Elle n'a pas osé...

1528 Words
LIAM J'écoute son récit et je suis complètement dépassé. Je suis tenté de lui dire «On ne récolte que ce que l'on sème» mais je suis son avocat. Mon devoir est de la sortir de là et non pas de la juger. En plus elle est innocente. - Donc si je comprends bien, elle t'en veux parce que à cause de toi elle s'est retrouvée en prison. Dis-je en essayant de mieux comprendre. - En quelque sorte. - Pourquoi avoir mis la d****e dans son sac ? - La d****e ? Je n'ai mis que le bracelet dans son sac. Le souci c'est que son sac contenait déjà de la d****e. - Ah ! Donc ce n'était pas toi pour la drogue... - Pas du tout. J'ai juste glissé mon bracelet dans son sac et je le regrette beaucoup parce que à cause de mon acte, elle s'est retrouvée en prison. Maintenant j'en paye le prix tout simplement. - Et comment sont vos rapports actuellement ? - Elle est sortie il y a deux mois. - Ah ! Fais-je surpris. - Eh oui, elle est dehors maintenant alors que moi je me retrouve coincée ici. Soupire-t-elle. - Pas pour longtemps parce que je vais te faire sortir de là. Dis-je en posant ma main sur la sienne. Je crois que mon geste était un peu indélicat puisqu'il réussit à installer un court malaise entre nous. Elle retire sa main discrètement alors que j'essaye de me reprendre. - D'abord, il va falloir que je trouve un moyen pour qu'il programme ton procès rapidement et ensuite que je vois comment organiser ta défense. - Merci Maitre ! Fait-elle timidement. - Tu peux m'appeler Liam et tu n'as pas à remercier car je ne fais que mon travail. - J'espère que cette fois sera la bonne. - Ce sera le cas. Lui dis-je avec détermination. Je promets de passer la voir dans quelques jours pour qu'on essaye de voir certains détails ensemble puis je m'en vais tandis qu'elle est conduite à sa cellule. Je n'arrive pas à vraiment cerner cette fille et c'est rare chez mes clients. Je n'ai pas ressenti de la peur dans ses yeux et à sa manière de parler, on aurait dit qu'elle a déjà accepté cette situation. On a plus aucun espoir en fait. Certes ce qu'elle a fait était méchant puisque ça a en quelque sorte détruit la vie d'une personne mais elle ne mérite pas finir sa vie en prison pour un acte qu'elle n'a pas commis. De plus cette fille savait ce qu'elle risquait en traînant avec de la d****e dans son sac. Je ne sais pas quel est le délire de ces jeunes aujourd'hui avec cette histoire de d****e. Tous les jours on dit que la d****e n'est pas bien et que ça détruit mais on a l'impression que plus on le dit, plus ça les attire. C'est tellement triste de voir à quel point, ils détruisent leur vie sans même en prendre conscience et ils font du mal à leur entourage par la même occasion. Je ne sais pas encore quelle stratégie je vais utiliser pour cette affaire mais je crois qu'en premier je devrais parler à cette jeune fille. Madi. Il se fait tard maintenant je crois que je vais rentrer à la maison directement. Je vais faire un tour au bureau le matin pour brifer les autres sur l'affaire pour qu'ensemble on trouve une solution. Ensuite, j'irai voir le procureur. Il faut qu'on programme déjà une date pour le procès. Comment ça se fait qu'une personne reste autant en prison alors qu'elle n'a pas encore été jugé ? C'est complètement absurde et dire qu'il y en a qui passent même cinq ans sans avoir jamais été jugés. C'est triste tout ça, il faudrait vraiment le système judiciaire change. *************** J'arrive à la maison et vais faire un bisou à maman et à Aurora ensuite je monte dans ma chambre pour prendre une bonne douche. Je les rejoins une demi heure plus tard pour le dîner et naturellement maman prend de mes nouvelles et j'en fais de même pour elles mais très vite on tombe sur le sujet de Vicky. Elle était vraiment sérieuse lorsqu'elle disait qu'elle n'allait pas laisser tomber cette affaire. - Vicky c'est une fille bien ! Me dit-elle. - Je sais maman... - Alors pourquoi tu la traites ainsi ? - Moi je ne l'aime pas trop cette Vicky moi. Dit Aurora en prenant ma défense. - Tú, ¿quién