XVIIIQuand le général Letourneur adressait, sur un régiment quelconque, un rapport favorable, on pouvait être tranquille, au ministère ; c’est que tout allait bien, et que ce régiment était sans reproche. Parti simple soldat, et ayant successivement passé par tous les grades, les moindres détails du service lui étaient familiers, parce qu’il avait eu lui-même à les observer : cantine, chambrée, literie, effets, armes, ordres du jour ; rien n’échappait à son œil investigateur qui saisissait vite et embrassait tout. Si le général Letourneur était très indulgent pour les hommes, il se montrait, en revanche, d’une excessive sévérité avec les officiers. – Le soldat, avait-il coutume de dire, a certainement des devoirs à remplir, mais il peut le faire avec plus ou moins de cœur, parce que ces