Quelque chose de différent

2717 Words
LUCIA QUELQUES JOURS PLUTÔT Moi: Lucas je peux savoir dans quel délire tu t'es encore fourré cette fois ? Lucas: Pourquoi faut-il toujours que tu penses en mal de moi ? Moi: Parce que quand la directrice de ton école appelle je dois m'attendre à autre chose peut-être ? Je te rappelle que je paye cett... Lucas: école ! Dit-il pour terminer ma phrase. Tu me le répètes tout le temps. Si ma directrice veut te voir c'est par rapport à la réunion des parents d'élèves. Tu n'y étais pas hier je te rappelle ! Moi (réalisant): Ça m'est vraiment sorti de la tête mon coeur. Dis-je en étant désolée. Je ne comprends pas comment j'ai fait pour oublier cela. Lucas: Comme tout ce qui me concerne. Moi: Lucas pas aujourd'hui s'il te plaît ! Lucas: Écoute maman je suis désolé de ne pas être me fils dont tu as toujours rêvé et que tu aurais certes préféré ne pas m'avoir mais je suis là moi et pas ce fantôme que tu pleures chaque année. Moi: Ne parle pas ainsi de ton frère Lucas ! Lucas: Tu délires complètement maman. De quel frère parles-tu ? À l'heure actuelle, il doit être enterré quelque part et c'est tant mieux d'ailleurs. Cette fois je ne me contrôle plus. Je me dirige vers lui et lui flanque une belle gifle. Ce qui attire l'attention de Oliver qui vient tout de suite après pour essayer de comprendre ce qui se passe. Lucas se tient la joue alors que je réalise à peine ce que je viens de faire. Non mais qu'est-ce qui ne tourne pas rond chez moi ? Moi: Je suis désolée mon bébé, dis-je en me rapprochant de lui. Je veux le toucher mais il m'évite et s'en va. Oliver me regarde sans surprise. Il doit déjà s'imaginer ce qui s'est passé puisque c'est le même scénario à chaque fois. Je me mets à pleurer et Oliver s'approche pour me prendre dans ses bras. Moi: Sgniff tu crois toi aussi que je suis folle d'espérer ? Tu penses que je fais mal d'attendre ? Peut-être c'est Lucas qui a raison il doit être mort ou dans une famille et il ignore complètement mon existence. Oliver: Calme toi ma reine. Je suis sûr qu'il est en vie et qu'un jour il nous reviendra. Moi: Ça fait 22 ans aujourd'hui qu'on attend et je t'avoue que je commence à perdre tout espoir sgniff. Olivier: Ne perds pas espoir s'il te plaît. Tu verras que lorsque tu t'y attendras le moins tu auras une belle surprise mais en attendant fais des efforts avec Lucas s'il te plaît. Moi: J'essaye mais il ne me facilite pas la tâche. Dieu sait combien de fois j'ai essayé de me rapprocher de lui mais il me voit comme une inconnue alors que je suis sa mère. Sniff tout ça, ça m'épuise Oliver. Je me demande si je vais pouvoir supporter cette situation encore longtemps. Oliver: Ne dis pas ça m'a reine ! Tu verras, tout va s'arranger... Il me serre très fort dans ses bras jusqu'à ce que nous soyons interrompus par Jenni ma petite dernière. Jenni: Pourquoi tu pleures maman ? Moi: J'ai de la poussière qui m'est rentrée dans l'oeil ma puce. Tu as besoin de quelque chose ? Oliver: Bon je vous laisse chères femmes de ma vie. Il me fait un smack puis un bisou à Jenni sur le front avant de s'en aller... Jenni: Maman tu te rappelles qu'on doit aller à l'anniversaire de Yala demain... Ça aussi ça m'était complètement sorti de la tête... Moi: Euh oui bien-sûr ! Tu sais déjà ce que tu vas porter ? Jenni: Non maman et tu avais promis qu'on irait acheter une nouvelle robe. Moi: Ah oui c'est vrai ! Mais là maman a du travail à finir... Tu vas aller avec Tata Naomie ok ? Jenni: Super ! J'appelle Naomie et lui remets de l'argent pour qu'elles aillent ensemble lui chercher une robe. Je n'ai pas vraiment la force de faire quoi que ce soit