Chapitre 5

3252 Words
Je la regarde. Un éblouissement. D’abord, tout le buste entièrement en peau, jusqu’à la pointe des seins et toute cette chair dorée sortant d’un étroit et long calice de taffetas noir brodé de strass, en arabesques étincelantes. Très simple, mais là-dessus des perles, des joyaux pour des millions. Au cou, un collier qu’il m’est impossible d’évaluer… Dix, quinze, vingt millions ? Aux oreilles, de prodigieux pendentifs d’émeraudes. Aux bras, des anneaux d’esclavage, comme Salomon n’en a peut-être pas vu à la reine de Saba. Elle m’a pris le bras. Tout le monde nous regarde. Et des chuchotements : « C’est Lady Helena ! C’est Lady Helena ! mais avec qui donc estelle ? » Ce n’est pas moi qui vous le dirai, braves gens ! Lady Helena me présentera toujours trop ! Enfin, elle est avec quelqu’un qui a huit mille francs dans sa poche et une femme de vingt millions à son bras ! Après, on verra bien !… Je me sens prêt à crever d’orgueil. On m’envie. Ah ! si mes confrères pouvaient me voir passer !… « Renvoi après vacations ! » Faites, Seigneur ! qu’elles durent les vacations ! Je n’ai plus aucun goût pour mon métier, moi ! Je veux faire des affaires… de grandes affaires… des affaires mondiales !… Lady Helena me donnera un coup de sa belle épaule… Et le jour n’est peut-être pas loin où l’on ne se demandera plus, quand je passerai avec Helena à mon bras : « Qui donc est ce monsieur ? » On dira : « Comment ! vous ne le connaissez pas ?… C’est le célèbre X… (oui, mettons X…) qui brasse tant d’affaires avec l’Amérique, ou avec le Japon, ou avec la Chine, ou même avec les Soviets (ça commence à être bien porté). Il a perdu trois millions, hier, au « Privé » ! Ô rêve ! rêve ! c’est ton parfum qui me grise, exaltante Helena ! À la sortie, dans la galerie qui nous sépare des Ambassadeurs, un géant hindou tout enturbanné, ceinturé de soie écarlate retenant les armes les plus singulières, s’incline, comme devant un temple, et nous emboîte le pas. « Oh ! hang it ! La barbe ! fait Helena. C’est mon domestique. Le baronnet a toujours peur qu’on me vole mon collier. – Et il ne vous quitte pas ? – Quand j’ai mes bijoux ! – Il vous fait peut-être aussi surveiller. Est-il jaloux ? – Très ! Il m’aime tant, le très cher ! Il faut pardonner, mais j’ai fait arrangement avec Mary pour Fathi. Elle m’en débarrasse. Oui ! Il est en amour avec… » Miousic !… le restaurant est à peu près plein. Toutes les têtes se tournent vers nous. Des saluts, des gentlemen qui se lèvent au passage. Baisemains. Sept couverts à notre table. Les convives sont déjà là et nous attendent en vidant une bouteille de porto ou en buvant des cocktails. Joyeux accueil. Présentations : quatre hommes, deux femmes. Un Canadien, qui possède une province et des mines d’or au Klondyke, Sa Grâce le duc de Wister, un Aga-Khan quelconque qui se prétend Dieu chez les Hindous, un sportsman dont le nom m’échappe, un journaliste américain que tout le monde appelle Harry, qui connaît tout le monde et qui, entre deux plats et entre deux danses, va bavarder à toutes les tables. Citroën ni Hennessy ne lui échappent, pas plus que Lord Roth qui a une concession de terrains diamantifères à quelques journées du Cap, ni le maharajah de Kapurthala, ni Marthe Chenal, ni Maria Lévy, si drôle avec son smoking bleu sur une robe de pétales de roses. À toutes les tables, il semble avoir son verre… Et il ne cesse de prendre des notes. Il boit comme un trou ; il travaille comme un n***e et s’amuse comme un dieu. Il gagne un argent fou avec ses correspondances pleines des inventions les plus extravagantes, des potins les plus