XII - Projet de mariage

2661 Words
XII Projet de mariageRien n’était venu aggraver la position du marquis. Comme l’avait annoncé le médecin, après un repos de huit jours il était sur pied. Il pouvait sortir et se promener dans les jardins et dans le parc. La blessure s’était fermée dans de bonnes conditions ; enfin, sauf certains élancements qu’il éprouvait encore de temps à autre dans l’épaule, on pouvait considérer qu’il était guéri. Cependant, après le premier moment de stupeur causée par l’attentat commis sur le marquis, les hôtes du château avaient été douloureusement impressionnés. À la joie des jours précédents avait succédé subitement une grande tristesse. Les joyeuses parties de chasse furent brusquement interrompues. Alors, les uns après les autres, les invités retournèrent à Paris. Seules, Mme de Valcourt et sa fille restèrent au château. Puis l’amiral de Sisterne arriva. Maintenant, il n’y avait plus de cérémonie, plus d’étiquette ; on se trouvait plus à l’aise, plus libre ; l’intimité était plus grande, plus complète ; on était tout à fait en famille. Certes, si l’on n’avait pas pensé constamment à la tentative d’assassinat, on aurait pu jouir délicieusement, sans trouble, des derniers beaux jours de la saison. Mais on restait, malgré soi, sous le coup de la terreur. La marquise s’efforçait de paraître calme, on devinait qu’elle était préoccupée et inquiète. Le marquis seul avait l’air de ne plus penser au danger qu’il avait couru. Quand on lui parlait du misérable qu’on avait cherché, qu’on cherchait encore partout, sans qu’il fût possible de découvrir sa trace, il secouait la tête et répondait : – Baste ! ne pensons donc plus à cela. Après avoir réfléchi, voici quelle est ma conviction : C’est un fou qui a voulu me tuer. Il ne me connaissait certainement pas et il aurait tout aussi bien tiré sur un autre que sur moi, du moment qu’il avait le désir de tuer quelqu’un. Maximilienne, tenant cinq ou six roses, venait de s’arrêter devant eux.Et il ajoutait gaiement : – Qui sait ? il m’a peut-être pris pour un fauve. La façon dont son mari prenait la chose ne rassurait point la marquise. Elle était poursuivie par de noirs pressentiments auxquels elle ne pouvait échapper. Elle cachait ses cruelles angoisses, mais la peur était en elle. Frappée de cette idée que la vie du marquis était menacée, elle voyait le danger l’attendant partout. Il ne pouvait s’éloigner d’elle sans qu’elle fût alarmée. – Oh ! ils ont beau dire, pensait-elle, nous avons un ennemi qui en veut à la vie de mon mari. Mais qui est-il, cet ennemi ? Où se cache-t-il ? Que lui avons-nous fait ? De quoi veut-il se venger ? Sa victime lui a échappé une première fois, mais il recommencera, l’infâme !… Ah ! je tremble, je frémis, j’ai peur ! Alors, des larmes jaillissaient de ses yeux. Persuadée que son mari avait un ennemi, elle ne cessait de se demander : – Qui est-il ? À force de tourmenter sa pensée, elle finit par admettre que son frère était revenu en France ; que l’ennemi du marquis, c’était Sosthène, que lui seul au monde pouvait être, sinon l’auteur de la tentative d’assassinat, au moins l’instigateur du crime. Certes, les anciens crimes de Sosthène de Perny donnaient à la marquise le droit de le soupçonner et de l’accuser. Quelques mois auparavant, le marquis avait reçu une lettre d’Amérique qui lui annonçait la mort de son beau-frère ; mais, signée d’un nom inconnu, cette lettre n’avait rien d’officiel. Rien ne prouvait à la marquise que son frère fût réellement mort. – Oh ! non, il n’est pas mort, le misérable, se disait-elle ; je le sens à la terreur, à l’épouvante qui est en moi !