Retour à la vie !
ÉPISODE 01
GRACIA KASSSA
Ça fait déjà vingt-quatre heures que je suis dans cet hôpital au chevet de Gilbert mon mari, et il est toujours dans le coma sans faire aucun signe de vie. Je suis toute blanche de peur, je ne veux surtout pas que le médecin vienne se pointer devant moi comme il est de leur habitude avec une mine de désolation présageant une mauvaise nouvelle.
Tout sauf ça !
À vingt-trois heures, le médecin qui s'est occupé de lui ce matin fait son entrée dans la chambre qui a été attribuée à Gilbert pour son hospitalisation :
Bonjour docteur.
Bonjour madame MÉKOMBA ! Comment vous allez ?
Ça ne va pas docteur. Je suis très inquiète pour la santé de mon mari. Ça fait déjà une nuit entière que nous sommes ici, mais il ne réagit toujours pas au soin qu'il reçoit.
Dites-moi, est-ce qu'il est hors du danger !? C'est mon unique mari ooo docteur. Je n'en ai pas un autre ailleurs. Sauvez mon mari s'il vous plaît docteur !
Calmez-vous madame MÉKOMBA ! Tout ira bien. Il n'arrivera rien d'inquiétant à votre mari. D'ailleurs, d'après les résultats que voici, des nouvelles analyses effectuées par mon collègue, le docteur Cyrillia Miness
il y a quelques heures, votre mari n'a rien de grave ! Il s'est juste évanoui suite au stress.
Juste évanoui à cause du stress ?
C'est exactement cela. Il stresse de trop ! Et vous devez l'aider à éviter cela. Un fort taux de stress peut facilement amener à la perte de la conscience. Mais d'ici demain matin, si son organisme répond bien aux différents soins que nous allons lui administrer tout à l'heure, il pourra se réveiller de son sommeil.
D'accord docteur ! Merci beaucoup.
Je vous en prie madame. Surtout, ne vous inquiétez pas trop. Il a beaucoup de chance de s'en sortir en tout cas.
D'accord docteur !
Bon maintenant, veuillez d'abord sortir pour que nous nous occupons de lui ! Ça ne va pas durer, faites-moi confiance.
D'accord.
Je suis sortie de la chambre pour aller m'asseoir toute pensive dans la
salle d'attente, le regard tourné vers la chambre où est logé Gilbert.
Un moment plus tard, le médecin de tout à l'heure suivi de deux aides soignantes sortent de la chambre de Gilbert. Le médecin se dirige vers moi. Je me sépare précipitamment du banc sur lequel j'ai posé ma grosse paire de fesse pour accoster ce dernier en vitesse :
Alors docteur, il va mieux mon mari ?
Oui madame, il vient de se réveiller. Mais...
Mais quoi ? Vous me faites peur avec votre silence !
Euh, en fait, il a des hallucinations. Il n'a pas cessé de crier les prénoms d'une femme et d'un homme, mais nous avons réussi à le calmer.
Quels sont les prénoms en question docteur ?
Si je ne me trompe pas, il n'arrêtait pas d'appeler une certaine Juliette et un certain Raphaël ! Il demande aussi à voir une certaine Gracia !
Oh Dieu merci. C'est moi Gracia docteur.
Ok je vois. Donc, comme je viens de vous le faire savoir, nous l'avons calmé. Vous pouvez alors aller le voir. Maintenant, je dois vous laisser. J'ai
d'autres patients à voir !
D'accord ! Merci beaucoup docteur !
Encore Juliette ? Ouf ! Ça devient vraiment sérieux.
Mais que vient chercher le prénom de son grand frère Raphaël ?
Qu'est-ce que j'ai raté ?
Je vous en prie madame. Portez-vous bien et à tout à l'heure !
Je n'attends même pas pour écouter ses derniers mots avant de le dépasser pour aller voir mon mari.
Chérie qu'est-ce qui m'est arrivé pour que je me retrouve ici alité dans un hôpital ?
