FABIOLA
C'est essoufflée et en colère que je termine ma séance.
David : pour une première fois, tu t'en es plutôt bien sortie. J'espère te revoir demain.
Moi (faux sourire) : ok et merci !
Je me dois d'être courtoise avec lui car il ''a rien à voir avec cette situation. Par contre Jacques, je ne compte plus lui adresser la parole de ma vie... Je vais ranger mes affaires et dis au revoir.
Lorsque j'ouvre la porte pour sortir, je tombe nez à nez avec Jacques. C'est la deuxième fois que ça nous arrive. Pendant quelques secondes il semble ailleurs avant de se reprendre.
Jacques : tu peux aller prendre une dou...
Je ne le laisse pas terminer sa phrase et le traverse. J'aime pas les foutaises tsuip !
Ce n'est même pas le fait de faire le sport qui me dérange mais c'est toute cette manigance autour qui me dérange. Il n'avait qu'à me dire qu'il voudrait que je fasse du sport et non pas me traîner à la salle de sport de force. Je me sens vraiment ridicule. Et moi qui ai cru un instant que je lui plaisais peut-être bien. Pff !
Je descends l'escalier complètement épuisée. Heureusement que je suis venue avec ma voiture.
Alors que je m'apprête à ouvrir la portière, je sens le bras de Jacques sur mon épaule. Je sais que lui parce que je reconnais son parfum. Rien à voir avec ce que vous pouvez penser; juste que ça fait déjà longtemps qu'on se côtoie donc ce n'est que normal que je reconnaisse son parfum.
Jacques : tu me boudes ?
Moi :...
Jacques : tu veux bien arrêter les enfantillages un instant pour qu'on puisse parler ?
En plus il trouve que je me comporte comme une gamine ? Si je n'étais pas bien éduquée, je lui aurais administré une belle gifle. Non mais c'est quoi ce comportement.
J'ouvre ma portière, j'entre dans la voiture et lui claque la portière au nez. Je démarre en trombe jusqu'à la maison.
Une fois à la maison, je monte directement dans ma chambre prendre une douche. Je n'ai même pas envie de voir papa pour l'instant parce que je suis sûre qu'il savait ce qui se préparait mais ne m'a rien dit.
Lorsque je sors de la douche, j'entends la sonnerie de notification de messages. Je me précipite vers le téléphone et je piaffe en voyant que c'est Jacques.
J'ouvre son message et cette fois, je bouillonne de rage.
«Pour un début je t'ai pris un a********t d'un mois à raison de trois fois la semaine. Si tu supportes bien, tu pourras y aller tous les jours. Donc je passerai te prendre après demain. Bonne nuit.»
Je suis sûre qu'il le fait exprès. Il veut me mettre en rage et c'est réussi mais je ne vais pas lui montrer que ses bêtises m'atteignent.
Je supprime son message et son numéro en même temps.
Je descends voir papa qui ne manque pas de se moquer de moi. Bien évidemment Jacques lui a déjà tout raconté.
Moi : tu aurais quand même pu me dire ce qui m'attendait non ?
Papa (rire) : et gâcher la surprise ?
Moi : ça ne me fait pas rire papa; je me suis sentie ridicule.
Papa : c'est parce que tu prends tellement tout à cœur. Apprends à te lâcher et à banaliser certaines choses. Et aussi arrête de bouder Jacques, c'est pour ton bien qu'il le fait.
Moi : sauf que je ne lui ai rien demandé.
Papa : moi si...
Moi : hum !
Papa : tu as mangé ?
J'avais oublié la partie là même hein. J'étais tellement en colère que j'ai oublié que je n'avais rien mangé depuis le matin.
Moi : je n'ai pas faim.
Papa : moi si ! Et j'aimerais bien que tu dînes avec moi... On se fait un resto ?
J'hésite un peu par rapport à son état de santé et il comprend rapidement mon inquiétude.
Papa : t'inquiète, je vais bien !
Moi : tu as pris tes médicaments ?
Papa (rire) : oui maman !
Moi : arrête papa... Donne-moi un instant s'il te plaît, je vais me changer...
Cette sortie finalement n'était pas une mauvaise idée. Je passe un très beau moment avec papa. Ça faisait longtemps que nous n'étions plus sortis ainsi et quand je pense que bientôt je... Non Fabi, n'y pense pas. Profite juste de l'instant présent.
Après une trentaine de minutes de ballade dans la capitale qui brille de mille feux ce soir, nous décidons de nous poser dans un restaurant en plein centre ville. C'est l'un de mes préférés.
Nous entrons et l'on nous dirige à une table mais papa prend une toute autre direction lorsqu'il voit Jacques assis à une autre table aux côtés d'une femme qui doit sans doute être sa copine. Franchement quand je la vois, je ris du fait que j'ai pensé un seul instant qu'il aurait pu être attiré par moi. C'est clair que je ne suis pas son genre.
J'essaye d'arrêter papa mais c'est trop tard. Jacques l'a déjà remarqué et se lève pour l'accueillir. Je n'ai pas autre choix que de les rejoindre.
Moi : bonsoir !
La fille me répond à peine. Je sens bien que notre présence la gêne.
