le bon choix tome 2: amour et préjugés

Alors que le chauffeur roule jusqu'à notre demeure, je ne peux m'empêcher d'admirer cette ville qui a bien changé depuis mon départ. Dix ans maintenant que je suis partie de mon pays pour poursuivre mes études de droit à l'étranger où j'ai d'ailleurs entamé une brillante carrière. J'ai toujours voulu revenir dans mon cher et beau pays mais à chaque fois il y avait un imprévu. Cette fois, c'est différent ! J'aurais tellement voulu revenir ici dans d'autres circonstances mais hélas...   Mon père est gravement malade et il lui reste peu de temps à vivre. J'adore mon travail mais j'aime encore plus mes parents et je crois que rien ne vaut la vie. En plus, mon cabinet est entre de bonnes mains avec mon ami Jeffrey. Je sais qu'il en prendra grand soin. Je ne sais pas encore combien de temps je vais passer ici mais je compte retourner à Barcelone une fois que j'en aurais terminé ici car c'est là-bas qu'est ma vie désormais.   On arrive enfin à la maison et je ressens comme une chaleur qui m'envahit. Ça fait du bien d'être chez soi.   Je descends de la voiture en admirant cette belle et grande maison qui m'a vu naître et grandir. En dix ans elle n'a pas vraiment changé. Cette maison est à l'image de ma mère qui est tellement soft et raffinée avec quelques goûts de luxe certes mais la déco reste sobre.   Je m'avance vers la porte lorsqu'elle s'ouvre sur ma mère qui m'accueille les bras ouverts avec un grand sourire.   - Mi amor! - Ma petite maman ! Fis-je en la serrant très fort dans mes bras.   Elle m'a vraiment beaucoup manqué ma mère même si on s'est vu il y a quelques mois alors qu'elle était à Barcelone pour voir ses parents... Mes grands-parents.   Ma mère est d'origine Espagnole. C'est d'ailleurs en Espagne qu'elle a rencontré mon père qui y faisait ses études de droit tout comme moi. Très vite ils sont tombés amoureux et même si cela n'a pas été facile avec mes grands-parents qui s'y opposaient tant du côté de papa que de maman. Les parents de maman trouvait qu'elle méritait mieux et qu'elle devait se marier avec quelqu'un de son milieu et pire il était noire ce qui n'arrangeait pas les choses. Les parents de mon père trouvaient eux, qu'une femme blanche c'était s'attirer les problèmes et le malheur donc ils étaient contre et auraient préféré que papa épouse une fille d'ici.   Quoiqu'il en soit ils ont tenu bon et leur amour a fini par triompher. La preuve je suis là aujourd'hui. Maman et moi rentrons à l'intérieur et c'est ma petite soeur Aurora qui vient à son tour se jeter dans mes bras. Une vraie boule d'énergie. Elle n'a que douze ans mais elle est déjà très brave et intelligente.   - Comment vous allez ? Demandais-je à maman. - Ah mi amor la situation est telle que tu vois là. Comment ça pourrait aller ?   Je suis heureux de retrouver ma famille mais en même temps je suis triste parce mon père n'a plus beaucoup de temps. Et ça affecte tout le monde. Comme j'aurais aimé passer du temps encore avec lui ! Ah ce foutu cancer. C'est sans attendre que je vais à sa rencontre. J'arrive dans sa chambre et le trouve endormi. Il semble si pâle mon père. J'ai presque du mal à le reconnaître lui l'homme fort et brave que j'ai toujours connu... Le voir ainsi me fend le coeur. Je m'apprête à sortir lorsqu'il ouvre les yeux et m'aperçoit.   - Fiston ? Fit-il en essayant de se redresser. Je me précipite à son chevet pour l'aider à se redresser. Il a vraiment l'air mal en point.   - Bonsoir papa... - Tu es venu ! Dit-il en esquissant un sourire. - Oui papa, je suis là ! Comment tu te sens ? - Comme une personne au bord de la tombe. Ironise t-il. - Ne dis pas ça papa s'il te plaît. - Pourtant ce n'est que la vérité. Je peux mourir à tout moment. D'ailleurs ma peur était de mourir sans te voir une dernière fois mais maintenant que tu es là je peux m'en aller en paix. - Non papa ne parle pas ainsi. Tu dois te battre... - Je me suis déjà assez battu comme ça mon fils. J'ai eu une belle vie. Dieu m'a donné la plus belle femme du monde, deux merveilleux enfants qui font ma fierté et j'ai mangé à ma fin alors pourquoi me battre encore ? Je suis prêt à partir maintenant mais avant j'aimerais que tu me promettes que tu vas prendre soin de ta mère et de ta petite soeur. - Papa arrête s'il te plaît ! - Promets le moi ! Insite-t-il. - Je te le promets ! Finis-je par dire. - Bien et j'aimerais également que tu diriges le cabinet. - Mais papa... - Je ne vois personne d'autre gérer mon affaire mieux que toi. - Mais j'ai déjà mon propre cabinet à Barcelone. - N'empêche que tu peux également gérer celui-ci... C'est tout ce que je te demande. Sinon qui pourra gérer cela si ce n'est toi hein ? - On verra papa. De toutes les façons tu es encore là et tu vas très vite te rétablir et continuer ta vie normalement. - J'aimerais bien fiston... J'aimerais bien ! Tu sais, je suis tellement fier de toi et de l'homme que tu es devenu. Je sais que tu ne me décevras pas. - J'essaye de suivre tes pas !! C'est toi qui m'a tout appris. - Je t'aime fiston. Fit-il l'air ailleurs. - Moi aussi je t'aime papa. Lui répondis-je. - Peux-tu m'apporter un verre d'eau s'il te plaît ? Je regarde la carafe d'eau près de son chevet et la prend pour lui servir mais il me retient. - J'aimerais de l'eau fraîche s'il te plaît. Celle là est là depuis le matin.   - Ok je te l'apporte tout de suite ! Je sors avec la carafe pour aller en cuisine. Je trouve maman et lui dis que papa a besoin d'une eau fraîche. - Mais je venais à peine de lui apporter celle-là. Me dit-elle.   C'est bizarre ! Je change quand même l'eau et la lui apporte. Je ne sais pas pourquoi mais je me sens bizarre. En entrant dans la chambre de papa, c'est pire... Il y a cette sensation qui ne me quitte pas. Je le retrouve endormie mais il y a quelque chose de différent. Je le trouve si apaisée. Je veux sortir et le laisser se reposer mais je décide d'aller vers lui pour lui servir son verre d'eau. Je le réveille pour qu'il puisse boire de cette eau mais il ne réagit pas. Je le réveille de nouveau mais toujours rien. Cette fois je prends peur et il ne me faut pas beaucoup de temps pour réaliser qu'il n'est plus.   Je laisse tomber le verre par terre ce qui attire l'attention de maman qui arrive précipitamment. En entrant elle comprend directement et commence à pleurer.   Je m'assois par terre en me passant la main sur le visage. Maman l'appelle en le secouant et en pleurant mais aucune réaction.   Quelle triste scène.   Je regrette tellement de ne pas être venu plus tôt ; peut-être j'aurais pu profiter de lui un peu mais hélas... Il n'est plus !   Je me lève et prends maman dans mes bras en essayant de la réconforter.   Aurora entre dans la chambre à son tour et comprend aussitôt la situation puis vient se jeter dans nos bras en pleurs.   Papa regarde dans quelle tristesse tu nous laisses !   Excusez mes mauvaises manières, je me suis tellement laissé emporté par mes émotions que j'ai oublié de me présenter. Je suis Liam, j'ai vingt-sept ans, je suis avocat et je possède mon propre cabinet et maintenant celui de mon père aussi. Je stresse un peu à l'idée de reprendre son cabinet car j'ai peur de ne pas être à la hauteur. Quoiqu'il en soit, je sens que cette nouvelle aventure me réserve de nombreuses surprises.    En attendant, je pleure mon père.