MIRA
- Tu exagères ! Elle t'a rien fait, dis-je en me tournant vers Dana qui me met une nouvelle fois en garde contre Sonia.
- Peut-être mais je ne la sens pas.
- Hum toi alors hein...
C'est peut-être la troisième fois qu'on aborde ce sujet Dana et moi. En fait, depuis qu'elle a fait la rencontre Sonia, elle la trouve che-lou (louche) comme elle aime si bien le dire. D'après elle, elle cache quelque chose et elle n'est pas vrai mais moi je me dit que c'est certainement parce qu'elle ne la connait pas bien qu'elle pense ainsi.
Pour ce qui est de ma part, je l'aime bien cette fille mais c'est vrai que moi aussi des fois j'ai l'impression qu'elle cache un truc mais la dernière fois au resto je me suis dit que c'est impossible qu'elle soit quelqu'un de mauvais et j'ai plutôt apprécié sa compagnie.
Je suis entrain de laver mon linge dans la salle de bain lorsque la porte s'ouvre sur le doyen et quelques personnes de l'administration à ses côtés... Je ne sais pas ce qui se passe vu que c'est Dana qui leur a ouvert la porte. Mais ça a l'air sérieux s'ils ont fait le déplacement jusque dans les chambres des étudiants.
Dana vient me retrouver dans la salle de bain et je me dépêche de la questionner.
- Qu'est-ce qui se passe, demande-je avec un brin de curiosité.
- Il paraît qu'on a volé le bracelet en or d'une fille et puis il y a également des rumeurs qui courent comme quoi la d****e circule au campus donc ils sont là pour la fouille, répond Dana.
- Ah ok... C'est vraiment une histoire de ouf ça !
Je me rince les mains et Dana et moi allons les retrouver dans la chambre.
Ils commencent la fouille par les tiroirs puis les placards et enfin les sacs. Lorsqu'ils fouillent dans l'un de mes sacs, je les vois qui se lancent des regards un genre bref je ne saurais expliquer celà mais du coup je commence à vraiment m'inquiéter ; quelque chose me dit que je vais avoir des ennuis.
Finalement, le doyen prend le sac qu'il remet à une dame à côté de lui et me demande de le suivre jusque dans son bureau.
Je m'exécute mais lorsqu'on sort, je remarque qu'il y a plusieurs étudiants qui se tiennent devant ma porte. On dirait presque qu'ils s'attendaient à ce qu'il se passe un truc dans ma chambre. C'est très étrange. Là, je pense que je devrais sérieusement m'inquiéter.
Quand on arrive au bureau du doyen, il me cède le passage et ferme la porte derrière lui. Cette fois il n'y a plus aucun doute, je suis dans la m***e totale.
- Mademoiselle Okali, vous savez pourquoi vous êtes là ?, dit-il en allant s'assoir.
- Non monsieur !, fais-je toute anxieuse.
-Vraiment ?, fait-il en me lançant un regard interrogateur.
- Oui monsieur, affirme-je.
Il fait appel à la dame à qui il a remis me sac et il va ouvrir la porte et le récupère puis vient se rassoir en face de moi. Il ouvre le sac et en sort un paquet.
- Vous reconnaissez ce paquet ?, demande-t-il avec un air interrogateur.
- Non monsieur, dis-je simplement.
- Pourtant il a été retrouvé dans votre sac.
- Je ne sais pas comment il est arrivé là je vous assure et puis je ne sais même pas ce qu'il contient.
- Arrêtez donc de mentir ! Nous avons retrouvé ce sac contenant de la d****e ainsi que le bracelet d'une étudiante qui a été volé dans votre sac et puis il y a des témoins qui affirment vous avoir vu entrer dans sa chambre hier, tonne-t-il.
- Mais oui, c'est parce que je suis allée voir mon amie Sonia, elle peut vous le dire et je n'ai même pas mis du temps là-bas puisque j'avais cours, explique-je.
