Les chanoines L’évêque était mort. Sa fin fut vaillante comme sa vie. Sur son lit d’agonie, après avoir reçu les saintes huiles, mis en paix sa conscience et prêt à paraître devant Dieu, monseigneur Prat demeura ferme, perspicace et presque jovial, en présence des grands vicaires et chanoines sévères, de ses domestiques, de son fidèle valet de chambre, qui pleuraient. Lui se remémorait. Il remerciait la Providence. Sa vie avait été bonne, belle, mouvementée, selon son rêve. Il avait mené de grands combats à coups de crosse, contre les mécréants et les libres-penseurs. Ses œuvres avaient couvert le diocèse d’une moisson de couvents et d’hospices. Il avait connu aussi la popularité, presque la gloire. Il se rappelait maintenant dans tous ses détails sa carrière de député-évêque, ses voyages