ÉPISODE 19
GEORGES
Quelques minutes plus tard, j'arrive à l'hôpital et pendant que je traverse la cour, je vois un véhicule blanc faire son entrée dans l'enceinte de l'hôpital avec allure. Il me dépasse et au même moment que le conducteur gare la carrosserie, une équipe de femme et homme habillés d'une robe blanche dresse du matériel médical roulant avec des gants aux mains, des cache- nez au nez. Pff ! L'hôpital et ses choses.
Je continue mon chemin en suivant l'adresse que m'a donné mon oncle Roméo. J'arrive finalement devant la salle 23 et je les vois à l'intérieur :
Oncle Roméo vous êtes là ?
Oui oui. Bonne arrivée. Tu n'as pas du tout mis du temps pour venir !
Merci beaucoup oncle ! Il y a de quoi vite venir ! Après tout c'est de ma petite maman qu'il s'agit hun ! La seule qui me reste au monde encore !
Haha ! Tu es vraiment marrant toi ! Je t'ai pourtant dit que ce n'est pas grave ! Mais c'est déjà bien d'être venu. Elle dort pour le moment. Il va falloir attendre un peu, le temps qu'elle se réveille de son sommeil.
D'accord. Mais elle a quoi ?
Nous étions tous au salon lorsqu'elle s'est levée sans rien nous dire pour aller dans la cour. Après un quart d'heure, elle ne revenait toujours pas, c'est là que je me suis levé pour aller voir ce qui ne va pas, et c'est là que je l’ai retrouvé couchée sur le dos parterre sous l'arbre qui est dans la cour en train de se tordre de douleur en se tenant le ventre. C'est suite à ça que j'ai appelé l'ambulance et nous nous sommes retrouvés ici. Elle a souhaité à ce que tu sois là à ses côtés lorsque nous sommes venus à l'hôpital.
Oh la pauvre ! J'espère qu'elle n'a rien de grave.
Non pas vraiment. Après le diagnostic du médecin traitant, elle va bien ainsi que le bébé. Il lui a juste prescrit le repos total et quelques médicaments à acheter.
Ah Dieu merci ! J'avais tellement peur pour elle ! Et vous serez libérés aujourd'hui ?
Je pense que oui mais jusque-là le médecin n'a rien dit encore.
Ok. Nous allons attendre alors son retour.
Le temps que ma tante se réveille de son sommeil, je reste plonger dans mon téléphone avec mes écouteurs à l'oreille en train d'écouter de la musique Gospel. Des bruits dans le couloir attirent mon attention. Je lève ma tête et mes yeux tombent sur un brancard transportant un malade qui se tord de douleur. Les médecins étaient autour de lui et quelqu'un a gardé la bouteille de sérum. Je me demande bien ce qu'il a et ce qui le fait souffrir autant. Il doit être dans une situation criarde vu la façon dont les médecins sont nombreux autour de lui. Sa voix me laisse deviner que c'est un homme qui est sur le brancard ! Le pauvre homme ! Tellement j'ai de la pitié pour lui ! Que Dieu vienne à son secours et l'aide à guérir ! Il fait vraiment pitié !
Après leur passage, mon téléphone se met à vibrer. Je l'avais réglé ainsi compte tenu de l'environnement dans lequel je me retrouve. Je ne voudrais pas attirer la colère ni la sorcellerie des malades et autres personnes sur moi.
Je jette donc un œil sur l'écran de mon mobile avant de tirer le symbole de téléphone qui s'affiche en vert à l'écran vers la droite pour entrer en communication avec l'appelant :
Bonsoir mon frère. C'est comment au pays ?
Salut je me porte très bien mon cher. Et tes activités de l'autre côté ?
Ça va super bien ! Je t'avais dit que je vais arranger ta situation la dernière fois ! Tu te souviens ?
Bien sûr que oui ! J'ai même pensé que tu as déjà oublié le bord !
Mais non. Je ne peux pas. Je réfléchissais chaque fois à ça. En fait, je viens même pour t'annoncer la bonne nouvelle. Il s'agit d'un marché.
Un marché ?
