XVIIAprès le départ de M. du Hautret, François, fatigué par l’effort qu’il venait de faire, resta un moment sans pensées, heureux surtout de la certitude où il était de conserver quand même l’estime de son colonel. Mais, quand la période d’accablement fut passée, il se mit à réfléchir sur certaines choses auxquelles, jusqu’alors, il n’avait songé que d’une manière vague et superficielle. Il était bien vrai que le silence absolu dont il entendait ne point se départir laisserait toujours planer des soupçons sur son honorabilité. Or, s’il avait fait volontiers le sacrifice de sa vie, le sacrifice de son honneur lui coûtait davantage. Lui qui avait toujours marché si droit, sans un écart, sans une défaillance, combien il aurait à souffrir de la suspicion dans laquelle on le tiendrait à l’av