MA FAMILLE TOME 3 : MARCO

Aveu

KAYLA

Moi: Merci encore pour tout Ben. Oui à tout à l'heure...

Je souris comme une gamine... Je ne sais pas ce qui m'arrive mais j'aime bien nos petites conversations avec Ben. Ben est le professeur de Mike. Il m'a beaucoup assisté ces derniers jours et si Mike va pouvoir passer un examen de rattrapage c'est bien grâce à lui et je lui en suis vraiment reconnaissante. Je n'ai jamais eu de relations amoureuse avec un homme et je crois même que l'idée d'en avoir me fait peur. C'est pourquoi chaque fois que Mike cherchait à me faire sortir pour que je puisse faire des rencontres, j'étais toujours contre. Comment dire à mon fils que sa petite maman n'a jamais connu d'homme ? Il m'aurait alors demandé comment j'ai fait pour l'avoir. Je lui ai toujours dit que son père nous avait abandonné après sa naissance et je n'ai jamais voulu entrer dans les détails. Heureusement pour moi, il n'a jamais voulu en savoir plus. Je suis devenue mère tellement tôt et depuis lors, j'ai consacré ma vie entière à mon fils. Il n'y avait pas de place pour quoi que ce soit d'autre et ça ne me dérangeait pas vraiment. Tant que mon fils était heureux, je l'étais. Aujourd'hui que Mike est grand, je crois que je suis prête à faire de nouvelles rencontres.

Avec Ben, on a prévu déjeuner ensemble tout à l'heure alors je ferai mieux d'aller m'apprêter au lieu de rester là à sourire comme une idiote. On dirait une petite fille amoureuse. Non mais qu'est-ce qui m'arrive tout d'un coup. Ce n'est pas digne de moi quand même. Mais je ne peux m'empêcher de sourire.

Je me rends dans ma chambre lorsque j'entends frapper à la porte. Je me demande bien qui ça peut être. Je dépose mon téléphone sur la table puis je vais ouvrir.

Lorsque je la vois devant moi je suis tellement surprise que j'aurais préféré ne même pas avoir à ouvrir cette porte. D'ailleurs comment elle sait où je vis ?

Kaytlin: Alors c'est dans ce quartier miteux que tu vis. De toutes les façons à quoi pouvais-je m'attendre de mieux avec toi. Ta maison est aussi dégoûtante que toi. Tu as toujours été une misérable.

Moi: Qu'est-ce que tu fais chez moi ? Ou alors tu es juste venue m'insulter ?

Elle me dépasse et rentre sans que je ne l'y invite.

Elle: Pfff tu n'as vraiment aucun goût.

Moi: Je veux savoir ce que tu fais chez moi, dis-je d'un ton dur.

Elle: Ouh la... C'est qu'elle a pris du courage la petite. Avant, jamais tu ne te serais permise de me parler ainsi. Bref ce n'est pas ce qui m'emmène. Il y a des années je t'ai donné de l'argent, une bonne quantité pour que tu t'en ailles bien loin ton imbécile de fils et toi mais je ne comprends pas ce que tu fais encore ici ni comment ça se fait que ton imbécile de fils veuille porter plainte contre Lucia.

Moi: Si c'est parce que tu as peur que je raconte tout, Tu n'as pas à t'en faire... Je ne dirai rien à propos de cette histoire. Elle est enterrée et derrière moi.

Elle éclate de rire alors que je peine à comprendre.

Elle: Mais je ne m'en fais pas... Pas le moins du monde. Même si tu le racontais qui te croirait ? Et jusqu'à preuve du contraire, c'est toi qui vis avec cet enfant depuis toutes ces années. D'ailleurs tu me donnes une idée. Si tu ne fais rien pour arranger cette situation je vais déposer une plainte contre toi en disant que ton fils ne l'est en fait pas et que tu l'as volé.

Moi: Mais c'est faux ! C'est toi qui..

Elle: Oui c'est faux ! Mais quelle preuve as-tu ? Quand ils te demanderont pourquoi ne pas être allée remettre l'enfant que diras-tu ?

Moi: La vérité... Je leur dirai que tu m'as menacée.

Elle: Encore une fois tu n'as pas de preuves... Ne te lance pas sur ce terrain Kayla. Tout ce que tu as à faire maintenant c'est de convaincre ton débile de fils de ne pas porter plainte et profite pour l'emmener très loin d'ici. Tu sais très bien de quoi je suis capable alors ne me pousse pas à bout.