Moi même je ne sais vraiment pas mon chéri. La seule chose dont je me souviens est que au moment où le courant est revenu, je t'ai vu entrain de courir du couloir vers la sortie principale, avant de te retourner brusquement vers le couloir à nouveau. Je te parlais mais tu n'as pas prêté attention à ce que je te disais jusqu'à ce que que je ne te retrouve écroulé sur les carreaux. Je t'ai appelé aussi fort que je le pouvais. J'ai aussi essayé de t'asperger d'eau pour tenter de te réveiller, mais rien de tout ceci n'a marché. C'est de là que prise de panique, j'ai appelé l'ambulance de
l'hôpital pour nous conduire ici !
Oh non ! Je me rappelle déjà.
Tu t'es rappelé de quoi chéri ?
Oh tu n'as pas à t'inquiéter. Je vais t'en parler après. Heureusement que tu étais là pour vite intervenir, sinon je me demande où est-ce que j'en serai à l'heure actuelle !
Ne dis pas de n'importe quoi chéri. Et il faut que tu te reposes. Ne te force pas trop à vouloir parler tout de suite. Tu vas me parler plus tard quand tu te sentiras mieux hors des quatre murs de cet hôpital. Ta santé d'abord !
Merci d'être là pour moi Gracia !
C'est de mon devoir en tant que ta femme de voler à ton secours je te rappelle. Je t'ai épousé pour rester à tes côtés aussi bien dans les moments de bonheur, de même que dans les moments de maladie, de malheur. Tu n'as donc pas à me remercier. Je suis dans mon devoir.
Je t'aime Gracia ! Tu es une femme très vertueuse, et pour cela, je ne cesserai de remercier le ciel de t'avoir mis sur mon chemin !
Moi aussi je t'aime encore plus mon gros bébé.
Le soir venu, j'ai été dans un restaurant situé en face de l'hôpital pour nous acheter de quoi garder le ventre en attendant le levé d'un nouveau jour.
Nous passons ainsi pour la deuxième fois la nuit à l'hôpital.
Le troisième jour aux environs de de dix heures, pendant que je discute avec Gilbert, le docteur qui a en charge le dossier de mon mari, une jeune dame de la trentaine environ habillée en blouse blanche, un chapeau blanc sur la tête est venu pour voir son état de santé :
Bonjour madame et monsieur MÉKOMBA ! Comment vous allez ?
Gilbert et moi lui répondons d'une même voix :
Ça va très bien comme vous pouvez le remarquer docteur.
Très bien. Je suis ravie de l'apprendre. Je suis le docteur Miness Cyrillia.
Je vais vous examiner pour voir s'il y a éventuellement de nouveaux symptômes. Madame, vous pouvez rester, ça ne gêne pas du tout.
D'accord merci beaucoup docteur.
QUELQUES MINUTES APRÈS L'EXAMEN
Pas de symptômes nouveaux à diagnostiquer monsieur Gilbert
MÉKOMBA, cependant, vous allez devoir rester encore un tout petit peu avec nous, le temps que votre femme aille payer ces médicaments pour vous.
D'accord docteur. C'est sans problème.
Eh bien ! Tenez cette ordonnance madame. Vous allez vous rendre à la pharmacie de l'hôpital pour acheter les médicaments inscrits dessus. Vous passez ensuite à la caisse pour régler la facture. Après tout ceci, je pourrai vous libérer.
D'accord. J'y vais en même temps.
Enfin ! Je pourrai bientôt sortir de ce lieu avec mon mari. C'est très dur pour moi de voir des personnes malades autour de moi tout le temps. C'est insupportable pour moi. Ça me fait vraiment pitié.
Mon court séjour dans l'enceinte de ce centre de santé m'a permis de voir ce qu'on appelle souffrir dans la vie, de connaître la souffrance de certaines personnes, alors que d'autres personnes en liberté, loin des lits d'hôpitaux se plaignent au quotidien de leur train de vie sans se rendre compte que ailleurs quelque part dans les coins du globe terrestre, que quelqu'un vit dans des situations pires que les leurs et les envie dans le même temps.
C'est paradoxalement triste !
Bon, maintenant il faut que j'aille payer les médicaments à la pharmacie et solder la facture à la caisse non les copains et copines ?
Je suis très heureuse de savoir que je vais quitter ce lieu de calvaire dans peu de temps…