ni d'aller nulle part encore moins après ce qui vient de se passer avec Lucas. Jenni me fait un bisou avant de partir et je ne peux m'empêcher de ressentir cette chaleur au fond de moi. Jenni est ma bouffée d'oxygène. C'est ma petite boule d'énergie. Lorsque je suis triste, elle a ce don de me redonner le sourire et le contact est tellement facile avec elle. Je ne sais pas pourquoi avec Lucas ce n'est pas aussi simple. Il m'en veut de ne pas assez l'aimer pourtant j'aime tous mes enfants de la même façon. C'est juste que j'ai perdu un enfant et pour une mère ce n'est jamais facile. J'ai certes eu d'autres enfants dont je suis d'ailleurs fière mais ça n'enlève pas le souvenir de l'autre. Si seulement, il était mort et que je l'avais moi-même enterré, je serais passé à autre chose. Mais depuis toutes ces années, je vis dans l'incertitude totale. Est-ce qu'il est mort ? Vit-il encore ? Si oui où et avec qui ? Les personnes avec qui il vit, prennent-ils bien soin de lui ? Toutes ces questions qu'une mère doit se poser, me traverse à chaque fois l'esprit. Sniff, je me mets tout à coup à penser à Marco... Mon petit Marco !! FLASH-BACK Avec la fatigue de l'accouchement, j'ai fini par m'assoupir un petit moment. Après neuf mois de sourire, de larmes, de saute d'humeur, de stress, je peux enfin dire que je suis libérée. On aurait dit une éternité mais je crois que ça va me manquer ces petits moments de conversation alors que mon bébé se trouvait dans mon ventre. Je ne saurais décrire cette vague d'émotions qui me traverse. Je n'arrive pas à croire que je suis enfin maman. C'est une joie indescriptible, c'est à ce moment qu'on se dit que ces mois de souffrance en valaient largement la peine. Ce n'est que maintenant que je commence réellement à comprendre tout l'amour que mes parents ont pour moi. J'émerge tout doucement de mon sommeil. Il doit faire nuit à présent. Je regarde Oliver assis sur la chaise près du lit. Il a la tête baissée. Je ne sais pas ce qui se passe mais il a l'air mal en point. J'espère qu'il ne se passe rien de grave. C'est étrange, je crois que c'est la première fois que je le vois aussi mal alors qu'il devrait se réjouir de la naissance de notre bébé. Moi: Hey bébé ? Lorsqu'il lève la tête et que je vois ses yeux rouges, mon cœur commence à battre très fort. Ma pensée va directement sur mon fils. Moi: Marco va bien ? Il ne répond pas et je commence à vraiment m'inquiéter. Je me redresse alors qu'il se passe la main sur la tête. Oliver: Écoute ma chérie, je veux que tu restes calme s'il te plaît. Moi: Arrête Oli tu me fais peur ! Je t'en supplie dis-moi que Marco va bien ! Oliver: Marco a... Il a disparu ! Moi: Quoi ? Comment ça disparu ? Je me lève en même temps pour être sûre d'avoir bien compris. Oliver s'approche de moi pour me soutenir. Oliver: Assieds-toi s'il te plaît tu es encore faible ! Moi: M'asseoir comment veux-tu que je m'asseye alors que tu viens de m'annoncer que mon fils a disparu. D'ailleurs comment tu expliques qu'un bébé qui n'a même pas un jour a disparu il a des pouvoirs ou quoi je ne comprends pas ! Oliver: Calme-toi ma chérie s'il te plaît ! Moi: COMMENT TU PEUX ME DEMANDER DE ME CALMER. OÙ EST MON FILS ? Dis-je en criant. Oliver: On l'a kidnappé ! Je reçois cette nouvelle comme un coup de poignard dans le coeur. Je mets soudain à rire. Kidnappé le fils de qui ? Mon fils ? C'est une blague j'espère. C'est sûr, il me fait une blague. Moi: Non ce n'est pas possible, tu me fais marcher hein ? Oli s'il te plaît dis-moi que tu blagues ! Il baisse la tête et cette fois je comprends que je nage vraiment en plein cauchemar. Je me lève en courant et en