stupides. Aucun esprit, mais il est un peu là ! Quand il parle français, il tutoie Helena. Et il peut tout dire. Cette reine a son fou. J’ai dit : deux femmes. Elles sont décolletées jusqu’aux lombes. Et jolies ! Mrs. Burlington (la trentaine ou la quarantaine, on ne saura jamais même dans dix ans) et l’air d’un bébé qui ne boirait que du lait. C’est effrayant ce qu’elle absorbe ! Et mince, et délicate, et fragile ! Et des yeux d’une clarté ! Une vraie sentimentale. La femme du plus grand quincaillier du Massachusetts. A du penchant pour Harry. L’autre, une ancienne artiste, une danseuse annamite que Lady Helena a connue aux Indes et qui a fait un beau mariage avec un directeur d’assurances de Bombay. C’est une très jolie petite chose qui ne boit que de l’eau, qui semble ne rien entendre, ne rien comprendre, ne rien voir, d’étranges yeux de verre vert et des ongles d’or. Je suis à la droite de Lady Helena. Elle fait un très grand honneur au champagne extra-dry. Elle tient tête à Mrs. Burlington. Harry nous raconte le dernier scandale de la plage : une terrible prise de bec entre Miss Lillian Burk et Mrs. Merril, à propos d’un maillot d’écailles d’argent de vingt mille francs offert par cette honorable présidente de la Ligue des femmes tatouées à la petite Nikita, une danseuse cambodgienne, venue de Whitechapel. Le maillot avait été commandé par Miss Burk qui l’avait trouvé trop cher. Mrs. Merril, mise au courant, avait fait l’affaire tout de suite. Fureur de Miss Burk qui avait rencontré sa rivale dans la cabine de Nikita. La querelle continuait sur la plage, jusque dans la lame où elles arrachaient le maillot sur la peau nue de Nikita qui ne prononçait pas un mot et qui, dégagée de tout atour, brassait sur le large. On l’attendait à la sortie, comme vous pensez bien. On fut volé. Elle eut deux peignoirs apportés décemment par ces dames. Sur les planches, le gros Mr. Merril fumait sa pipe, jovial, racontant que sa femme voulait lui tatouer sur les poignets des versets de la Bible. Pendant ce récit, j’imaginai que Lady Helena regardait avec une singulière insistance l’ex-petite danseuse annamite qui était assise en face de moi et qui avait tourné vers l’amphitryonne sa petite tête précieuse et énigmatique. Mais on ne sait jamais avec Helena, cette magicienne. Elle est le centre rayonnant d’une volupté latente. Ses yeux immenses fixent n’importe quoi et n’importe qui avec la même inquiétante tranquillité dans le bonheur, dans le bonheur de tout. J’ai à peine dit quelques mots, soudain passif dans sa présence, dans son parfum, dans l’air qu’elle expire et que je respire. Mon cœur et mon sang obéissent au rythme qui soulève, près de moi, ses deux seins cuivrés, qui font trembler d’impatience les paumes de mes mains recourbées comme des coupes avides. Et je sens soudain sur mon pied la pointe de son soulier d’argent. Est-ce un hasard ? Je veux savoir, je déplace mon pied, mais on insiste. Je dois rougir sous mon rouge. J’éclate d’orgueil et Helena éclate de rire en me regardant. Se moque-t-elle de moi ? Après tout, c’est bien possible ! Non ! elle a reconquis son Lawrence et elle souligne sa victoire. Il semble que le jazz n’attendait que l’entrée des Dolly Sisters pour que le battery-man devienne subitement fou. Un jazz déchaîné. Les nègres glapissent au-dessus de leurs banjos. Un peu de charleston dégarnit les tables. Helena s’est levée. Tous les convives aussi, d’un même mouvement. Mais c’est avec moi qu’elle veut danser ! Moi qui n’ai jamais esquissé un pas de tango, moi qui ignore le shimmy !… et le charleston !