Mickaël se tenait devant le vaste pavillon de Damon, dissimulé dans l'obscurité de la nuit. Dans ses yeux, brûlait une colère inextinguible mêlée à une soif de vengeance. Les souvenirs de cette nuit tragique où sa vie avait basculé étaient gravés en lui.
C'était cette nuit-là qu'il avait découvert la trahison de Francesca, mais c'était aussi cette nuit-là qu'il l'avait irrémédiablement perdue. Damon était le coupable de cette tragédie. Il avait arraché sa femme à Mickaël, et il ne trouverait pas la paix tant qu'il n'aurait pas fait payer cher à Damon cette souffrance.
Pendant des années, Mickaël avait été uni à Francesca, la femme qu'il avait aimée profondément et à qui il devrait donner des héritiers. Leur mariage avait été une belle histoire d'amour, résistant à l'épreuve du temps. Il avait toujours cru qu'ils formaient le couple parfait et heureux, convaincu qu'il était le seul homme aux yeux de Francesca. La tragédie avait été un cruel réveil, révélant la dure réalité que tout était un mensonge.
Cette nuit-là, Mickaël avait fait la terrible découverte que sa femme entretenait une liaison avec le célèbre pianiste de Manhattan, Damon Sinclair. Elle s'apprêtait à le rejoindre sans que Mickaël ne se doute de rien. Francesca avait prévu de le retrouver cette nuit-là, dans l'illusion qu'ils pourraient s'enfuir ensemble pour vivre pleinement leur amour. Et elle n'était pas arrivé à destination parce qu'elle avait eu un terrible accident qui lui avait coûté la vie.
Lorsqu'on lui avait remis le téléphone de sa femme, Mickaël avait été profondément bouleversé en découvrant un message destiné au pianiste. Ce message révélait que Francesca l'avait quitté et qu'elle serait bientôt à ses côtés, prête à partir loin avec lui pour revivre leur amour d'antan. Cette révélation avait secoué Mickaël jusqu'au plus profond de son être.
En le confrontant après les funérailles, il avait réalisé que Damon avait été le premier amour de sa femme, une histoire qui avait débuté bien avant sa rencontre avec Mickaël. Les retrouvailles entre Damon et Francesca, deux ans auparavant, avaient ravivé cette ancienne passion.
Malgré sa profonde aversion envers Francesca pour cette trahison, il ne pouvait pas éteindre l'amour qui persistait en lui. La douleur de l'avoir perdue était insupportable, même au milieu de sa colère.
Pour apaiser sa souffrance et rendre justice à Francesca, il était résolu à détruire Damon, qu'il considérait comme le responsable de sa mort. Si Damon n'était pas revenu dans la vie de Francesca, elle serait encore en vie, et ils auraient eu des héritiers.
— Qu'est-ce que tu fiches ici ? Tu es venu achever ce que tu avais commencé ?
Damon s'approchait à grand pas vers lui, le regard menaçant. Il ne pouvait plus se résoudre à l'idée d'être toujours confronté à cette menace que Mickaël représentait. Sa seule erreur a été de s'égarer dans les bras d'une femme mariée. Il aurait dû contrôler ses émotions, ses désirs, quand il avait revu Francesca.
Damon s'approchait rapidement, son regard empreint de menace. Il ne pouvait plus tolérer la menace que représentait Mickaël. Sa seule erreur avait été de s'égarer dans les bras d'une femme mariée. Il aurait dû maîtriser ses émotions, ses désirs, lorsqu'il avait retrouvé Francesca.
Dans le fond de son esprit, il avait toujours su que la vie de Francesca était un labyrinthe compliqué, qu'elle portait des secrets que Mickaël ne soupçonnait même pas. Il se souvenait de la passion brûlante de leur jeunesse, des nuits de musique partagées au clair de lune, avant que la réalité ne les sépare. Lorsque Francesca était réapparue dans sa vie, il avait cédé à la tentation de revivre ces moments, ignorant les conséquences.
Pourtant, il n'aurait jamais voulu la mort de Francesca. La tragédie était un poids qu'il portait désormais, un fardeau qu'il ne pouvait pas effacer. Sa seule intention avait été de retrouver cet amour perdu, pas de causer sa fin tragique.
Damon ne pouvait s'empêcher de ressentir une pointe de remords, mais en même temps, une résistance farouche envers Mickaël. Il n'était pas prêt à se soumettre à la vengeance de cet homme brisé, même s'il comprenait la douleur qu'il ressentait.
