VII Roland de Clayet rentra chez lui en proie à une surexcitation nerveuse qui avait deux causes différentes : d’abord l’amour que lui inspirait la prétendue mademoiselle de Chamery ; ensuite l’irritation que provoquait en lui la conduite du vicomte Fabien d’Asmolles. Or, aux yeux de Roland, le vicomte n’était rien moins, après ce que venait de lui dire mademoiselle Andrée de Chamery, qu’un homme déloyal et haineux qui se vengeait par de basses calomnies des dédains mérités d’une femme. Et comme Roland croyait en elle, il rentra chez lui en se jurant de tuer le calomniateur de l’ange qu’il aimait. La femme qu’on aime est toujours un ange. Quand on a vingt-trois ans et un duel pour le lendemain, on se croit obligé de dormir. Roland était brave. Il se mit au lit, s’endormit et ne s’éveill