Il s'en va et Brice me regarde en souriant.
Brice : c'est ton petit ami ?
Moi : non pourquoi ?
Brice : il n'avait pas l'air content de nous voir ensemble.
Moi : il était juste surpris. C'est le médecin de mon père.
Brice : ah d'accord, ça me rassure. Je n'ai pas envie de te partager.
Je le regarde sans rien dire puis je souris.
Moi : je dois retourner au travail.
Brice : à cette heure ?
Moi : j'y ai laissé certaines de mes affaires et puis je dois prendre certains documents pour travailler à la maison. Je dois rattraper ma journée d'aujourd'hui.
Brice : d'accord mais tu ne vois pas ton amie avant ?
Moi : si, on y va ?
Brice : bien-sûr ma belle dame.
Je souris à nouveau et il me prend par la main et nous allons ensemble vers la chambre de Cathya. Nous croisons James à la porte.
Moi : on peut la voir ?
James : non désolée mais elle a vraiment besoin de repos. Il faudra repasser demain.
Moi : hmmm ! Sinon qu'est-ce que le docteur a dit par rapport à son état de santé ?
James : rien de bien grave juste qu'elle doit se reposer et que je dois veiller sur elle.
Moi : c'est pour te dire ça qu'il a insisté pour que tu viennes ?
James : il a juste compris que personne ne peut mieux s'occuper de ma femme que moi.
Moi (à bout de nerfs) : si tu t'occupais vraiment aussi bien d'elle, elle ne serait pas ici.
James (en colère) : qu'est-ce que tu sous entends ?
Brice (intervenant) : euh je crois qu'on va y aller ma chérie. A bientôt monsieur et prenez bien soin de votre femme.
Brice me prend par la main et m'emmène avec lui jusqu'à l'extérieur.
Brice : calme-toi ma colombe.
Moi : comment je peux me calmer quand je sais que cet imbécile est seul avec elle. Je suis sûre que c'est lui qui lui a fait ça.
Brice : on en a aucune preuve malheureusement.
Moi : ça m'énerve tellement !
Brice : ça va aller ! Tu veux que je t'accompagne au bureau ?
Moi : ce n'est pas la peine. Tu en as assez fait pour moi pour aujourd'hui. Vraiment merci pour tout.
Brice : ce n'est rien ma colombe, si j'avais pu, j'aurais fait plus.
Je souris et il m'accompagne prendre un taxi. En sortant de l'hôpital, nous croisons Jacques dans la cour. Il ne dit rien et j'en fais de même.
Le premier taxi que nous stoppons me prend heureusement. Je fais une bise sur la joue à Brice et je monte dans le taxi.
A peine je m'asseois que je reçois un message de Jacques.
"Jacques : je passe te prendre tout à l'heure, on va à la salle de sport"
Qu'est-ce qu'il a à toujours vouloir me plomber le moral celui-là.
Je préfère ignorer son message. J'arrive au bureau juste à temps avant la fermeture de la banque. Je récupère les documents dont j'ai besoin et je m'en vais à la maison.
(...)
Ça fait une trentaine de minutes que je regarde cette tenue de sport sur mon lit et elle me regarde. Pfff !
Finalement je décide de l'enfiler. A peine je mets mes chaussures que j'entends la sonnerie.
Moi (à l'infirmière): je vais ouvrir !
Je m'arrête devant papa pour lui faire un câlin.
Je vais ensuite ouvrir la porte et je passe devant Jacques comme si je ne l'avais pas vu et je vais me placer devant sa voiture.
Il secoue la tête et vient m'ouvrir la portière avant de monter dans la voiture à son tour.
Jacques : tu me fais la tête ?
Moi : ...
Jacques : c'est ton petit ami qui t'a demandé de plus me parler ?
Je sais qu'il le dit pour me provoquer mais je ne compte pas céder.
Jacques : je vois...
Il démarre et met la musique sans plus rien ajouter.
J'avoue que le climat est plutôt tendu dans la voiture et je sais que c'est un peu à cause de moi mais le problème c'est que j'ai beaucoup de mal à cerner Jacques. Je ne sais pas à quoi il joue du coup je préfère garder mes distances.
Lorsque nous arrivons devant la salle de sport. Il descend et vient m'ouvrir la portière.
Jacques : je vais passer te prendre après ta séance.
Je ne dis rien et le traverse pour aller dans la salle.
(...)
La séance d'aujourd'hui a été moins pénible que la dernière mais j'ai toujours aussi du mal avec les exercices que le coach me fait faire mais bon, je me dis qu'avec un peu de patience et de persévérance j'y arriverai.
J'ouvre la porte pour sortir et Jacques est déjà là. Je le dépasse et me dirige vers l'escalier qui mène à la sortie. Je sens ses pas derrière moi mais je ne fais pas attention à lui.
Je sors et me dirige vers sa voiture. J'essaye de l'ouvrir mais elle est bloquée.