- Ok, nous allons vérifié tout ça.
Il sort de nouveau de son bureau et envoie appeler Sonia tandis que moi je reste là à cogiter sur toute cette histoire. Comment ce paquet est-il arrivé dans mon sac ? Je ne comprends rien et je sens que je vais bientôt craquer. Pourquoi faut-il toujours que ce soit à moi que ce genre de chose arrive et juste au moment où tout avait l'air d'aller pour le mieux dans ma vie. Sonia est mon dernier espoir. Elle pourra au moins prouver qu'on était ensemble hier.
Elle arrivent quelques minutes plus tard aux côté du doyen... Elle ne me lance aucun regard et je ne comprends pas pourquoi.
- Alors, mademoiselle Abanda, mademoiselle Okali dit avoir passé la soirée d'hier avec vous...
Elle me lance un regard rapide que je ne saurais interpréter avant de dire :
- Euh, je ne comprends pas c'est qui Okali ?
"Nooon c'est une blague", me dis-je intérieurement.
- Attendez vous voulez dire que vous ne la connaissez pas ?, demande la doyen également surpris par sa réponse.
- Pas vraiment, elle a été le p******l de mon frère un moment mais c'est à ça que notre relation se limite, lance-t-elle comme si elle parlait d'une vulgaire passante ou d'une...
Je ne sais même pas quoi dire. Je suis dépassée. On dirait que je nage en plein cauchemar.
- Contrôlez votre langage mademoiselle, dit le doyen pour la rappeler à l'ordre.
- Désolé monsieur, s'excuse-t-elle.
- Alors, en fait vous ne la connaissez pas ?
- Pas directement dans tous les cas.
- Donc elle n'était pas avec vous hier, demande-t-il une fois de plus.
- Non !, fait-elle catégoriquement.
Non mais, réveillez-moi parce que là, je crois que là je vais péter un câble. Il se passe quoi là ? Où sont les caméras ? C'est une blague pas vrai ? Je suis sûre que c'est juste une blague. Sonia est mon amie, elle ne peut pas le faire en vrai. Je suis sûre que c'est une blague.
- Sonie mais qu'est-ce que tu racontes, je pensais qu'on était amie, tente-je de comprendre.
- Mais cette fille a perdu les boules ou quoi ?, lâche-t-elle avec un brin de moquerie.
Là c'est plus que je peux supporter. Je me lève et bondis sur elle.
- Tu n'es qu'une sale g***e, tu vas me le payer, dis-je en l'agripant.
Elle finit par tomber mais je ne lâche pas l'affaire et vais vers elle.
Le doyen se lève et vient m'arrêter. Je me reprends mais je comprends également que c'est ma fin dans cette fac.
Il soulève Sonia et sort appeler sa secrétaire à qui il demande de l'emmener à l'infirmerie.
- Vous êtes allez trop loin mademoiselle Okali vous êtes renvoyé et ça prend effet sur le champ. Vous prenez vos affaires et vous quittez le campus.
La phrase que je redoutais le plus vient de sortir. Je suis dégoûtée. Je suis dépassée. Je n'ai même pas les mots. Mon Dieu qu'est-ce que je vais faire ou pire j'explique ça comment à mes parents. m***e Blanche va me tuer. J'étais censée venir ici, faire mon école, me concentrer sur ma musique et ramener des diplômes à mes parents mais là qu'est-ce que je vais leur rapporter ? De la honte ? Je suis vraiment nulle.
Je sors du bureau du doyen et là, je trouve devant la porte une foule d'étudiants qui me dévisagent lorsque je passe. Comme si ça me faisait quelque chose. Pff ! Je ne les gère même pas tellement je me fous de ce qu'ils peuvent bien penser de moi
.
Une fois dans ma chambre, Dana m'accueille avec une serie de questions. On dirait presqu'un interrogatoire digne d'un enquête de série policière.