te pidió tu opinión? Si has terminado de comer, sube a tu habitación. No te gusta, ¿y qué? ¿Quién te pidió que lo amaras primero? (Toi, qui t'as demandé ton avis ? Si tu as fini de manger tu montes dans ta chambre. Tu ne l'aimes pas et alors ? D'abord qui t'as demandé de l'aimer ?) Lui répond maman un énervée. - Personne mais je l'aime pas, je la trouve fausse. J'y vais ! Dit-elle en quittant la table. - Quelle insolente celle-là. - Elle n'est pas insolente, elle n'est juste pas de ton avis. - Tu ne peux que la soutenir... De toutes les façons là n'est pas le sujet. On parlait de Vicky et j'attends une réponse. Au même moment mon téléphone sonne et je peux dire "sauvé par le gong". Je m'excuse auprès de maman et m'en vais dans la jardin répondre à l'apppel de Jeffrey. Jeffrey a été mon premier ami lorsque je suis arrivé en Espagne pour m'installer. Il est 100% espagnol et a toujours vécu en Espagne. Ça n'a pas été facile pour moi au départ mais c'est grâce à lui que j'ai pu prendre mes marques. On s'est toujours bien entendu lui et moi et il n'y a jamais vraiment eu de prises de tête entre nous. C'est ensemble que nous avons ouvert ce cabinet qui marche bien à présent. Jeffrey est aujourd'hui plus qu'un frère pour moi. (En espagnol) - Tu me sauves ! Lui dis-je en m'asseyant sur la balançoire. - Qu'est-ce qui se passe ? - Bah ma mère ! Elle me prend le tête avec Vicky. - Ha haha, en parlant d'elle, elle n'arrête pas de m'appeler depuis. Elle est même passée au cabinet aujourd'hui. Elle voulait savoir pourquoi tu ne prends pas ses appels. - Elle me saoule ! - Tu devrais lui parler, je crois... Il faut lui dire ce que tu penses. - C'est pas comme si je ne l'avais pas encore fait. Toi mieux que quiconque sait combien de fois je lui ai répété qu'il n'y a rien entre nous. Je ne comprends pas ce qu'elle a à me coller comme ça. - Ouais c'est pas vraiment drôle ! - De toutes les façons je vais l'appeler dès ce soir et mettre les points sur les "i" avec elle. - Fais donc ça ! Alors ce premier jour ? Je lui raconte ma journée et lui parle de l'affaire de Chloé. - Tu es sûr qu'elle est innocente ? Me demande-t-il. - Oui j'en suis sûr même mais le problème c'est que je ne sais pas où commencer. Je pense qu'il faut que j'aille voir cette fille avant. - Ce n'est pas une bonne idée... Je crois que j'ai mieux comme idée. Il m'explique son idée ; je trouve ça un peu extrême mais ça peut aider pourquoi pas ? Je l'écoute me détailler son plan et au final je trouve que c'est pas mal. On parle ensuite de son affaire et moi à mon tour je lui apporte mon aide comme je peux et ensuite on se dit au-revoir. - N'oublie pas les infos que je t'ai demandé. Me dit-il. - Je m'y mets demain et tu les auras d'ici là fin de la semaine. - Ok ! Je raccroche et lance l'appel vers Vicky avant que cela ne me sorte de la tête. ************* Ma première semaine au cabinet a été super vraiment. L'ambiance est très cool et on a avancé sur plusieurs dossiers. Il n'y a que le dossier de Chloé qui est un peu casse-tête mais je ne doute pas qu'on puisse trouver une solution dans pas longtemps. J'étais la voir hier et comme la dernière fois elle avait la même tête surtout que je ne lui ai pas vraiment apporté de bonnes nouvelles. Mais je crois que ça ne saurait tardé. Ma visite chez le procureur s'est bien passée alors je pense qu'on pourra très vite ouvrir son procès. Ce qui me met encore plus de pressions parce qu'il faut que je sois prêt. Là je sors de la ville. J'étais récupérer un dossier. Il contient les informations que m'a demandé Jeffrey. Je compte les lui envoyer en arrivant à la maison. À peine j'arrive à la maison, maman m'accueille grand sourire aux lèvres. - Hola mi amor, ¿adivina quién te hizo una agradable sorpresa al venir a verte? (Coucou mon amour devine qui t'a fait une belle surprise en venant te voir ?) Je n'ai même pas le temps de réfléchir que je la vois apparaître derrière maman avec un sourire mesquin: Vicky ! Elle n'a pas osé !!
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