Dès qu'il arrive à mon niveau, il l'ouvre comme si de rien était. Ça m'énerve un peu mais je monte en faisant genre...
Il va monter à son tour et me tend un paquet.
Moi : qu'est-ce que c'est ?
Jacques : tu me parles maintenant ?
Moi : tsuip !
Je prends le paquet et l'ouvre. Il y a à l'intérieur deux paquets de thé. Un pour maigrir et un autre pour le ventre plat. Je ne sais pas trop comment réagir.
Moi : tu me trouves si grosse que ça ?
Jacques (perturbé) : non mais c'est quoi cette question ?
Moi : tu m'offres ces thés et tu me forces à aller à la salle de sport. Ou bien tu ne veux pas que je te fasse honte la prochaine fois qu'on sera avec ta copine ? Tu as honte de moi ou c'est juste de la pitié.
Jacques : je ne te comprends plus. Tu te comportes comme une gamine vraiment.
Moi : moi gamine ?
Je crois que c'est la goute de trop. Je déposé les paquets de thé sur ses cuisses, j'ouvre la portière et sors.
Il descend au même moment et me rattrape.
Jacques : non mais c'est quoi ton problème ?
Moi : parce qu'en plus c'est moi le problème ?
Jacques : je ne te suis plus vraiment... Tu te plains de ton poids, tu ne te trouve pas belle et moi je décide de t'aider et tu le prends mal.
Moi : mais qui t'a demandé ton aide ?
Jacques : tu me fatigues vraiment. Fais comme tu veux !
Il monte dans sa voiture et démarre alors que je reste plantée là comme une folle sans comprendre ce qui vient de se passer.
Je stoppe un taxi et vais à la maison. Je suis tellement énervée que même les appels de Brice, je ne prends pas.
CHAPITRE VII
CATHYA
Je me réveille et tombe sur James à mon chevet aux côtés du docteur.
James : tu es réveillée mon amour ?
Je ne lui réponds pas et j'essaye de me lever mais la douleur m'en empêche.
James : ne force rien mon amour je t'en prie. Laisse ton corps se reposer. Tu viens de vivre un coup dur.
Moi (l'ignorant) : docteur comment je vais ?
Docteur (à James) : vous pouvez nous laisser seuls un moment ?
James : euh docteur mon épouse et moi nous disons tout. Vous pouvez parler devant moi sans aucune crainte.
Docteur : je le sais mais je préfère m'entretenir avec la patiente seule.
James : ok !
Il sort sans manquer de me lancer un regard menaçant.
Docteur : alors Cathya, comment vous allez ?
Moi : votre visage me dit quelque chose.
Docteur : le votre aussi.
Je le regarde encore longtemps sans me souvenir d'où j'ai eu à le voir.
Moi : bref je vais comme quelqu'un qui s'est fait agressé.
Docteur : je suis désolé ! Dans ce cas, je suis dans l'obligation de faire un rapport à la police.
Moi : ce n'est pas la peine docteur. Ce ne sont que quelques coups ça va passer.
Docteur : quelques coups qui méritent d'être punis et il y a aussi le...
Moi : viol ? Je ne suis pas la première docteur.
Docteur : qui vous a fait ça ?
Moi : des bandits, ils sont entrés chez moi et m'ont agressé.
Docteur : c'est ce que votre mari m'a dit également alors pourquoi vous ne voulez pas porter plainte ?
Moi : pour que tout le monde sache que j'ai été violée ? C'est non !
Docteur : n'oubliez pas que vous êtes la victime dans cette histoire.
Moi : n'insistez pas je vous prie... Quand pourrais-je sortir ?
Docteur : vous devez encore rester en observation.
Moi : je veux rentrer chez moi.
Docteur : ce n'est pas possible pour le moment.
Moi : ok ! Laissez-moi seule je vous prie !
Il me regarde complètement dépassée alors que moi mon regard ne quitte pas la porte. Je peux sentir son souffle jusqu'ici. Je sais qu'il nous écoute.
Lorsque le docteur sort, James entre aussitôt.
James (menaçant) : qu'est-ce que tu lui as dit ?
Moi : rien...
James : est-ce qu'on peut sortir ?
Moi : il a dit que je devais encore rester sous observation.
James : c'était ton plan hein, rester ici pour être loin de moi.
Il se courbe vers moi et me presse les joues tellement fort que je commence à ressentir la douleur.
Moi : arrête James je t'en prie, je sais que tu nous as entendus tout à l'heure et tu sais bien que j'ai insisté pour rentrer.
Il me lâche violemment et se lève. Il se passe la main sur la tête et revient se mettre à genoux devant moi.
James : je suis désolé mon amour ! Je ne voulais pas... Tu sais que je t'aime hein, tu le sais hein.
J'éclate en sanglots. J'en ai tellement marre de cette situation. Je souffre, j'ai envie d'hurler, de crier. J'ai envie que quelqu'un entende ma peine mais qui ? Je ne peux me confier à personne.