… « Excusez-moi, fis-je, j’ai fait une chute de cheval récemment et la danse m’est momentanément interdite ! » Elle ne paraît pas contente, Lady Helena ! « What a pity ! », fait-elle et elle se laisse prendre la taille par le jeune duc de Wister, auquel elle réserve désormais tous ses sourires. Je n’existe plus ! Je ne sentirai plus la pointe de son soulier… Ce Lawrence devait être un parfait danseur ! Et il avait raison ! Je commence à comprendre que si l’on veut réussir dans la vie, aujourd’hui, réussir à tout, il faut d’abord savoir danser (je suis mûr, je fais pleuvoir des vérités premières). Un ingénieur, un médecin, un homme d’affaires et même un basochien qui ne sait pas danser, est condamné d’avance à la plus obscure médiocrité (phrases de primaire). Primaire et désarmé ! C’est la faute des programmes ! Buvons ! Il n’est jamais trop tard pour s’instruire ! En attendant, je vais essayer d’être spirituel. Avec quelques histoires marseillaises, accommodées au goût anglais, je parviens à faire rire l’honorable société, qui n’a rien compris. Seule, Helena ne rit pas. Je suis furieux. Du reste, on ne m’écoute plus. Il n’y a plus de conversation possible avec les danses. Il n’y a même plus de dîner. Et, comme les numéros vont commencer, Helena prend le bras de Mina (le petit nom d’amitié qu’Helena donne à l’ex-danseuse annamite) et l’entraîne : « Allons jouer ! » Nous suivons tous, moi maussade. D’abord, je ne tiens pas à perdre mon argent. Trop précieux, mes huit mille ! Depuis que cette femme s’est détournée de moi, me voilà retombé à une mentalité de rond-de-cuir. Qu’en feras-tu de tes huit mille francs, idiot ? Tu veux acheter un chalet démontable pour tes vieux jours ? Un sursaut, heureusement, et c’est le salut ! Je jette tout ce que j’ai, d’un coup, sur le tapis. La chance qui me retrouve digne d’elle me double ma mise ! Et me voilà reparti, le cerveau embrasé par des idées de viol… La fortune, Helena, je veux tout avoir ! Que s’est-il passé ? Comment s’est accompli ce miracle ? Quelle voix secrète me guide ? Qui me pousse d’une table à l’autre, les mains pleines de billets, de jetons ? C’est moi qui ai dit : banco ?… C’est moi qui prends cette main ? Je gagne, je reprends, je regagne ! Mes poches sont pleines. Et me voici sur le seuil du « Privé ». En ai-je assez entendu parler de cette salle ! Et des fortunes qui s’y perdent, s’y refont en quelques minutes. Une hésitation avant de pénétrer dans le sanctuaire où les femmes ne sont pas admises. Or, maintenant, je voudrais revoir Helena. Je me retourne, mais je ne l’aperçois pas dans cette cohue. Dommage ! je sens que je suis dans une minute où rien ne me résiste. L’habit d’un millionnaire me donne toutes les chances et toutes les audaces… Heures brûlantes ! Le vent de folie de la grande semaine commence à souffler ce soir et soulève dans son tourbillon les grands papiers bleus et les lourdes plaques. Les femmes, dans les toilettes qui les dénudent, n’ont plus un sourire pour les hommes. Un restant de coquetterie, pas même… un geste impulsif – l’habitude – pour se poudrer devant la petite glace, se passer le bâton de rouge sur les lèvres entre deux bancos… À la grande table du chemin de fer, les plaques de dix mille, empilées devant les joueurs, disparaissent ici, reparaissent là, comptées et recomptées par les femmes – fortune éphémère – tandis que ces messieurs, fumant des cigares énormes, affectent de jouer pour le seul plaisir de remplir les cagnottes. La voix du croupier qui répète : « Deux mille louis au banco ! » « Banco ! » C’est la voix d’Helena. Elle perd et je vois Sa Jeune Grâce le duc de Wister jeter les quarante mille francs au croupier comme il donnerait un shilling à un pauvre… Alors, ils ne se quittent plus ? Et Lawrence, oublié ! Nous allons voir !