criant qu'on me rende mon bébé. J'ouvre toutes les portes que je croise sur mon passage à la recherche de mon bébé. Vue le regard désolé que me lance tout le monde, je dois vraiment avoir l'air désespérée mais comment paraître autrement ? Sniff ils viennent de m'achever. Non mais quel genre de monstre est capable de faire une chose pareille ? Enlever un bébé à sa mère, c'est la pire chose qu'on puisse faire à une maman. J'aperçois des agents de police plus loin qui parlent avec mes parents et mes beaux-parents. Ces gens n'avaient qu'à m'enlever avec mon fils. Ils m'ont tué... Cette fois je tombe à terre. Oliver me rattrape. Moi: Sniff dis-moi que je rêve ! Dis-moi que c'est une blague Oliver je t'en supplie. Pas mon bébé ! Oliver: Sniff je suis désolé ma chéri ! Moi: MAIS QUEL GENRE DE MONSTRE ARRACHE UN BÉBÉ À SA MÈRE ? HEIN DIS-MOI ? Y A T'IL QUELQUE CHOSE DE PIRE QUI PUISSE ARRIVER À UNE FEMME ? Sniff ils m'ont tuée. Je veux mon bébé. Je veux mourir Oli, je veux mourir. Je ne peux pas vivre sans mon bébé. Je veux qu'on me rende mon bébé. Oliver: On le retrouvera je te promets !! Ce soir là, on a dû m'administrer des calmants pour que je dorme un peu mais une fois réveillée la douleur était toujours aussi intense. Plus je passais des jours sans mon fils, plus je m'effondrais. Je sentais que je sombrais mais une chose me maintenais en vie : l'espoir de revoir mon fils un jour. Plus le temps passait, je commençais à perdre tout espoir. La police n'avançait pas dans ses recherches et l'infirmière qui avait volé mon fils avait comme disparu dans la nature. Elle s'est volatilisée comme ça, aussi facilement. On dirait presque qu'elle n'a jamais existé. Je suis passée à toutes les chaînes de télé et de radio pour qu'on me rende mon fils. C'est tout ce que je voulais mais aucun résultat. Nous avons proposé de l'argent, beaucoup d'argent mais rien. Plusieurs mois sont passés sans qu'on ait eu de nouvelles. Je me sentais mourir à petit feu. Je ne mangeais plus, je ne dormais pas. J'avais complètement perdu toutes raison de vivre. Je passais mes journées dans la chambre qu'on avait apprêté pour lui en espérant désespérément son retour. On avait quand même pas fait tout ceci en vain ? Pourquoi ceci m'arrivait à moi ? Qu'avais-je bien pu faire au bon Dieu pour mériter de passer par une étape aussi douloureuse ? Trois années ont passé et je me suis résignée. J'ai compris qu'il fallait que j'avance même si je ne savais pas où trouver la force pour. Oliver m'a soutenue chaque seconde et je m'en suis un peu voulue de n'avoir pas été là pour lui comme il était là pour moi alors qu'on avait tous les deux perdu un enfant. Il a su rester fort pour nous. À mon tour je me devais de me montrer forte et avancer. Et puis si mon fils devait revenir, je ne voulais pas qu'il me trouve dans cet état. Petit à petit je me suis reconstruite avec l'aide de ma famille et de mon mari. Un an plus tard, j'ai donné naissance à un autre petit garçon "Lucas". Cette fois je ne voulais plus prendre de risque alors j'ai accouché à la maison et ça a été pareil pour Jenni six ans plus tard. Je n'allais pas me faire avoir deux fois. Depuis je hais les hôpitaux et tout ce qui va avec. Si on ne peut même plus se sentir en sécurité dans nos hôpitaux, où irons-nous dans ce cas. On nous a rassuré que les hôpitaux sont désormais plus sécurisés mais je ne préfère plus prendre de risque. Déjà qu'il y a encore quelques semaines, une femme se plaignait d'avoir également perdu son enfant. Comme quoi ils ne sont pas si sécurisés que ça ces hôpitaux. Je commence même à me dire que tout le personnel de ces hôpitaux sont complices de ces