ÉPISODE 12
ONCLE GILBERT
Vous ne vous y attendez pas tout comme moi certainement, mais hier dès le retour de ma femme de ses courses, je me suis retrouvé face à face avec elle à l'entrée de la porte de notre chambre à coucher. Elle dit m'avoir entendu parler avec une femme, et que le moment d'après, il y a eu des bruits bizarres dans la chambre. Certainement le moment où la reine des eaux partait. Heureusement pour moi. Je lui ai simplement répondu alors que je suivais un film sur ma tablette et que c'est dans le film qu'une femme se posait des questions et que moi, je soliloquais simplement à donner réponse à ses interrogations. Elle m'a cru bêtement avant de me dépasser pour se rendre dans la chambre, et moi au salon hier là.
VOUM !!
- HAHAHA ! HAHAHA ! Gilbert je suis venue pour te rappeler mon sacrifice que tu me dois ! Je t'ai demandé gros parce que tu en as mis du temps. Six mois déjà. De plus, qu'il te souvienne que tu n'as pas manqué de me demander aussi gros mon cher. Aux grands maux de grands moyens.
- Mais ma reine, je ne vous ai pas fait appel ! Je n'ai pas oublié à propos du sacrifice à vous offrir. J'ai compris tout ce que vous avez dit. Mais vous devez partir ma reine. Ma femme est là, et elle peut vous voir !
- Je n'ai pas besoin que tu m'appelles avant de venir. Aussi, je me contrefiche si ta femme me voit ou pas. Et puisque tu dis ne m'avoir pas fait appel, il ne te revient pas de me dire quand je vais partir. Je ne partirai d’ici que si cela me chante.
- Pitié ma reine. Je suis désolé.
- Je ne suis pas venue à toi pour ça. Pour me résumer en peu de mot, je suis simplement venue te dire que tu as encore trois jours pour faire le sacrifice. Au-delà de ces trois jours, c'est toi même qui mourra. C'est parce que je t'aime beaucoup pour le reste que je suis venue jusqu'ici pour te le rappeler. Débrouille-toi.
- Trois jours seulement ? Mais c'est peu ma reine. Accordez-moi encore un peu plus de temps.
- Je suis désolée. Tu dois t'arranger avant la fin des trois jours. Sinon tu connais déjà ce qui t'attend par la suite.
VOUM !!
Trois jours seulement ? Mais où est-ce que je peux me rendre pour avoir cette femme enceinte à sacrifier avant trois jours ?
Maintenant elle apparaît sans même que je ne lui fasse appel. Ça risque de prendre une tournure plus dangereuse cette affaire si je ne fais rien. Je sens qu'un mauvais présage se pointe à l'horizon si je reste les bras croisés. Je ne veux pas mourir à soixante-quatre ans. Non. Pas maintenant. Il faut que je fasse quelque chose pour sauver ma tête. Je dois me rendre en ville pour voir si je peux tomber sur une femme enceinte. Ce n'est pas en étant ici à la maison que je peux réussir à trouver ce que je cherche.
- Chéri le repas est prêt. C'est ton plat préféré. Du couscous avec sauce tomate avec du django (nkèleng-nkèleng). Tu vas adorer mon chéri. Surtout avec cette viande de bœuf que j'ai mis dedans.
Je ne l'écoute même pas. Ce qui est dans mon dos en ce moment fait même que je ne sens plus la faim.
- Je te parle mon mari.
- Désolé mon cœur. Je ne peux pas manger maintenant. J'ai une urgence en ville et je dois y aller tout de suite.
- Ça ne peut pas attendre ? Il faut que tu manges mon repas. Je me suis échinée pour le faire.
- Je sais. Je vais manger dès mon retour. À plus !
- Tu as de ces comportements bizarres depuis peu. Quelle est cette urgence qui ne peut pas attendre Gilbert ?
Je sors et ferme la porte derrière moi. Ses dernières paroles ne sont pas arrivées à tomber dans mes oreilles. Je sors la voiture pour me rendre en ville sans savoir précisément où je vais.
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J'ai fait le tour de la ville jusqu'á quinze heures sans malheureusement croiser aucune femme avec un gros ventre. Quel bon déveinard je suis ! Je suis sorti sûrement avec toutes les scoumounes du monde en quittant la maison ce matin.
Qui est même cette personne sans veinard que j'ai croisé en sortant ce matin ?
C'est sur le chemin de retour que mes idées sont allées sur cette femme que j'ai croisé à l'hôpital il y a des mois. Je stationne la voiture sur le trottoir avec une lueur d'espoir en moi, un large sourire se dessine sur mon visage. Je saisis ensuite mon téléphone portable d'un geste fébrile pour lancer son numéro afin de connaître son état actuel. C'est le serveur qui me répond malheureusement à la place de cette femme en me disant que le numéro que j'essaie de joindre n'est pas accessible. Mince. Je donne de violents coups de main au volant avant de démarrer tout nerveux la voiture en trombe en direction de la maison avec déception. Je vais appeler plus tard dans la soirée quelqu'un de très proche à elle pour me renseigner. Je peux pour le moment me réjouir d'avoir trouvé ma victime, même si je dois vérifier certaines choses encore.
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GEORGES
J'ai une très forte envie de sortir et de faire la fête ces derniers jours, mais j'hésite sans savoir la raison. Dans le même temps je ne comprends pas d'où ça vient cette envie. Une envie de m'évader pour évacuer de ma tête les problèmes auxquels j'ai fait face il y a quelques jours. Je suis très fatigué de ma situation actuelle, mais j'ai espoir que tout ira mieux. Qui vit d'espoir ne meurt pas de chagrin, alors je n'ai plus rien à perdre en espérant que bientôt ma vie sera meilleure qu’hier et enviée. Il me suffit juste de me mettre au travail, de ne pas baisser les bras. Déjà que j'ai commencé par faire de petits jobs depuis la semaine écoulée, je vais m'en sortir avec le temps. Mais pour le moment, je pense que sortir pour aller dans un lieu où il y a la musique et de la boisson à flot me fera plaisir…