'est pas question que ta bâtarde vive sur le même toit que moi. Papa: Hélène s'il te plaît... Hélène: Non Mike ! Je te jure que si tu t'entêtes à la laisser ici tu devras faire un choix entre elle et moi ! Papa: Hélène où veux-tu qu'elle aille ? Sa mère vient de mourir. Elle n'a plus que nous ! Hélène: Elle t'a toi pas nous ! Et puis tu aurais dû y penser avant d'aller enfourner ta queue n'importe où. Je te le redis si elle s'installe ici tu mets une croix sur Kaytlin et moi. Je les entends une fois de plus se disputer à mon sujet et je ne peux m'empêcher de pleurer. C'est ainsi tout le temps depuis que je suis dans cette maison. À douze ans, on dirait bien que pleurer est devenu mon pain quotidien. Quand d'autres enfants de mon âge, vive une enfance normale, voici à quoi moi je suis réduite. Il m'arrive de me dire que j'aurais préféré ne jamais venir au monde. J'ai perdu ma mère il y a quelques mois alors ma famille maternelle a estimé que ce serait mieux que je vienne vivre avec mon père non en fait ils ont exigé que mon père me prenne avec lui car selon eux, ils n'ont pas assez d'argent pour assumer un fardeau qui ne leur appartient. Pourtant ma mère de son vivant, faisait tout pour mettre sa famille à l'aise. Elle les faisait passer avant toute autre chose des fois mêmes avant moi. Aujourd'hui qu'elle n'est plus là, ils ne sont même pas capables de s'occuper de son unique enfant que je suis. Tout ce qui les intéresse, ce sont les biens de mama. C'est comme ça que je me retrouve dans cette maison aujourd'hui sauf que je ne suis pas vraiment la bienvenue. Kaytlin: Je peux savoir ce que tu fais là ? Ah tu écoutes à travers les portes toi maintenant ? Dit-elle en criant ce qui attire l'attention de papa et Hélène qui étaient depuis tout ce temps enfermés dans le bureau. Ils sortent tout de suite après en se demandant ce qui se passe... Hélène: Pourquoi tu cries Kate ? Kate: Bah je l'ai surprise en train d'écouter aux portes. Hélène: Ça commence bien on dirait. J'ignorais qu'en dehors d'être une bâtarde elle était aussi une espionne. Papa: Hélène ! Hélène: Hélène rien ! Je t'ai prévenu !! Elle le dépasse et s'en va suivie de Kate alors que je reste là à pleurer. Mon père me prend dans ses bras et je m'y sens si bien même si je ne peux m'empêcher de me dire que c'est un peu de sa faute tout ce qui m'arrive. Mon père on a toujours eu une bonne relation avec moi. Il m'aime et me le montre chaque fois qu'il en a la possibilité. Malgré le fait qu'il a sa famille, il a toujours été très présent pour moi. C'est d'ailleurs pourquoi ça ne m'a pas trop dérangé de venir vivre avec lui. Juste que je ne m'attendais pas à tout ceci. Dans mon innocence, je ne pensais pas qu'il existait des personnes encore plus cruelles que les membres de ma famille et pourtant si... Maman Hélène est tellement méchante envers moi ainsi que sa fille alors que je ne leur ai rien fait de mal. Papa: Tout va bien se passer ma puce. Elle est juste en colère mais tout va bien se passer ! *********** Je ne sais pas comment il avait réussi ce miracle mais papa avait enfin convaincu Hélène de me laisser habiter avec eux. Mais bien sûr ce n'était pas du gâteau. J'avais certes un toit mais Hélène et Kate ne manquaient pas une occasion de me rappeler que je n'étais pas chez moi. D'ailleurs j'étais devenue la ménagère dans cette maison. Mais il y a eu cette femme Martha... Une belle jeune fille qui effleurait à peine la trentaine très belle et calme. Je me suis d'ailleurs toujours demandée comment elle a fini ménagère dans cette maison mais heureusement pour moi qu'elle était là. Elle a été mon pilier dans cette maison. Elle m'a donné la force de ne jamais abandonner. Alors j'ai suivi ses conseils à la lettre et même si ma vie dans cette n'était toujours pas paisible, au moins je ne trouvais