Moi: Je me suis toujours demandée pourquoi tu ne m'as jamais aimée alors que je suis ta soeur et je me suis très souvent sentie mal du fait qu'on ait pas une vraie relation de soeurs mais aujourd'hui tu vois je suis contente qu'il n'y ait jamais eu cette relation entre nous. Jamais je n'aimerais être associée à quelqu'un comme toi. Tu es un monstre. Tu es là à faire croire au monde entier que tu es heureuse alors que non. Tu n'as pas d'enfants... Je ne sais même pas si tu es encore marié ; le contraire ne m'étonnerait pas car personne n'aimerait passer sa vie avec le diable en personne. Tu vas finir ta vie toute seule vieille et aigrie. C'est tout ce que tu mérites. Maintenant tu sors de chez moi !

Elle: Tu t'attendais à ce que ton petit discours me fasse quelque chose ? (rire) Non mais tu crois que tu t'adresses à qui là ? Tu te crois mieux que moi ? Faisons un bilan de ta vie toi qui pense être mieux que moi. Regarde dans quel taudis tu vis et j'imagine que tu n'es pas marié. Quel homme voudrait d'une femme comme toi ? Regarde toi ! On dirait que tu as la cinquantaine alors que tu as à peine quarante ans et je ne te parle même pas de l'échec qu'est ton fils. S'il s'en était pris à moi, tu peux être sûr qu'il croupirait encore à l'heure actuelle dans une prison ou il serait mort. Alors la prochaine fois que tu veux prendre cet air suffisant avec moi, réfléchis bien avant. Bonne journée chère petite soeur. Juste, surveille tes arrières.

Elle esquisse un sourire mesquin avant de s'en aller et j'en ai presque la chaire de poule. Cette femme que je le veuille ou non je dois l'avouer elle me fait peur. Je sais un peu de quoi elle est capable donc je suis bien placée pour savoir qu'il ne faut pas prendre ses paroles en l'air.

Et si elle allait vraiment voir la police pour leur raconter n'importe quoi ? Je ne crois pas qu'elle serait capable d'en arriver jusqu'à ce niveau. Mais si jamais elle le faisait... Oh mon Dieu !

Mon téléphone sonne et c'est Ben. Je l'avais presque oublié.

Moi: Allô ?

Lui: Euh je voulais juste savoir si tu as eu un problème parce que ça fait un petit moment que je t'attends.

Moi: Juste un imprévu mais j'arrive. Donne moi quinze minutes s'il te plaît.

Lui: Prends ton temps ma belle !

Lorsqu'il m'appelle ainsi je rougie et je ne comprends pas pourquoi. Je n'ai jamais eu de relations comment aurais-je pu avec cette vie. À mon âge je suis encore vierge et je risque bien de finir ainsi puisqu'à mon âge est-ce que ce genre de chose est encore permis ? Et puis il y a toutes les remarques de Katlyn qui me reviennent à l'esprit. Est-ce qu'un homme comme Ben peut réellement s'intéresser à une femme comme moi ? Voilà que je la laisse de nouveau prendre le dessus sur moi. Il n'est plus question que je vive de cette façon. Si je veux que les gens voient que je suis une belle femme, je dois premièrement me voir comme tel. Mon fils me dit tous les jours que je suis belle et Ben semble le penser aussi. Alors, il est hors de question que je me laisse encore intimidé par les remarques de ma sœur. Elle en a assez fait comme. Je ne la laisserai plus me contrôler.

Je m'apprête rapidement et stoppe la première moto que je vois. Heureusement que j'ai pris la moto et pas un taxi avec la quantité d'embouteillages qu'il y a aujourd'hui là c'est grave.

J'arrive dix minutes plus tard au restaurant que m'a indiquée Ben. C'est plutôt classe du coup ça m'effraie un peu parce que je n'ai pas l'habitude de ce genre de menu. Mais heureusement que mon métier de ménagère chez mon père et ma soeur (rire jaune) m'a plutôt bien aidé pour ce qui est de comment se tenir à table. Bref je les voyais faire donc je crois que je pourrai m'en sortir. Je ne comprends pas pourquoi je stresse autant !!

Lorsqu'il m'aperçoit, il se lève pour me saluer et profite pour tirer ma chaise. Je ne sais vraiment pas comment réagir tellement tout ceci semble nouveau pour moi.

Lui: Alors cet imprévu, rien de grave j'espère ?

Moi: Rien qui n'ait pas de solution en tout cas. Merci d'avoir attendu !

Lui: Ça valait la peine en tout cas. Tu es très en beauté comme toujours.

Moi: Ne me flatte pas s'il te plaît ! Comment une femme de mon âge pourrait encore être belle.

Lui: Tu n'as que 35 ans et tu parles de vieillesse ?

J'éclate de rire et il en fait de même même si il ne comprend pas pourquoi je ris.

