FABIOLA
Ses paroles m'ont vraiment fait de la peine mais je préfère ne pas le montrer. J'aperçois Brice dans une voiture pas loin. Je lui fais un signe de la main.
Il descend de sa voiture et s'avance vers moi. Je m'avance vers lui à mon tour. Une fois près l'un de l'autre, il me sourit et me fait la bise. Ça me rassure parce que ça se voit que je lui plais.
Pour ce qui est de lui, rien à dire. C'est un bel homme grand de taille, teint chocolat, les yeux marrons. Il est vraiment canon en plus avec cette chemise blanche qui dessine son torse.
Eh Fabi, tu vas baver oh. Heureusement qu'il me sort de mes pensées.
Brice : enfin je te vois... Ma belle colombe.
Je me contente de sourire et de rougir. Warrr mon traître de teint ci hein...
Brice : tu vas bien ?
Moi : oui merci et toi ?
Brice : je vais très bien maintenant que je te vois... On entre ou bien ?
Moi : je préfère qu'on aille ailleurs.
Brice : tu m'as dit que tu étais avec ton père ?
Moi : oui il est à l'intérieur... Tu veux le voir ?
Brice : mais oui pourquoi pas ?
Moi : tu n'as pas peur ? Et puis c'est pas tôt ?
Brice : si tu le dis mais sache que moi je n'ai pas peur. Tu me plais vraiment et je veux faire du sérieux avec toi. Du moins, je n'ai pas trop envie de parler. Je préfère laisser mes actes parler pour moi. Alors ton père ce sera donc pour une prochaine fois ?
Moi : oui !
Brice : pas de soucis. Où veux-tu qu'on aille ?
Moi : je ne sais pas. Je te suis, surprends-moi !
Brice : hmmm super ! (Me prenant par la main) on y va ?
Je souris et le suis. Il m'ouvre la portière et tourne pour aller à son tour monter dans la voiture mais mon regard s'arrête sur Leïla et Jacques qui semblent de nouveau se disputer. Cette fois elle s'en va et le laisse planter là. Du moins ce ne sont pas les oignons.
Brice monte et démarre.
Brice : tu es vraiment très belle !
Moi : tu trouves ?
Brice : la question ne se pose même pas. Tu es encore plus belle que sur les photos.
Moi : merci !
Brice : pourquoi avoir mis une photo de toi et quelqu'un d'autre sur ton profil.
Moi : c'est une longue histoire...
Brice : lorsque j'ai vu la photo j'ai préféré ne pas écrire ne sachant pas à qui appartenait réellement la photo bien que ce soit ton visage qui m'ait tapé à l'oeil mais je voulais avoir la confirmation avant de me jeter à l'eau et heureusement tu as mis une photo de toi toute seule.
Je l'écoute parler et me contente comme depuis son arrivée de l'écouter et sourire.
Brice : c'est bon, nous y sommes.
Il gare la voiture et descend pour m'ouvrir la portière.
Brice (me tendant la main) : madame ?
Moi : merci !
Il referme la portière et c'est la main dans la main que nous entrons dans le restaurant. C'est celui près de mon lieu de service. Celui où je suis venue avec Cathya l'autre jour. Ça me rappelle que jusqu'ici, je n'ai rien manger.
Brice : c'est le restaurant d'un ami.
Moi : vraiment ? J'étais ici il y a quelques jours.
Brice : waouh... Mais tu m'as dit que tu vis à Odza. Comment tu fais pour venir jusqu'ici ?
Moi : je ne travaille pas loin. Je suis juste en bas à l'avenue des banques.
Brice : ah d'accord, là ça s'explique. Sinon parle-moi de toi. Sauf si tu préfères que je commence. Je ne veux surtout pas que tu te sentes mal à l'aise en ma présence.
Moi : je préfère que tu commences.
Brice : Ok, mais je propose qu'on passe nos commandes avant.
Moi : d'accord !
On dirait qu'il lit dans mes pensées. Je meurs vraiment de faim.
Un serveur passe prendre nos commandes et nous rapporte nos boissons tout de suite après. Nous commençons à siroter nos verres en attendant le repas.
Brice : bon comme tu le sais déjà, je m'appelle Brice Matip. J'ai 33 ans et je suis fils unique. J'ai perdu mon père à l'âge de six ans et c'est ma mère qui s'est occupé de moi toute seule jusqu'à ce qu'elle fasse la rencontre de son actuel mari. C'est un Belge, ils vivent au Canada.
Moi : ah d'accord... Désolée pour ton papa !