Mickaël, les yeux brûlants de colère et de douleur, fit un pas en avant, les poings serrés.
— Tu as encouragé Francesca à me quitter, à prendre le volant pour te rejoindre, dans l'espoir de vous enfuir ensemble. Francesca n'est plus parmi nous à cause de toi. Crois-tu vraiment que j'allais rester les bras croisés ?
Damon prit la parole avec un ton acerbe.
— Mickaël Blake, c'est totalement absurde. À quoi cela pourrait-il bien te mener ? Francesca ne reviendra jamais, quoi que tu entreprennes. Tu devrais tourner la page et accepter que Francesca ne t'a jamais aimé. Elle était simplement à tes côtés par contrainte.
— J'ai déjà tenté de te prendre la vie, et je suis tout à fait capable de le refaire, Damon Sinclair. Cette fois-ci, tu n'auras aucune chance de survie, répliqua Mickaël d'un ton glacial.
— Tu n'oserais plus, Mickaël, tu ne serais pas capable de franchir à nouveau cette ligne, murmura Damon d'un ton mordant, bien que la nervosité pointait dans ses yeux.
Mickaël fixa Damon, le visage fermé.
Mickaël se redressa, le regard déterminé.
— Ne me pousse pas à bout. J'ai tout perdu à cause de toi, et je n'ai plus rien à perdre désormais. Ta réputation t'importe beaucoup, n'est-ce pas ? Après tout, tu es un pianiste renommé, acclamé non seulement dans ce pays, mais dans toute la sous-région. Il est grand temps que le monde découvre la véritable nature de l'homme derrière cette façade respectée. Imagine les répercussions que tu devras affronter lorsque je divulguerai la liaison secrète que tu entretenais avec une femme mariée. Quel jugement et quelle indignation vont s'abattre sur toi lorsque cela éclatera au grand jour ?
Damon sentit un frisson d'appréhension parcourir son échine alors que les mots cinglants de Mickaël pénétraient sa conscience. Le poids de ses propres actions coupables pesait lourdement sur lui, et il comprit que Mickaël avait un pouvoir potentiel sur sa vie, sa carrière, et même sa liberté.
Pourtant, il ne se laissa pas démonter. Rassemblant ses dernières forces, Damon rétorqua d'une voix calme mais chargée de résignation :
— Mickaël, tu es libre de faire ce que tu veux. Si tu choisis de révéler nos erreurs passées, sache que cela te détruira autant que moi. Tu porteras le fardeau de la trahison de Francesca, de ton désir de vengeance, et des conséquences de tes actes. La question est de savoir si cela te ramènera ce que tu as perdu ou si cela t'enfoncera davantage dans l'obscurité. À présent, je ne veux plus jamais que tu remettes les pieds ici. Je suis aussi tout à fait capable d'en finir avec toi si ton obsession de vengeance continue. Maintenant disparaît !
— Ne pense pas que je vais m'en tenir à cette menace. Tu ne connaîtra jamais de répit.
Les nerfs à vif, Damon observa Mickaël quitter la propriété. Une bouffée de soulagement et d'anxiété se mêla dans son esprit alors qu'il réalisait que cette confrontation ne serait peut-être pas la dernière.
Dans le silence de la nuit, Damon fit quelques pas en arrière pour regagner la maison, sa résolution intacte mais son esprit tourmenté. Les étoiles scintillaient dans le ciel, indifférentes au drame qui se jouait au sol. Pour Damon, la bataille était loin d'être terminée, et il devait maintenant se préparer à affronter les conséquences de ses actes.
— Monsieur Sinclair, le dîner est servi, lui annonça la gouvernante lorsqu'il s'apprêtait à rejoindre son bureau.
Damon hocha machinalement la tête en réponse, mais son esprit était toujours obsédé par la récente confrontation avec Mickaël. Le repas qui l'attendait n'était rien comparé aux tourments intérieurs qui le rongeaient.
Damon monta lentement les escaliers, l'esprit toujours hanté par la confrontation avec Mickaël. Lorsqu'il atteignit le couloir menant à la chambre de Kenzie, il s'apprêtait à simplement l'avertir que le dîner était servi. Mais au moment où il s'approcha de la porte légèrement entre-ouverte, une vision inattendue le stoppa net.