Moi: 35 ans ? Qu'est-ce qu'il ne faut pas entendre. Vous êtes adorable Ben mais là c'est pas un peu abusé ? J'ai 42 ans !

Lui: C'est une blague ? Dit-il l'air vraiment sérieux...

Moi: Non non j'ai vraiment 42 ans.

Lui: Je m'excuse vraiment mais je vous jure que je vous aurais donné 35 et j'hésitais même à cause de Mike si je descendais encore trop ça aurait été bizarre que vous l'ayez eu aussi jeune. Mais j'aurais même pu vous donner 32 ans et si vous vous maquiller et que vous vous mettez un peu plus en valeur je crois que je devrais rivaliser avec des jeunes de 20 ans.

Moi: Ben arrêtez ! Vous me flattez !

Lui: Je ne fais que dire la vérité. Alors qu'est-ce qu'on vous sert ma très chère dame ?

Moi: Je vais prendre un plat de rôti de poulet avec du riz ! Dis-je après avoir passé quelques minutes à regarder la carte.

Lorsque le serveur arrive, il prend nos commandes et quelques minutes plus tard nous sommes servit. Le repas se fait plutôt dans le calme jusqu'à ce que Ben décide de briser le silence.

Lui: Alors il est où le père de Mike ?

Moi: Mort ! Dis-je sans hésitation la tête toujours dans mon plat.

Lui: Euh je suis désolé si...

Moi: Ne vous inquiétez pas, c'était il y a longtemps. On peut parler d'autres choses ?

Lui: Euh oui bien-sûr !

Moi: Hmmmm il est très bon ce poulet. Dis-je pour changer de sujet.

Lui: Oui ils préparent vraiment bien ici. C'est d'ailleurs pourquoi c'est mon resto préféré.

Moi: Ah, je vois !

Lui: Kayla je ne sais pas si ce serait mal vu de ma part de vous le demander mais depuis un moment déjà je ne fais que penser à vous. Je sais que vous allez trouver ça débile vue que nous ne sommes plus tout jeunes mais je me sens bien en votre présence et j'aimerais que vous me laissiez une chance de faire partie de votre vie.

Cette fois je dépose ma fourchette et porte toute mon attention sur lui. Il semble si sérieux que ça me fait presque peur.

Moi: Ben, vous êtes quelqu'un de bien mais ma vie est tellement compliqué que...

Lui: Kayla ! Dit-il en posant sa main au-dessus de la mienne. Ce qui m'arrache un frisson. Ta vie est compliquée ? Tant mieux j'adore les complications. Je ne veux pas savoir le pourquoi du comment, ton passé ne m'intéresse pas. Moi tout ce que je veux c'est que...

Sonnerie de téléphone !

Moi: Excuse-moi Ben mais je dois prendre cet appel.

Lui: Pas de soucis...

Je m'éloigne un peu pour pouvoir prendre cet appel. C'est Martha et j'avoue que son appel m'intrigue assez.

Moi: Martha ?

Elle: Kayla il faut que tu viennes à l'hôpital tout de suite s'il te plaît !

Moi: Tu es malade Martha ?

Elle: Viens d'abord s'il te plaît.

Moi: Euh ok, j'arrive !

Elle: Quand tu es là tu m'appelles je viens te chercher !

Moi: D'accord !

Je retourne à table et m'excuse auprès de Ben en lui faisant comprendre que j'ai une urgence. Jme sens un peu mal de devoir me sauver ainsi mais j'avoue que d'une part cet appel m'a sauvée. Qu'est-ce que j'aurais bien pu lui répondre. Ma vie n'est déjà pas simple et devoir rajouter un homme c'est trop pour moi déjà que je ne sais vraiment pas comment ça fonctionne une relation.

Pour le moment toute mon attention est portée sur cet appel de Martha. Je dirais même que je suis inquiète. J'espère qu'il ne s'est passé rien de grave.

J'arrive à l'hôpital une vingtaine de minutes plus tard et j'appelle Martha comme convenu et elle vient me chercher. Pendant qu'on marche j'essaye de l'interrroger sur ce qui se passe mais elle ne me dit rien.

Lorsqu'on arrive dans une chambre d'hôpital, je suis surprise de voir Hélène. Elle est vraiment dans un piteux état. J'ai presque envie de pleurer tellement elle me fait de la peine. Qu'est-ce qui a bien pu se passer ?

Moi: Hélène ?

Elle: Ma fille tu es venue !

Je regarde Martha en l'interrogeant du regard. Depuis quand Hélène m'appelle sa fille ? Quelque chose doit lui être tombé sur la tête pour qu'elle en arrive là.

Hélène: C'est bien à toi que je parle Kayla. Approche s'il te plaît !

