Hors saison Cet automne-là, Mme Cantin fut toute surprise et extasiée de ce qui se passa en elle. Octobre était doux, d’une grâce finissante, tiède encore. Des marronniers avaient refleuri parmi le parc entourant sa demeure, une sorte de château, dans la banlieue d’une petite ville industrielle. Ô joie d’un grand jardin qui vous rend à la nature, à l’herbe, aux feuilles, à l’eau, à toutes les choses élémentaires ! Mme Cantin, maintenant surtout, se trouva d’accord avec le jardin. Elle-même venait d’avoir quarante ans, mais au lieu de lui sonner le déclin et l’approche de l’hiver, cet anniversaire lui fut comme une reviviscence. Des roses remontantes refleurissaient aux rosiers ; elle se sentit au cœur un épanouissement pareil. Les couchants étaient vermeils durant ces soirs. Est-ce d’eux