pas ma vie si mal que ça. Du moins jusqu'à ce que cinq ans plus tard, mon papa à son tour décède. J'avais l'impression que le ciel s'abattait une fois de plus sur moi. On aurait dit que j'étais maudite ou qu'on m'avait jeté un mauvais sort comme quoi, je ne serais jamais heureuse dans ma vie. D'abord ma mère est partie, maintenant c'est mon père sans parler de ma famille maternelle qui m'a complètement tourné le dos. Bien-sûr c'était une nouvelle occasion pour Hélène de vomir son venin. Elle racontait à qui voulait l'entendre que j'étais responsable de la mort de mon père et que j'apportais la poisse partout où j'allais. Si seulement c'était ça le pire... Deux semaines après l'enterrement de papa, le notaire est passé pour la lecture du testament et bien évidemment Kate et sa mère ont tout eu et moi rien. Et puis à quoi je m'attendais ? Je crois que maman Hélène a finalement eu tellement d'influence sur mon père que ce dernier en est arrivé à m'oublier complètement. Je ne sais même pas quoi dire. Au moins, elles ont eu pitié de moi et ne m'ont pas mise à la porte. Malheureusement j'ai dû arrêter école pour entièrement me consacrer à mon travail de ménagère dans cette maison. Ménagère dans la maison de mon père. Ce n'est pas drôle ça ? Je m'étais résignée ! J'avais compris que dans la vie il y a ceux qui sont nés pour briller et ceux qui sont nés pour souffrir et demeurer dans l'ombre malheureusement pour moi je faisais partir de ce dernier cas. Martha toujours fidèle à elle même n'arrêtait pas de me répéter qu'un jour ça irait que je ne devais pas baisser les bras. Mais comment voulait t-elle que je garde la tête haute. Je ne voulais plus me battre, j'avais compris où était ma place alors j'ai décidé d'arrêter de rêver. Deux ans plus tard Kate s'est mariée à l'âge de 22 ans. J'avais 19 ans. Hélène a décidé que je devais aller vivre chez Kate pour m'occuper de sa maison. Avais-je le choix ? Si je refusais où allais-je vivre ? Je n'ai malheureusement pas pu finir mon cursus scolaire puisque maman Hélène a arrêté de payer ma pension et je n'avais personne vers qui me tourner. Martha a supplié Hélène de la laisser aller avec moi et contre toute attente elle a accepté. Comme je m'y attendais, ma vie ici était aussi un cauchemar non c'était pire en fait. Je pouvais comprendre qu'Hélène me déteste mais Kate qui était jeune comme moi pourquoi elle, elle me détestait ? Je l'ai toujours considéré comme ma soeur mais pour elle je suis une parfaite inconnue. Tout ce qu'elle ressent en me voyant c'est du dégoût et du mépris. Malheureusement pour Kate elle a eu des problèmes de conception. Elle était stérile et ne pouvait dans ce cas jamais avoir d'enfants. Elle savait combien son mari en voulait et que ça aurait pu être un motif de séparation. Alors l'année suivante, alors que son mari était en mission, Kate n'arrêtait pas de lui envoyer des photos d'elle avec un gros ventre lui faisant croire qu'elle était enceinte alors que ce n'était qu'un tas de chiffons en desous de sa robe. Elle avait même apprêté toute une chambre pour bébé et c'est bizarre pour une fois je la voyais heureuse. Ça me faisait plaisir de la voir heureuse mais au fond je me demandais si elle n'était peut-être pas devenue folle. Son attitude était inexplicable. Comment peut-on se faire passer pour une femme enceinte au point d'arranger toute une chambre pour le bébé alors qu'il n'en est rien. J'étais partagé entre la pitié et l'incompréhension. Je crois que ma sœur avait vraiment perdu la tête. Du moins c'est ce que je pensais jusqu'à ce que quelques mois plus tard, il y a eu cette fameuse nuit. La nuit où tout a basculé. La vie où tout a changé pour moi. Ce fameux soir où ma vie a pris tout un sens. Si étrange que ça pouvait paraître, Kate m'avait donné de l'argent pour sortir et aller