VIII – Je ne me gênais pas avec Mariette,– poursuivit Gervaise, – je lui contai la chose au naturel, – elle se mit à rire, sans rien répondre, et le soir vous pouvez penser si je fus contente quand elle me dit : – « Va-t’en chez ta grand-mère, petiote, mets tes habits des dimanches, fais-toi bien belle et attends-moi sur la place… Nous irons toutes les deux à la baraque des saltimbanques. Papa l’a permis… » – Je sautai de joie, j’embrassai Mariette, je courus chez nous comme une folle, et je ne fus pas longue, je vous assure, à mettre ma coiffe neuve et mon casaquin… – Mariette, la chère créature, ne me fit guère attendre, elle paya huit sous de sa poche, et quand je me trouvai près d’elle, dans la baraque, assise au premier rang sur un beau banc de bois recouvert de cotonnade rouge, il m