pratiques abominables. Qu'il sache juste qu'ils ne continueront pas leur manigance éternellement. Un jour, ils devront bien rendre compte. Pour ma part, j'essaye d'avancer. J'ai repris le travail et tout semble aller pour le mieux du moins c'est ce que je laisse paraître car en moi je ressens toujours un profond vide: l'absence de mon fils et le pire c'est que j'ai toujours le sentiment qu'il est en vie. Je ne sais pas si c'est mon cœur de mère qui parle, mon sixième sens ou juste un espoir que je nourris mais j'ai toujours ce sentiment que mon fils est en vie et qu'il n'est pas aussi loin de moi que je le crois. Je le ressens au plus profond de moi. FIN DU FLASH-BACK C'est la sonnerie de mon téléphone qui me ramène à moi. Lorsque je regarde c'est Kaytlin. On avait rendez-vous aujourd'hui et je l'avais presque oublié. En ce moment tout m'échappe vraiment. Il faut que je retrouve tous mes sens parce qu'on dirait que je pète les plombs. J'ai rencontré Kaytlin il y a trois ans à un séminaire, une femme plutôt douce et calme bien que je la trouve un peu mystérieuse quand même. On s'est bien entendu et un an plus tard, sa société était au bord de la faillite, elle avait besoin d'actionnaires alors j'ai proposé à Oliver qu'on achète des actions dans sa société et il a accepté. Depuis peu nous travaillons ensemble sur un nouveau projet toujours en rapport avec l'orphelinat. Lorsque je raccroche, je file m'apprêter puis je prends un taxi jusqu'au restaurant où on doit se retrouver. Ça fait un moment que je ne conduis pas. D'ailleurs je suis à la recherche d'un chauffeur j'espère en trouver un rapidement. À peine j'entre qu'elle me fait comprendre qu'elle a oublié des documents dont on a besoin chez elle. Je propose donc qu'on aille plutôt chez elle pour travailler. Je ne sais pas pourquoi une fois chez elle il y a cette dame que j'ai croisé elle m'a fait un drôle d'effet. Je ne saurais décrire ce qui s'est passé à ce moment. kaytlin m'a dit que c'était une ancienne employée à elle. Je n'ai pas trop voulu m'attarder sur le sujet déjà qu'il n'y avait rien à dire dessus. Je ne me mêle pas de ce qui ne me regarde pas. Bien que la dame m'avait l'air désespérée. Toute cette soirée là je me suis sentie mal sans trop comprendre ce qui m'arrivait. J'avais cette douleur dans la poitrine qui ne me lâchait pas. C'est deux jours plus tard que j'ai cru faire un infarctus lorsque j'ai appris qu'un jeune homme s'était retrouvé en prison à cause de Lucas et qu'il est maintenant entre la vie et la mort. Je crois que si Lucas ne me tue pas dans la vie ci il ne sera pas satisfait. Comment une telle chose a pu arriver sous mes yeux ? Qu'est-ce qui ne va pas avec cet enfant au juste ? Ce matin je me suis réveillée un peu en forme alors j'ai décidé d'aller rendre visite à ce jeune homme en prison et profiter pour lui demander pardon. J'espère qu'il trouvera assez de force en lui pour pardonner à Lucas. Pour ma part, je ferai tout pour qu'il ne manque de rien. J'ai pris tous les renseignements nécessaires et je m'y suis rendue. En arrivant devant sa chambre, j'ai trouvé la porte ouverte et je suis entrée. Lorsque je l'ai entendu prononcer le mot maman en me regardant, je ne saurais expliquer ce que j'ai ressenti. Lui: Maman ! Fit-il une deuxième fois mais cette fois en regardant la dame près de lui et en lui prenant la main. Je suis d'ailleurs plus étonnée de voir cette dame ici. Je suis presque sûre que c'est elle que j'ai vu il y a quelques jours chez Kaytlin. Je ne sais pas ce qui se passe ici mais il est claire que quelque chose vient de se passer en moi
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