CHAPITRE III L’étang mauditL’été de cette année avait été d’une beauté exceptionnelle. Septembre touchait à sa fin ; déjà une gelée légère venait le matin poudrer les grands arbres, dont le feuillage roussi s’enlevait en vigueur sur le ciel sans nuage, d’un bleu pâle. Tout était calme et silencieux dans la campagne. On respirait comme un souffle de liberté après les ardeurs brûlantes de l’été, et la mort prochaine de la nature donnait un charme mélancolique à cette beauté qui entourait toutes choses. Dès le matin, j’étais sorti selon la coutume. J’avais un Projet en tête : il y avait, à plusieurs verstes de Sitovka, plus loin que je n’étais jamais allé, un étang que je désirais visiter depuis longtemps. En marchant bien je pouvais y arriver vers le milieu de la journée ; le temps de l’ex