FABIOLA
Ma vie de couple est un cauchemar. Ça fait trois ans que je me suis mariée sous l'encouragement de ma famille et de mes connaissances.
J'ai fait la rencontre de James à une soirée que donnait une tante. Il est tombé sous mon charme et m'a fait la cour pendant près de six mois.
Son père est à la tête de la plus grande entreprise de pétrole du pays et mon père qui avait du mal avec ses affaires depuis près d'un an a commencé a me mettre la pression appuyé de maman pour que j'accepte les avances de James.
Je ne vais pas le nier, à cette époque James était l'homme le plus adorable du monde, il cédait au moindre de mes caprices, il me faisait sentir reine et j'ai fini par céder.
Grâce à lui, la situation financière de ma famille s'est améliorée. Il payés les études de ma petite soeur qui est en Fac et lui a promis un travail dans l'entreprise familiale dès la fin de ses études.
Nous nous sommes donc mariés un an après notre rencontre et il a continué de se montrer généreux avec ma famille.
Mon cauchemar commence juste un mois après notre mariage. Il est rentré du travail un soir en colère et s'est mis à me battre pour je ne sais quelle raison.
Le lendemain il a tellement regretté son acte que pour se faire pardonner, il m'a emmené en week-end amoureux à Limbé. J'étais si heureuse en me disant que ce n'était finalement qu'une simple erreur.
Un mois plus tard, alors que je rentrais du travail, j'ai été interpellé par un monsieur au bas de mon immeuble qui voulait des renseignements sur la location dans l'immeuble. Je lui ai répondu et suis montée chez moi. James nous a vu et l'a mal pris. Il a de nouveau porté main sur moi en me traitant de p**e et de pauvre fille.
Il est devenu parano et c'est devenu monnaie courante. Lorsque je l'ai menacé de divorcer, il m'a récité tout ce qu'il a et fait pour ma famille et n'a pas manqué de me rappeler le montant de ma dot que je devais lui rembourser.
Je portais désormais le fardeau de ma famille. Je me suis retrouvée dans une prison, non en enfer. Je vis l'enfer. À chaque fois il me frappe et m'insulte puis l'instant d'après redevient doux et aimant.
Le problème c'est que moi je ne l'aime plus et il me dégoûte mais je reste par peur et contrainte.
Ma famille et mes amis ne savent pas ce que je vis. J'ai tellement honte que je n'ose en parler.
Ces derniers temps il m'en veut de ne pas être tombée enceinte jusqu'ici. Il me bat et me v***e quand ça lui chante. Il ne le sait pas mais je me suis faite mettre un stérilet. Il n'est pas question que je conçoive un enfant de lui. Je préfère rester dans cette souffrance toute seule.
Je le regarde pleurer et j'en fais de même. Je regarde ma vie il y a cinq ans et elle n'a rien à voir avec l'enfer que je vis aujourd'hui. Je suis obligée de mettre des kilos de maquillage pour masquer mes cernes et mes bleus. J'ai perdu ma joie de vivre et je suis obligée de faire semblant devant les gens.
Cette vie me fatigue.
James : tu me pardonnes s'il te plaît !
Moi : ça changera quoi que je te pardonne ou pas. Tu feras toujours ce que tu veux de toutes les façons.
James : je te promets que c'est la dernière fois.
Moi : c'est la 578ème fois que tu le dis...
James (s'enflammant) : je fais un effort là !
Moi : ne te gène surtout pas, si tu veux me battre au moins là on est dans un hôpital donc je serai vite prise en charge.
James : tu es très dure avec moi.
Moi : moi dure ? Tu m'as regardé James ?
J'enlève le drap qui recouvre mon corps et lui montre mon corps avec les bouts de tissus qu'il reste de ma robe.
James : je suis désolé ! Arrête s'il te plaît.
Moi : je veux divorcer !
James : non Cathya, j'ai besoin de toi dans ma vie. C'est à cause de ce docteur hein... J'ai suivi quand tu as dit que tu le remarquais quelque part et lui aussi t'a reconnu. Vous vous êtes vu où ? Non t'inquiète ne reponds pas. Je te fais confiance. Tu vois mon amour, je fais des efforts je change.
Moi : tu dois ye faire soigner.
James : je vais le faire. Demain je prends rendez-vous avec un psy je te le promets.
Moi : ok !
Il pose sa tête sur mon ventre et contre toute attente, je m'attendris. C'est bien la première fois que je le vois dans cet état et j'ai bien l'impression que cette fois, il va vraiment changer. Peut-être il fallait qu'il m'envoie à l'hôpital pour qu'il comprenne.
Je ne sais pas si ce sera encore comme avant entre nous mais je suis sa femme et s'il veut changer alors, je l'accompagnerai dans ce changement.
DEUX JOURS PLUS TARD
FABIOLA
J'arrive au travail tôt ce matin et je suis heureuse d'y voir Cathya. Elle m'a appelé hier pour me dire que ce n'était pas la peine que je passe la voir parce qu'elle allait mieux donc je l'ai cru même si j'avoue que je me fais énormément de soucis pour elle.
J'entre dans son bureau et elle sourit en me voyant. Toujours avec sa bonne humeur légendaire.
Moi : ça se voit que tu es vraiment sur pieds. Comment tu fais pour avoir autant de joie de vivre ?
Cathya : je profite juste de chaque minute que la vie m'offre. La vie est belle.
Moi : je suis contente de te voir ainsi mais tu sais que tu m'as fait peur ? Qu'est-ce qui s'est passé ? C'est Jam...