Brice : on apprend à vivre avec. Donc j'ai fait mes études au Canada et je suis revenu au pays il y a trois ans et j'ai monté ma petite entreprise avec deux amis. Tu auras l'occasion de les rencontrer. Je ne suis pas marié et je n'ai pas encore d'enfants. Bon je crois que c'est tout, sauf si tu as des questions.
Moi : non pas vraiment ! Ce que je sais, me suffit.
Brice : tu peux me parler de toi alors ? Mais ne te sens pas non plus obligée hein. J'ai juste envie de mieux te connaître.
Moi : je suis Fabiola Ekani. J'ai 27 ans, bientôt 28 et je suis orpheline de mère. Je vis avec mon père et je suis employée de banque. Je ne suis pas mariée et je n'ai pas d'enfants.
Brice : pas encore !
Il sourit et j'en fais de même.
Le serveur nous apporte nos commandes et nous continuons à manger en parlant. J'apprends d'avantage sur lui et ce que je vois et entends me plaît.
Je n'ai pas envie de me précipiter mais Brice est vraiment tout ce que j'attends d'un homme et cette façon qu'il a de me regarder. Il me fait me sentir belle et spéciale.
Il commence à se faire tard donc je décide de rentrer surtout que j'ai une longue journée demain.
Brice me ramène au restaurant où il m'a pris tout à l'heure. Je suis venu récupérer ma voiture. Je suis fatiguée mais je n'ai pas de choix. Je ne vais pas non plus laisser ma voiture là.
Brice : j'aurais tellement aimé que le temps s'arrête mais hélas. J'aimerais vraiment te revoir. J'ai passé un très beau moment à tes côtés.
Moi : j'ai également passé un beau moment merci.
Il me lance un regard profond et soupire.
Brice : j'ai vraiment du mal à te laisser partir. C'est vraiment bizarre ce qui m'arrive avec toi.
Moi : vraiment ?
Brice : oui... Bref, il en faut pas que tu rentres très tard. Ça me fait bizarre même de te laisser rentrer à cette heure.
Il réfléchit un moment et sort de la voiture pour m'ouvrir la portière. Un vrai gentleman. Il me fait descendre.
Brice : elle est où ta voiture ?
Moi (lui montrant du doigt) : là dans le parking.
Brice : je vais laisser ma voiture ici et te raccompagner.
Moi : ce n'est pas la peine. En plus ta voiture n'est pas en sécurité ici.
Brice : j'insiste !
Moi : j'ai une autre idée. Je prends ma voiture et tu me suis avec la tienne.
Brice : ah voilà... C'est une idée. Je ne serais vraiment pas tranquille si je te laissais rentrer toute seule à cette heure.
Il m'accompagne jusqu'à ma voiture et retourne à la sienne. Je démarre et il en fait de même. Nous roulons jusqu'à la maison.
Il descend de sa voiture et j'en fais de même.
Brice : merci pour cette soirée ma colombe !
Moi : merci à toi, j'ai passé un très bon moment.
Brice : passe une très belle nuit. Je t'appelle demain matin si tu permets.
Moi : pas de soucis !
Brice : super !
Il me fait une bise à la joue et remonte dans sa voiture. J'en fais de même et klaxonne pour que le gardien m'ouvre.
Une fois, le portail ouvert, je vais garer la voiture dans le parking et sors.
Je suis surprise retrouver Jacques assis tout seul à la terrasse.
J'efface la surprise de mon visage et prévois faire comme si je ne l'avais même pas vu. On dirait qu'il a lu dans mes pensées puisqu'il se lève et se place devant moi alors que je m'apprêtais à passer.
Moi : je suis fatiguée s'il te plaît !
Jacques : je suis désolé Fabiola. Je... Je suis désolé.
Il me déstabilise complètement... Je ne sais même quoi lui répondre.
Jacques : je...
Moi : tu n'as pas à être désolé. Tu n'as rien fait et puis c'est déjà tout oublié.
Jacques : tu as passé une belle soirée apparemment...
Moi : oui et ce n'est pas grâce à toi !
Jacques : j'avais remarqué. Je suis juste venu accompagné ton père et je voulais en profiter pour m'excuser auprès de toi.
Moi : c'est oublié t'inquiète. D'ailleurs tu devrais plutôt être chez ta copine. Elle avait l'air fâchée en partant tout à l'heure.
Jacques : elle s'est mise en tête que j'ai des sentiments pour toi.
Moi (pouffant de rire) : d'où lui est venu une idée pareille ?
Jacques (sérieux) : elle n'avait pas tort en tout cas...
Moi : hein ?
Jacques : bonne nuit Fabiola !
Il me traverse et s'en va alors que je reste là sans savoir quoi dire ou faire. Je me retourne et j'entends juste le ronflement de sa voiture.
Ça veut dire quoi ça ?