Je vais occuper la chaise près de son lit. La voie dans cet état me fend vraiment le coeur. Je ne souhaiterai cela à personne.

Elle: Je te remercie d'être venue Kayla. Je tenais à m'excuser pour tout le mal que tu as fait Kayla, je...

Elle craque et se met à pleurer...

Moi: Non Hélène ne pleurez pas je vous en supplie !

Elle: Comment ne pas pleurer ? Tu étais si petite tu avais besoin d'une mère et d'amour mais je n'ai pas été capable de t'en donner ou plutôt je n'en ai pas voulu tellement j'ai laissé la haine envahir mon coeur. Je t'ai fait du mal et le pire de tout je t'ai volé ce qui est à toi...

Cette fois elle m'intrigue... Qu'est-ce qu'elle a bien pu me voler moi qui n'ai jamais rien eu.

Elle: Six mois avant sa mort ton père a appris que Kaytlin n'était pas sa fille alors il a fait changer son testament dans lequel il te laissait la plus grande part de tous ses biens. Mais je ne pouvais pas le laisser faire alors j'ai payé son notaire pour qu'il change ce testament du moins qu'il maintienne le premier celui qu'il avait fait avant ta naissance. Alors tu n'as rien eu et je t'ai fait vivre comme une misérable alors que je t'ai pris ce qui était à toi. Je mérite vraiment ce qui m'arrive.

C'est vrai que ce qu'elle a fait est horrible mais je n'arrive même pas à la détester au contraire je ressens de la compassion.

Moi: Hélène ne dites pas ça...

Elle: J'ai remis le vrai testament à un avocat et il va s'occuper de te rendre tout ce qui est à toi.

Moi: Et Kaytlin ?

Elle: Ça fait près de cinq ans que je ne l'ai pas vu. Je sniff... J'ai fait de ma fille un monstre !

Moi: Non Hélène, ne...

Elle: Tu sais que c'est vrai Kayla. Kaytlin est devenue incontrôlable et se croit au-dessus de tout et de tous. Je m'en veux tellement parce que je n'ai pas pu arrêter ça à temps. C'est moi qui ai créé ce monstre qu'elle est devenue. Tout ce que je veux c'est que tu me pardonnes Kayla sniff s'il te plaît pardonne moi pour tout ma fille.

Moi: Bien sûr que je te pardonne et rassure-toi je ne t'en veux pas du tout.

Elle: Je peux enfin mourir en paix.

Moi: Non tu ne mourras pas...

Elle: C'est tout ce que je mérite après tout ce que je t'ai fait.

Moi: Non malgré tout tu ne mérites pas ça !

Je mets à pleurer avec elle. J'ai si mal de la voir dans cet état.

Kaytlin a appelé Martha pour je ne sais quelle raison alors je suis restée avec Hélène toute la journée et toute la nuit. Je me suis occupée d'elle jusqu'au retour de Martha. Lorsque je m'en allais, elle dormait. Elle semblait si faible que je me demande presque si elle va tenir encore longtemps.

Ce n'est qu'une fois dehors que je me rappelle que je n'ai pas fait signe à Mike. Il doit être très inquiet. Je prends rapidement une moto pour la maison. Je me demande si je pourrais lui raconter toute cette histoire d'ailleurs moi j'ai encore du mal à réaliser.

Pour lui raconter cela il faudrait que je lui raconte tout. D'ailleurs je me dis qu'il est peut-être temps que je lui dise toute la vérité.

C'est décidé dès que j'arrive à la maison, je lui dis tout. J'en ai marre de vivre avec ce secret. Je sais qu'il ne me rejettera pas.

**********

Lorsque j'arrive à la maison je trouve Mike assis dans le canapé l'air ailleurs. Lorsqu'il me voit il ne réagit pas. Son visage est sans émotion.

Lui: Je pensais que tu avais pris la fuite !

Moi: La fuite ? Mais pourquoi ?

Lui: Je comprends mieux pourquoi tu te fiches pas mal que ce gars paye pour ce qu'il a fait. Tu n'en as en fait rien à foutre de moi.

Moi: Quoi ? Mais qu'est-ce que tu racontes Mike ?

Au même moment deux agents de police entrent et se dirigent vers moi les menottes à main.

L'un d'eux: Mademoiselle Kayla vous êtes en état d'arrestation pour le k********g de....

Il parle et je ne l'écoute pas. Toute mon attention est sûr mon fils. Je veux lui dire que ce n'est pas vrai, je veux tout lui dire mais il me gère à peine, il semble ailleurs.

Moi: Mike ! Sniff Mike !

Ils m'embarquent alors que je regarde mon fils, je le supplie du regard mais il semble si loin.

Je suis sûre que Kaytlin est derrière ça.