Cathya : Fabi non, ce n'est pas James. James ne pourrait même pas faire de mal à une mouche.
Moi : qu'est-ce qui s'est donc passé ?
Cathya : j'ai été agressée à la maison.
Moi : deux fois de suite ? Ça devient vraiment inquiétant.
Cathya : ce n'est pas ma semaine.
Moi : hum ! Tu es bien sûr que tu me dis la vérité.
Cathya : tu sais bien que je ne te mens pas. Je vais très bien en plus James s'est super bien occupé de moi.
Moi : je suis rassurée mais promet moi de faire attention et que s'il y a quoi que ce soit, tu m'en parleras.
Cathya : je te le promets !Alors toi raconte moi... Comment s'est passé ton rendez-vous ?
Je lui raconte tout ce qu'elle a raté sans oublier ma dispute avec Jacques. D'ailleurs il ne m'a toujours pas fait signe. Je crois que je l'ai vraiment énervé.
Cathya : mais il voulait juste t'aider.
Moi : je sais mais moi ça me fait bizarre. J'ai l'impression qu'il le fait par pitié.
Cathya : arrête de te faire des idées. Tu devrais l'appeler pour t'excuser. Tu t'es vraiment mal comportée.
Moi : je sais mais c'est peut-être mieux ainsi.
Cathya : tu l'aimes ?
Moi : quoi ? Mais non... Tu es folle ? Enfin... Je, je ne crois pas.
Cathya : et Brice ?
Moi : je me sens tellement bien avec lui. Il rend les choses tellement simples. Il me plaît beaucoup vraiment.
Cathya : alors c'est simple, reste donc loin de Jacques et accepte les avances de Brice.
Moi : ce n'est pas si simple.
Cathya : pourquoi ?
Moi : je ne sais pas mais avec Jacques c'est bizarre. Je ne sais pas trop. C'est tellement ambiguë.
Cathya : tu dis pourtant ne rien ressentir pour lui.
Moi : oui, mais je le considère comme un ami. En plus c'est le médecin de papa.
Cathya : hummm ! Bref c'est toi qui sais ce qui est mieux pour toi.
Moi : Je crois que je vais laisser une chance à Brice et voir où ça nous mène.
(...)
Je laisse Cathya travailler et je vais en faire de même. Je m'enferme dans mon bureau et même pas dix minutes plus tard, ma secrétaire m'annonce qu'il y a Monsieur Abdou qui aimerait me rencontrer. Je suis un peu étonnée étant donné que nous n'avions pas rendez-vous. De toutes les façons, c'est un client VIP de la banque donc je ne peux pas le renvoyer.
Je demande à ma secrétaire de le faire entrer et une minute pus tard, il est là. Je me lève pour aller l'accueillir.
Moi : bonjour monsieur Abdou. Mais quelle surprise. Asseyez-vous je vous prie !
Abdou : tu as recommencé avec ton monsieur et ton vous là eih Fabiola.
Moi : désolée c'est l'habitude. Sinon qu'est-ce qui t'emmène ?
Abdou : je voyage dans quelques heures. Je dois aller acheter de la marchandise et régler la paperasse pour les voitures qui ne sont pas arrivées. J'ai vendu quelques voitures hier et donc j'ai trouvé mieux de sécuriser cet argent avant.
Abdou est un grand homme d'affaires et commerçant. Il fait surtout dans la vente automobile. Il va à l'étranger acheter des voitures et les envoie au pays pour les revendre. Il a d'autres affaires en plus mais que je ne maîtrise pas mais je me dis qu'il doit faire dans des trucs louches aussi. Avoir autant de liquidités tout le temps c'est bizarre. Mais bon mon travail n'est pas de le juger ou de fouiller dans sa vie. Je me contente de garder son argent.
Moi : c'est une bonne idée. Laissez-moi une minute que j'apprête tous les documents nécessaires pour la transaction. Vous... Euh tu aimerais déposer combien ?
Abdou: 78 millions. Mais t'inquiète je ne suis pas pressé. Prends ton temps.
Moi : Ok... (Pointant la valise d'argent) Je peux prendre la valise ?
Abdou : bien-sûr.
Je prends l'argent et vais retrouver Kevin qui se charge de compter l'argent. Pendant ce temps, je prépare tous les documents dont j'aurais besoin. D'habitude je le fais avant mais puisqu'il m'a pris de cours, je suis obligée de le faire maintenant.
Kevin : madame il y a un million de plus !
Moi : comment ça un million de plus ?
Kevin : vous m'avez parlé de 78 millions...
Moi : oui...
Kevin : là, il y en a 79.
Moi : ok, retire le million de plus. Je vais lui demander si on doit rajouter cela ou pas.
Kevin : d'accord.
Kevin retire dix liasses de 100.000 qu'il me remet.
Je les emporte avec moi ainsi que les documents jusqu'à mon bureau où je trouve monsieur Abdou sagement assis.
Moi : désolée d'avoir été longue.
Abdou : au contraire, tu as fait vite. C'est bon ?
Moi (posant les billets sur le bureau) : euh non en fait. Tu disais que tu voulais déposer 78 millions ?
Abdou : oui...
Moi : dans la valise il y en avait un million de plus. Je l'ai donc rapporté pour savoir si vous souhaitez que je le mette avec les autres ou pas.
Abdou : excuse-moi. J'avais complètement oublié de séparer. En fait ça c'est pour toi.
Moi : pour moi ?