… Non ! Non ! ce ne sera pas pour rien que j’aurai mis ce soir le cent unième visage de l’illustre Mister Flow et revêtu le smoking, pardon : le tuxedo de Sir Archibald ! Et maintenant, le « Privé ». La banque est fameuse. Déjà on cite des chiffres. La caisse a avancé dix millions à ces décavés tout en or. Le Roi du Café a perdu trois millions. Sir John Watery en a gagné cinq dans une seule banque. Le petit José (José Ramos, courtage des rhums de Cuba), qui avait gagné six millions en trois jours, les a reperdus entre cinq et sept. Il est revenu se refaire après dîner. La caisse lui a avancé, sur sa signature, deux millions. Il a essayé un dernier tapage. On a consenti à lui avancer encore cinq cent mille à la condition qu’il trouverait un endosseur. Il l’a trouvé. Avec ces cinq cent mille, il a refait ses six millions, puis il les a reperdus, plus les cinq cent mille, naturellement. Et maintenant, il est au bar, où on ne lui fera pas crédit d’un sandwich, car nul n’ignore que le petit José est très au-dessous de ses affaires. J’entends tout cela, en regardant la partie. J’ai des bavards dans le dos, dont un me crache dans le cou. Je m’essuie, stoïque. La conversation est intéressante. Ce sont deux bijoutiers qui se renseignent. La situation des joueurs leur donne des indications sérieuses pour leurs opérations du lendemain. Sur la table, ce sont des centaines de mille francs que la palette du croupier étale avant de payer, entre chaque coup. Il semble qu’il n’y ait qu’à se baisser pour en prendre. Le banquier a une déveine folle. C’est Z…, le Grec milliardaire. J’ignore ce que je peux bien avoir dans mes poches, mais j’ai dans la main trois plaques de dix mille qui me brûlent. Et impossible d’approcher ! Enfin, je parviens à me glisser et à les jeter sur la table. Je gagne, laisse porter et je ramène cent vingt mille. Puis, je ne risque plus que deux plaques. Je perds mes vingt mille et je me sauve avec mes dix plaques dans la main. À la porte du « Privé » je me trouve en face d’Helena : « Ah ! vous voilà, dear, je me demandais où vous étiez passé !… Donnez quelques petites choses pour jouer !… » Et elle me prend mes dix plaques. Je la regarde partir avec mes cent mille francs. J’ai un peu chaud. Je me dirige vers le bar. Là, joyeuse réunion autour d’Harry qui m’accueille avec des transports et passe un petit insigne bleu à ma boutonnière. Aussitôt, des acclamations, des hurrahs que les valets de pied, accourus, font taire… (ne troublons pas les joueurs), et les verres se lèvent. On me fait boire je ne sais plus quel mélange multicolore. Je dois avoir une figure très sympathique à ces messieurs. Il y en a un qui m’embrasse comme un frère, en me déclarant que je suis la plus aimable Bar-fly, mouche de bar, qu’il ait rencontrée de sa vie et que je ferai honneur à la corporation !… Il paraît que je fais partie maintenant des Blue-Bottle-Flies !Enfin de l’I.B.F., l’International Bar-Flies qui étend son empire dans tous les lieux in the world… et les cocktails commencent, depuis le kiss-me-quick (b***e-moi vite) jusqu’au love’s dream (rêve d’amour) cependant qu’Harry m’apprend le catéchisme de ma nouvelle religion et m’instruit des devoirs qui m’incombent. Sachez donc que l’I.B.F. est une organisation secrète et fraternelle, consacrée à la grandeur et à la décadence des buveurs sérieux ; que tout membre arrivant à une trap à cinq heures du matin et capable de jouer à l’Ukélélé sans répétition est éligible à vie, que tout membre