- Il s'est passé quoi ? Pourquoi le doyen t'a emmené avec lui ? Et ton sac ? Pourquoi l'ont-ils pris ? Qu'est-ce qu'ils t'ont dit ?
- Apparemment je suis une trafiquante de d****e et une voleuse, dis-je simplement avant d'aller vers les placards.
- Oh comment ça ?
Je lui raconte alors tout ce qui s'est passé dans le bureau du doyen sans oublier de mentionner que je suis renvoyée.
- La g***e ! Comment elle a pû te faire ça ? Je savais bien que cette fille n'était pas net. J'ai la haine. Je vais lui refaire le portrait à cette idiote. Je suis sûre que c'est un coup de cette peste de Tisha. Elles ne perdent rien pour attendre. Je vais leur apprendre moi, qu'il y a des limites non mais oh ! Elles ont pensé à ton avenir ?
- Tu sais, leur faire un truc ne servira à rien. Le fait est fait donc je dois juste réfléchir à comment je vais faire. Et puis il me faut quitter cet endroit. Je dois chercher un endroit où loger en attendant.
- Tu peux rester dans mon appart...
- Tu as un appart ?, fais-je étonnée.
- Bah ouais ! Donc c'est décidé, Tu viens vivre dans mon appart et pour la suite on verra.
Je ne sais comment remercier cette fille pour tout ce qu'elle a fait pour moi jusqu'à ce jour. C'est mon ange et mon repère ici. Je commence à ranger mes habits lorsque je reçois un appel de Blanche. Mince c'est pas le moment mais bon je n'ai pas le choix je décroche mais je crois que je n'aurais pas dû.
- C'est ce que je t'ai envoyé faire là-bas ? Hein ? Tu es devenue dealer ? C'est ce que tu as appris en allant chanter dans ce bar de prostitué hein Okali... C'est L'AVC que tu veux me donner ? Eh bien sache qu'à partir d'aujourd'hui tu te débrouilles toute seule. Comme tu as voulu montrer que tu es grande eh bien tu vas tout simplement assumer. Et si jamais on te rapatrie, oublie la route qui mène à ma maison... Snif pourquoi Mira, Hein pourquoi ? Tu m'as vraiment déçue, finit-elle en pleurs avant de raccrocher.
Click
Je... Je crois que là, j'ai atteint la limite de ce que je peux encaisser. Je ne peux plus me retenir, je crois que je vais craquer. Il faut que je sorte faire un tour. Je n'ai jamais pensé qu'un jour je vivrai une telle chose. Comment en suis-je arrivée là. Je suis devenue la risée de ma famille pour des histoires dont j'ignore les tennts et les aboutissements. Non mais qu'est-ce que j'ai fait. Malgré tout ce que je peux reprocher à maman, jamais elle ne m'a parlé ainsi et puis je ne peux m'empêcher de me dire que j'ai fait pleurer ma mère snif je l'ai déçue et puis quel exemple je suis pour ma petite soeur ? Mais ce qui me fait encore plus mal c'est qu'elle ne m'ait pas accordée le bénéfice du doute.
Je dois etre maudite c'est sûr. Ce n'est pas possible qu'une personne puisse avoir autant de poisse et puis comment maman a fait pour être au courant de mon renvoie, de la d****e et du bar de Marc ?
Je maudis le jour où j'ai posé mes pieds dans ce pays.
Je marche depuis un moment sans savoir où je vais. Je ne peux m'empêcher de me dire que je suis un échec et papa qu'est-ce qu'il pense de tout ça ? Et moi qui lui avait promis que je ne le décevrais pas en venant ici. Pfff voilà que c'est la honte que je lui ai apporté. Ma vie est un vrai désastre.
Je n'arrête pas de marcher en pleurant, je ne gère pas les gens qui passent et puis ma vision devient trouble. Je ne sais pas ce qui se passe mais je n'arrête pas de marcher jusqu'à ce que je me retrouve au sol parce que je viens de me faire percuter par une voiture...
Trou noir !