II Un jour que dans le pays on avait beaucoup parlé de cette affaire qui tournait toutes les têtes, les trois frères se demandèrent pourquoi, si leur père y consentait, ils n’iraient point tenter la fortune. Réussir, ils n’y comptaient guère, et ne prétendaient ni à la princesse ni à la moitié du royaume ; mais qui sait s’ils ne trouveraient pas, à la cour ou ailleurs, une place et un bon maître ? c’était tout ce qu’il leur fallait. Le père approuva ses fils ; Pierre, Paul et Jean se mirent en route pour aller au palais du roi. Tandis qu’ils marchaient, Poucinet courait le long de la route, allant et venant comme un chien en chasse, regardant tout, étudiant tout, furetant partout. Mouches, herbes, cailloux, rien n’échappait à ses yeux de souris. Sans cesse il arrêtait ses frères pour le