Jacques : Leïla je te présente Mario et Fabiola de bons amis à moi. Mario, Fabiola voici Leïla... Euh... Ma copine.
Je le sens gêné et je comprends pas pourquoi par contre la fille semble sur un nuage. Maman, on avait déjà compris que c'est ton gars.
Jacques : vous vous joignez à nous ?
Moi/Papa : Non merci / Oui bien-sûr !
Moi : papa !
Il ne me gère même pas et s'asseoit sous le regard choqué de Leïla.
J'ai envie d'éclater de rire mais je me retiens.
Puisque je n'ai plus de choix, je m'asseois bien que la situation me mette mal à l'aise.
Jacques fait appel à un serveur qui vient prendre nos commandes.
Papa commande du poisson grillé et moi du poulet. J'ai faim donc je ne compte pas me comporter.
Leïla : du poulet c'est pas trop gras pour toi ? Euh moi je prendrai juste une salade.
Jacques (mal à l'aise) : Leïla ! (A moi) Euh désolée, c'est qu'elle est mannequin...
Moi : je comprends pourquoi elle est autant maigre. J'ai cru un instant qu'elle était malade.
Jacques sourit un instant ce qui énerve sa copine qui me fusille du regard et lui également. Il se reprend et s'excuse.
Jacques : Non elle est en parfaite santé rassure-toi. Elle préfère juste manger sain.
Je crois qu'il n'a même pas remarquer la bourde qu'il vient de faire. Comme quoi moi je ne mange pas sain ? Sa copine qui a remarqué mon malaise sourit.
C'est bon, je crois que cette fois j'ai perdu l'appétit.
Papa (pour détendre l'atmosphère) : tu manges sain tu meurs, tu ne manges pas sain tu meurs donc vivez seulement oh les enfants. La vie ci que vous voyez est courte. D'ailleurs il où le serveur là avec mon plat. (A Leïla) ma fille toi fais le régime, nous on mange hein.
Je souris et prends mon téléphone pour lire le message que je viens de recevoir.
«Brice : bonsoir ma colombe»
Je souris et réponds à son bonsoir.
«Brice : tu fais quoi ? Moi je n'arrête pas de penser à toi. Je sais que c'est tôt mais j'aimerais bien te voir.
Moi : là tout de suite ?
Brice : oui, si possible ma fleur !
Moi : euh, ok ! Là je suis au restaurant le boulevard. Tu connais ?
Brice : bien-sûr, c'est un de mes préférés. Je peux te rejoindre ou alors tu es accompagné ?
Moi : non, tu peux venir. Je suis avec mon père.
Brice : ok, je ne suis pas très loin de là.
Moi : ok !
Brice : à tout à l'heure ma colombe. J'ai hâte de te voir enfin. »
Je souris et dépose mon téléphone mais je suis surprise de voir Leïla se lever en colère et prendre la sortie sans même nous dire au revoir.
Je plisse des yeux sans rien comprendre. Je me tourne vers papa en espérant qu'il m'explique mais il se contente juste de rire en sirotant son verre d'eau.
Jacques se lève pour la rattraper et moi je n'ai qu'une envie vraiment c'est de partir d'ici.
Moi : je crois qu'on a gâté leur soirée ?
Papa : non, on l'a juste pimenté. Ils avaient l'air de s'ennuyer.
Moi (rire) : t'es pas sérieux papa !
Papa (sourire en coin) : et on peut savoir quel est l'homme qui e faisait sourire comme une idiote comme ça au téléphone madame ?
Moi : euh... Je ne vois pas de quoi tu parles ?
Papa : vraiment ? Pourtant tout le monde a remarqué ton sourire sur la table. Jacques en particulier.
J'essaye de comprendre où il veut en venir maisje n'y arrive pas donc je décide de laisser tomber.
Moi : j'ai un ami qui va nous rejoindre mais vue l'ambiance qui règne ici je propose que lorsqu'il arrive, nous allions ailleurs.
Papa (sourire) : vous allez ! Moi je vais rester ici... Je vais manger nos deux repas.
Moi : papa...
Papa : ne t'inquiète pas pour moi mon bébé. Jacques va me déposer à la maison.
Moi : ok mais s'il y a quoi que ce soit tu m'appelles.
Papa: bien-sûr et dis à "cet ami" qu'il te ramène avant 22 heures.
J'éclate de rire... Il n'est jamais sérieux cet homme.
Brice m'écrit au même moment pour m'informer qu'il est dehors.
Je fais un bisou à papa et me dirige vers la sortie.
Une fois dehors, je surprends la dispute entre Leïla et Jacques.
Jacques : tu te fais des films... En plus tu sais bien que c'est pas vraiment mon genre de femme. Elle ne m'intéresse pas et je te rappelle que c'est avec toi que je suis.
Je reste immobile. Je suis complètement dépassée par ce que je viens d'entendre. Vraiment... À quoi est-ce que je pensais.
Lorsqu'il remarque ma présence, il se sent tout de suite mal à l'aise pour lui ? Pour moi ? Je n'en sais rien...
Quoi qu'il en soit, il vient vraiment de me blesser.
Moi : Au revoir !
Je les dépasse sans rien dire d'autre. Que pourrais-je ajouter d'ailleurs ?