CHAPITRE XVIII Le golfe du MexiqueCette fois, M. Pinson ne récrimina pas ; il remonta sur la dunette, posa son paquet sur un banc et se mit à se promener de long en large, grave, absorbé, ne prenant pas garde à ce qui se passait autour de lui. Parfois, lorsque son va-et-vient le ramenait en face de la terre, il s’arrêtait net, contemplait les rochers abrupts, incultes, qui défendent l’entrée de la Havane, ou les vautours noirs qui planaient dans le ciel. Parfois encore, il s’arrêtait pour regarder la mer dont les eaux bleues se confondaient au loin avec l’azur de l’éther. Des goélands suivaient le sillage trace par le Fulton, s’abaissant d’un vol rapide pour saisir les débris qui tombaient du bord ; M. Pinson secouait alors la tête et murmurait ce vœu des poètes : Que n’ai-je des ailes