C'est bien ça. Un marché qui fera de toi un homme nouveau, un homme frais, un homme au pied duquel toutes les belles filles du monde viendront. Un homme qui prendra désormais un nouveau départ pour un lendemain meilleur. Les portes du bonheur vont s'ouvrir à toi désormais.
C'est quoi ce genre de marché ? Tu es sûr là ?
Puisque je te le dis. Pendant qu'on y est dis-moi, tu es seul ou avec des gens ?
Avec des gens !
Ok. Essaie de t'éloigner et assure-toi que personne ne t'écoute. Ce que je m'en vais te dire doit rester entre nous !
C'est fait. Je suis un tombeau à secret. Tu peux être rassuré.
Très bien ! Pour commencer, est-ce que tu aimes l'argent ? Est-ce que tu veux sentir l'oseille ?
Drôle de question. Ne me pose plus jamais ce genre de question mon frère. Haha ! Quel homme n'aime pas l'argent ? Tout le monde travaille pour avoir l'argent. Pour les gens sans emploi n'en parlons pas.
Ok, ensuite est-ce que tu as un compte bancaire ?
Euh, non. Pourquoi ?
Bon ce n'est pas trop grave. C'est pour te faire un virement bancaire et cela nécessite ton numéro bancaire, les noms et prénoms du titulaire du compte. Ce que tu vas faire, tu vas te rendre dans une banque pour faire l'ouverture de compte. Tu vas ensuite me communiquer le numéro et les noms et prénoms du titulaire du compte, c'est-à-dire tes noms et prénoms pour que je te fasse le virement. Si tu l'avais, j'allais t'envoyer sur le champ un montant de dix millions de francs CFA. Tu n'as pas à te faire trop de soucis. Il te suffit juste d'être un peu courageux et petit à petit tu gagneras plus que ça. Je vais mieux t'expliquer dès que tu m'auras envoyé les informations que je t'ai demandé. Je suis sûr que tu vas adorer le deal.
Hum ! Ok c'est bien. Un peu courageux, d'accord. Je ferai comme tu le souhaites, mais et si tu me souffles un peu à l'avance en quoi consistera ce deal dont tu parles ?
Mon frère, c'est un business grâce auquel d'ici quelques jours, tu seras ici avec moi. Je vais m'occuper à organiser ton voyage aller-retour par avion. Et tout ça, ce n'est rien. Tu vas désormais côtoyer de grandes personnalités du monde. Tu vas même traiter avec eux directement si tu deviens un vrai professionnel du domaine. Tu feras régulièrement des voyages d'affaires.
C'est intéressant, mais je ne comprends toujours pas bien. Est-ce que tu veux parler d'une affaire de vente de la poudre blanche ? Si c'est cela, je suis désolé de le dire, mais je ne pourrai pas.
Kiakia. Qui te parle de poudre blanche même ? Hahaha. Il ne s'agit pas du tout de ça. Rien de tout ça mec. Sois posé. Mais tu n'as pas beaucoup de temps à perdre. C'est un business dans lequel on ne perd pas le temps. D'ici demain matin, je vais attendre ton signe pour savoir quoi décider, parce que j'ai des clients à satisfaire bientôt.
C'est bien compris mon gars. Je ferai comme tu l'as dit.
Très bien ! Surtout garde ta bouche fermée.
Tu as ma parole. Je voulais même t'appeler pour t'expliquer une situation dont j'ai été victime il y a quelques jours seulement. Mais pour le moment, je ne peux pas parler de ça là où je suis, donc je vais te rappeler plus tard pour te narrer les faits.
Ok je suis là et je t'attends mon pote. Je te laisse. Ciao. À très vite !
Ok à très vite.
Est-ce que je l'ai bien entendu il y a un moment au téléphone ? Il a bien dit dix millions ? Un, deux, trois jusqu'à dix millions et je peux même voyager et traverser la frontière camerounaise pour une toute première fois ! Mieux encore, un voyage par avion. Je suis impatient déjà. En plus, c'est lui qui s'occupe de tous les frais et papiers pour le voyage. J'attends juste qu'il me dise le genre de business dont il est question. D'ailleurs, en sortant de cet hôpital, je vais prendre par la banque s'il ne fait pas tard. Je commence même par oublier mes problèmes déjà. En attendant, je vais me retourner voir ma tante…