La porte était entrouverte juste assez pour lui permettre de voir à l'intérieur de la chambre. Et ce qu'il découvrit le laissa sans voix. Kenzie se tenait là, entièrement nu, devant la coiffeuse, en d'appliquer la crème sur chaque parcelle de sa peau.
Damon demeura immobile, l'œil rivé sur la silhouette de Kenzie qui se dessinait à travers la porte entre-ouverte. Il ne put s'empêcher d'observer attentivement chaque détail du corps nu devant lui.
La peau de Kenzie semblait douce et satinée, éclairée par la lueur tamisée de la chambre. Ses épaules délicates semblaient sculptées par une main d'artiste, et sa nuque gracieuse se courbait légèrement alors qu'elle appliquait la lotion sur sa peau.
Damon détailla les courbes de son dos, suivant le sillage de ses hanches jusqu'à ses jambes élancées. La lumière dans la pièce révélait chaque contour, chaque ligne, comme une œuvre d'art vivante.
Le désir s'empara de lui, ravivant des souvenirs passionnés qu'il avait partagés avec Francesca. Pendant plusieurs minutes qui lui parurent une éternité, il resta là, à observer Kenzie, luttant contre la tentation qui le submergeait. Mais il savait qu'il devait reprendre le contrôle de lui-même.
Il se sentit coupable pour avoir observé Kenzie de cette manière, même si c'était involontaire. Il savait qu'il devait se retirer discrètement pour préserver la vie privée de Kenzie. Il fit un pas silencieux en arrière, essayant de se détourner de la tentation qui le hantait.
Cependant, au moment où il allait quitter la porte, Kenzie s'interrompit brusquement dans son rituel de soin de la peau. Elle se retourna subitement, surprise par une présence inattendue dans la pièce. Leurs regards se croisèrent, et une expression de choc passa sur le visage de Kenzie.
Damon était pétrifié. Que pouvait-il dire pour expliquer sa présence dans cette situation délicate ? Le silence pesant se prolongea, puis il brisa enfin le silence.
— Je suis vraiment désolé, Kenzie, je ne voulais pas... Je ne devrais pas.. il bafouilla sentant le besoin de s'excuser.
Kenzie abaissa le flacon de lotion qu'elle tenait dans sa main, et son visage exprima un mélange de confusion et d'embarras. Elle se hâta de se couvrir et fixa Damon, pétrifiée.
— C'est ma faute. J'aurais dû m'assurer que la porte était fermée, bafouilla-t-elle à son tour incapable de maîtriser ses émotions.
Elle s'approcha de la porte alors que leurs regards se croisaient.
— le dîner est servi. Je vous attendrai en bas lorsque vous serez prête.
Kenzie acquiesça avec une légère inclinaison de la tête. Damon se retira rapidement pour lui donner de l'espace et de l'intimité.
Damon regagna la salle à manger, l'image de Kenzie gravée dans son esprit. Il s'installa à la table, mais la délicate porcelaine et les couverts d'argent ne parvenaient pas à détourner son attention de ce qu'il avait vu. Il se sentait coupable pour avoir été indiscret, mais il ne pouvait nier la fascination qu'il avait ressentir en la détaillant ainsi.
Il avait observé Kenzie d'une manière qu'il n'aurait jamais dû, une manière qui défiait la décence et sa propre éthique. Mais malgré sa culpabilité, il ne pouvait pas nier l'attraction brûlante qu'il avait ressentie en la regardant.
Chaque détail de son corps nu s'était imprimé dans sa mémoire. La douceur de sa peau, les courbes gracieuses de son dos, la délicatesse de ses épaules, tout cela l'avait envoûté. C'était comme si un voile avait été levé, révélant une beauté qu'il n'avait jamais remarquée auparavant.
Damon était troublé par la manière dont Kenzie avait captivé son esprit et éveillé des désirs qu'il pensait avoir enfouis depuis longtemps. Il avait résisté à de telles tentations pendant ces deux dernières années, mais cette nuit-là, il se sentait comme un homme différent, attiré par une force incontrôlable.
La culpabilité se mélangeait au désir, créant un tumulte émotionnel en lui. Il savait que ce qu'il avait vu ne pouvait pas être effacé, que cette attraction ne disparaîtrait pas simplement en ignorant la situation. Damon se demandait s'il était prêt à faire face aux conséquences de ce nouvel éveil, à affronter les choix qu'il s'apprêtait à faire…
À suivre…