CHAPITRE XVII Ruse de guerrePendant dix minutes au moins, M. Pinson demeura immobile, son paquet de chemises à ses pieds, dans un état de prostration absolue. « Allons, murmura-t-il, me voilà, grâce à M. Boisjoli, devenu l’émule du Juif errant. » Il se leva soudain et regarda en face Vif-Argent qui se trouvait près de lui. « Où allons-nous ? lui demanda-t-il ; en Europe ? aux États-Unis ? en Chine ? où ? – Je ne sais pas, monsieur, répondit l’enfant tout désappointé de son côté. – Quel visage vous me faites, monsieur Pinson ! dit le commodore qui s’approchait en se frottant les mains. – Ne m’avez-vous pas raconté, s’écria l’ingénieur, que vous étiez à court de charbon, que nous serions ce soir à la Havane, que le Fulton… ? – Là, là, interrompit l’officier, un peu de patience, monsi