me balader dans la soirée. Pour la première fois de sa vie, elle s'était montrée gentille avec moi. Elle est restée seule avec sa mère. Je ne comprenais pas vraiment ce qui arrivait à ma soeur. Je me suis dit que peut être le bon Dieu l'avait enfin touché ou alors elle était définitivement devenue folle pour de vrai. Quoi qu'il en soit, j'ai décidé de profiter de cette première marque d'attention dont faisait preuve ma sœur à mon égard. Peut-être c'était la venue du futur bébé qui l'a rendait ainsi. Elle a dit à Martha qu'elle comptait adopter un bébé. Je ne voyais pas de mal à ça juste que je ne comprenais pas pourquoi elle ressentait le besoin de mentir à son mari. Je crois que si elle avait juste pris la peine de lui parler et de lui expliquer qu'elle a des problèmes de conception et qu'elle souhaite qu'ils adoptent un bébé, il aurait compris. Si seulement je savais que ce qu'elle s'apprêtait à faire etait pire. Avec Martha on a décidé d'aller faire un tour en ville. C'est bizarre mais pour une fois depuis longtemps je savais que désormais plus rien ne serait pareil. Et j'avais raison mais pas pour les raisons auxquelles je pensais. En sortant, il y a cette voiture qui nous a traversé mais je ne m'y suis pas trop attardée. Un peu plus devant je me suis rendue compte que j'avais oublié ma Carte nationale d'identité et à cette heure ce n'est pas prudent de marcher sans. Alors je suis revenue à mes pas. En entrant dans la concession, j'ai entendu des cris, c'était Kate qui grondait. Je me suis demandée ce qui pouvait autant la mettre en colère. Alors je me suis rapprochée de la porte. Hélène: Mais Élise comment avez-vous pu être aussi négligeante ? Était-ce si difficile pour vous de faire ce que je vous ai demandé ? Élise: J'ai fait mon travail. Vous êtes venue me voir Hélène en me disant que votre fille avait besoin d'un bébé et d'un garçon je précise et vous m'avez donné une date. Et là vous avez un garçon entre les bras et à la date prévue. Je ne vois pas en quoi je suis responsable. Kate: Vous ne voyez pas ? Pourtant la couleur de peau de cet enfant saute parfaitement aux yeux. Dit-elle en renversant tout ce qu'il y avait sur la table ce qui effraya très certainement le bébé qui se mit à pleurer. Ses pleurs me font tant de peine... Martha arrive derrière moi certainement m'ayant attendu longtemps elle est venue voir si il n'y avait rien de grave. Je lui ai fait signe de ne pas faire de bruit mais d'écouter plutôt. Hélène: Kate calme-toi s'il te plaît ma chérie ? Kate: Me calmer maman ? Merlin rentre de son voyage dans deux jours. Dis-moi comment je vais lui expliquer que nous qui sommes tous les deux pas claires de peau avons fait pour avoir un enfant métisse avec des cheveux pareils. Hein maman comment je lui explique cela ? Sniff ma vie est gâchée. Hélène: On va trouver une solution ! Kate: Laquelle ? Hélène: Élise ? Élise: Excusez-moi mais je me suis assez mouillée pour vous et vous savez bien que je ne peux pas retourner dans cet hôpital. Vous ne m'avez jamais précisé que l'enfant devait avoir un teint particulier vous avez juste précisé que vous vouliez un garçon et vous l'avez votre garçon. La suite ne me regarde pas. Kate: Vous espérez que vous allez partir avec mon argent et laisser cette chose chez moi ? Élise: Vous voulez quoi que j'arrive à l'hôpital et que je dise tiens voilà le bébé que j'ai volé ? Vous êtes folle ou quoi ? Kate: Peut-être mais vous allez me débarrasser de ça. Tuez le ! Enterrez le ! Faites-en ce que vous voulez mais je ne veux plus le voir chez moi. J'avais tellement du mal à croire que Kate venait réellement de prononcer ces paroles. Je savais que Kate était dure et tout mais de là à demander qu'on tue un bébé c'était trop pour moi. Comme pousser par je ne sais quoi, j'ai ouvert la porte... Martha: Non