frappant du menton la « barre » du comptoir, en cas de chute, est suspendu pour dix jours ; que les tapes sur le dos après six verres doivent être tempérées d’un peu de douceur. Se souvenir aussi, au cours des démonstrations, que certains membres ont de fausses dents. Ceux qui commencent à larmoyer au sujet de « la meilleure petite femme du monde qui est restée à les attendre chez eux » devront payer une tournée. Assurément, cette petite instruction ne se serait point terminée là, mais elle fut interrompue par Lady Helena qui me toucha l’épaule et que je suivis malgré les protestations les plus véhémentes. Elle était souriante, mais ses mains vides, dont les doigts s’agitaient d’une façon assez significative, me renseignaient sur le sort de mes cent mille francs. « Je vais me débarrasser de Fathi, me dit-elle. Vous me rejoindrez sur la terrasse. » À la caisse, je vidai mes poches, j’étais encore plus riche que je ne l’espérais. Tout compte fait, je rangeai soixante-dix mille francs dans mon portefeuille. Les billets, le champagne, les cocktails et mes cent mille francs si galamment abandonnés aux doigts d’une aimable lady (au fond, je ne doute pas qu’elle me les rende) m’ont mis dans des dispositions assez combatives. Je m’imagine que je vais diriger l’aventure. Pauvre Lawrence ! Je ne l’ai pas plus tôt sentie à mon bras, la belle noble dame, et si proche de mon flanc, je n’ai pas plus tôt senti le mouvement de sa jambe contre la mienne que je m’avoue vaincu sans réserve. Plus une idée. Plus une réflexion. Pas même le « me les rendra-t-elle ? » qui a commencé à me hanter ! La nuit est noire, comme sa robe, et je ne vois que son soulier d’argent à côté du mien. Tout ce qui m’entoure n’existe plus, les pelouses, la plage, la mer, vers laquelle nous descendons, dans cette solitude obscure, l’odeur du vent d’ouest, il n’y a plus rien qu’elle et son parfum. Elle m’emmène où elle veut. Il n’y a même plus d’étoiles au ciel, plus qu’elle et moi sur la terre et sur ces planches, derrière la nuit plus opaque des cabines. Nous ne nous sommes pas dit un mot. Et, tout à coup, je lui prends la tête dans mes deux mains et je lui colle ma bouche sur les lèvres… Elle se dégage et s’enfuit, toujours en silence. Je cours derrière elle, mais je l’ai perdue. On ne voit pas à dix pas. Je la cherche à tâtons, dans les ténèbres. Elle est partie, vers la mer, que j’entends. Je l’appelle : « Helena ! Helena ! » Rien ne me répond… Je cours comme un fou, je rencontre la lame doucement expirante et qui me mouille les chevilles. Je reviens sur mes pas, je les mêle… Et soudain, je trébuche contre un corps : c’est elle ! Et je m’écroule à mon tour. Je la roule dans mes bras. Ses lèvres me rendent goulûment ma morsure, les seins tant attendus sont ma proie. Et j’ai cette lady, dans sa robe de gala, avec la violence et le saccage d’un portefaix qui prend une fille sur les dalles d’un port, derrière un chargement de cacahuètes. Étrange lit d’amour qu’elle a choisi là. Elle m’y tient prisonnier comme si elle ne voulait plus me lâcher, jamais. Mais mon étreinte est aussi prolongée que son insatiable désir. C’est la lame qui nous chasse ; j’ai pu penser un moment qu’elle voulait que nous nous aimions jusque dans la mer. Quand elle se relève, elle dit simplement : « Oh ! que c’est joli ! Is’nt it ? » C’est sa façon de remercier, paraît-il, et de témoigner sa satisfaction. Elle secoue sa robe. Je la reconduis devant le casino, où nous trouvons son auto. Elle m’y fait monter. Elle me dit : « Lawrence, cher Lawrence, je vous attends cette nuit !
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