Kayla... C'était trop tard, je venais d'entrer et toute l'attention était maintenant sur moi. Je me suis avancée jusqu'au canapé sur lequel était couché le bébé. Je l'ai pris dans mes bras car je ne supportais plus de l'entendre pleurer. Moi: Ne lui faites pas du mal. Je m'en irai avec lui et je prendrai soin de lui comme si c'était le mien. Élise: Bien, je crois que vous avez trouvé une solution à votre problème moi j'y vais, j'ai un vol à prendre. Dit-elle avant de s'éclipser. Hélène: Non mais qu'est-ce que tu racontes. Moi: Je dis que je vais m'occuper de lui. Ne lui faites pas du mal. Hélène: Je crois que tu es folle... Kate: C'est ok ? Hélène: Quoi ? Tu ne vas quand même pas accepter ça... Kate: Elle le veut ? Qu'elle le prenne. C'est mieux d'ailleurs puisqu'il me dégoûte autant qu'elle. Si il reste encore ici je crois que je lui écraserai moi-même la tête contre le mur. Je suis tellement choquée par ses propos mais je préfère me retenir. Elle prend son sac et sors une liasse de billets qu'elle me tend. Elle: Tu sors de ma maison avec ce bébé et je ne veux ni de près ni de loin être associée à vous jamais ! Tu me croises un jour eh bien on ne se connaît pas. Tu remets tes pieds un jour dans cette maison je te bute. Suis-je assez claire ou je dois me répéter ? Moi: C'est compris ! Kate: Bien maintenant tu dégages. Martha vous, vous restez. Cet air de chien battu que vous affichez, j'en aurais besoin lorsque vous raconterez à mon mari à son retour comment vous êtes triste parce que j'ai perdu mon bébé. Je reste dépassé par ses propos et j'en suis à me demander si elle n'a jamais cherché à me tuer. Ce n'est pas normal autant d'amertume et de fourberie en une seule et même personne. Je crois que je viens de rencontrer le diable en personne. Je prends l'argent et vais préparer mes affaires pour m'en aller. Finalement je ne regrette pas mon départ, sans le savoir ou le vouloir, ma soeur vient de me donner une raison de me battre, une raison de me lever tous les matins. Je souris en regardant mon fils oui mon fils. Moi: Pas vrai mon petit Mike ? Avec ses petits doigts, il attrape très fort les miens et cette joie que je ressens à présent rien n'y personne ne pourrait l'effacer. FIN DU FLASH-BACK Mais là j'ai le coeur meurtri en voyant mon fils dans cette ambulance. Mon Dieu qu'est-ce qui a bien pu se passer dans cette prison ? Je cours vers mon fils mais les médecins m'empêchent de l'approcher. Je me tourne et voit ce policier derrière moi. C'est celui qui le frappait hier. Je cours vers lui alors que je suis retenue par un autre policier. Moi: Sniff tout est de votre faute. Vous avez tué mon fils. Dieu vous maudisse !! Je prends rapidement un taxi alors que les journalistes sont derrière moi pour me poser des questions sur ce qui vient de se passer. Je n'ai pas le temps de répondre à qui que ce soit. Je file à l'hôpital. Il faut que je sache comment va mon fils. Voilà maintenant des jours que Mike est dans le coma. J'ai déjà prié, jeûné et pleurer mais son état ne s'améliore toujours pas. Si ses voisins de prison n'étaient pas là, mon fils serait mort à cette heure. Non mais c'est quoi ce système pourri. Je veux sortir prendre de l'air lorsque je l'entends parler. Il dit des choses incompréhensibles. Il m'appelle mais il y a ce prénom Marco qu'il n'arrête pas de prononcer... Je vais vers lui pour le calmer. Il transpire énormément. Lorsque je m'approche de lui, il ouvre enfin les yeux !! Mike: Maman ? Moi: Oui ! Je souris mais je remarque que son regard est ailleurs. Lorsque je me tourne, je me trouve face à cette femme que j'ai vu il y a quelques jours chez Kaytlin... Maintenant je sais pourquoi son visage me disait tant quelque chose... Je crois qu'aux infos ils disaient qu'elle s'appelle LUCIA
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