… Oui, c’est lui, je ne puis en douter, ce ne peut être que lui ; je vois l’œuvre du maudit ! Toujours, jusqu’à la fin, le monstre me poursuivra de sa haine. Pour me frapper plus sûrement, sans danger pour lui, comme un reptile qui attend sa proie, il se cache dans l’ombre ! Ainsi, après tant de douleurs, des tortures plus horribles encore me sont réservées ! « Un jour il m’a dit : “Je me vengerai !” Ah ! s’il n’a pas tenu ses autres promesses, il tient celle-là. La main de la justice allait s’appesantir sur lui, j’ai écarté cette main, je l’ai sauvé du bagne ; j’ai eu pitié de lui, c’était mon frère ! Malgré tout, je l’ai protégé contre ceux qui pouvaient le perdre, et j’ai essayé de le défendre contre lui-même. Deux fois je lui ai donné la possibilité de se faire une nouvelle existence, de revenir au bien… Hélas ! il n’a pas vu l’énormité de ses forfaits, le remords n’est pas entré dans son âme, il n’a pas voulu se repentir. N’est-ce pas pour lui, d’abord, pour lui seul, que je me suis condamnée à d’atroces souffrances ? Pourtant, je n’avais qu’un mot à dire ; j’ai voulu l’épargner : j’ai gardé le silence… Oh ! silence fatal ! En croyant bien agir, j’ai été faible et lâche ! Et c’est parce que j’ai été trop bonne pour lui, parce que j’ai jeté sur ses crimes un voile impénétrable, qu’il me poursuit de sa haine implacable ! c’est de cela qu’il veut tirer vengeance !… Ce que j’ai fait, Dieu ne le voulait pas. Ah ! pour que je sois punie ainsi, il faut qu’il m’ait sévèrement jugée ! Mais s’il est véritablement l’auteur de l’attentat, si c’est lui qui a armé la main d’un misérable, son complice, en lui désignant la victime à frapper, quelles sont donc ses intentions ? Oui, que veut-il ? Qu’espère-t-il ? Pourquoi en veut-il à la vie du marquis de Coulange ? Puisque c’est moi qu’il hait, n’est-ce pas moi qu’il devrait frapper ? » Comme on le voit, la marquise était à peu près convaincue que le misérable qui avait tenté d’assassiner son mari était un scélérat à la solde de son frère. À moins d’être fou, un homme n’assassine pas un autre homme sans motif, simplement parce qu’il veut tuer. La marquise cherchait vainement à découvrir le mobile du crime. Mais elle avait beau se creuser la tête, faire toutes sortes de suppositions, s’enfoncer même dans l’invraisemblable, elle ne trouvait rien ; elle ne pouvait rien s’expliquer. Alors elle devenait très perplexe. Mais son cœur conservait ses angoisses, sa terreur restait la même. Le comte de Sisterne avait pour sa nièce une affection de père ; le bonheur d’Emmeline était une de ses grandes préoccupations. C’est lui qui, le premier, treize ans auparavant, avait eu la pensée qu’elle pourrait être la femme d’Eugène de Coulange. Maintenant, Emmeline était en âge d’être mariée et le comte avait toujours la même pensée. Il avait pu apprécier depuis longtemps les solides et brillantes qualités d’Eugène et il était certain que ce mariage qu’il désirait, assurerait l’avenir et le bonheur de sa chère filleule. Souvent, il avait parlé de son espoir à sa sœur et il n’avait pas eu de peine à faire partager ses espérances à Mme de Valcourt, qui ne songeait, comme lui, qu’au bonheur de sa fille. Toutefois, malgré la grande intimité qui existait entre les deux familles et particulièrement entre le comte et le marquis, l’amiral n’avait point osé rappeler à son ami leur ancien projet. Un sentiment de délicatesse facile à comprendre le retenait. Certainement, il savait combien le marquis était généreux et désintéressé ; mais il savait aussi que sa fortune et celle de sa sœur réunies équivalaient à peine au quart de la fortune du marquis. Cette différence énorme entre les deux fortunes mettait un frein à son désir. Peut-être craignait-il qu’on ne le trouvât trop ambitieux pour sa nièce, et qu’on ne les accusât, sa sœur et lui, de faire une sorte de spéculation. Quoi qu’il en soit, le comte cachait avec soin ses secrètes pensées. Un jour, après le déjeuner, le marquis dit à l’amiral : – Mon cher Octave, veux-tu faire avec moi une petite promenade ? – Avec plaisir, répondit-il. – Alors, viens, j’ai d’ailleurs quelque chose à te dire. Ils sortirent de la salle à manger et descendirent dans les jardins. Le marquis passa son bras sous celui du comte, et ils se dirigèrent lentement vers le parc. – Mon cher ami, dit M. de Coulange, te souviens-tu d’une promenade semblable que nous avons faite ensemble, ici même, il y a un peu plus de treize ans ? – J’aurais une bien mauvaise mémoire si je l’avais oubliée. Nous suivions cette même allée ; c’est moi qui avais pris ton bras ; ton fils était avec nous. Il me semble que je le vois encore courir de tous côtés, moissonnant des fleurs dont il avait fait un énorme bouquet pour sa mère. – En effet, ta mémoire est fidèle. Naturellement tu te rappelles tout ce que nous avons dit ? – Oui, je me rappelle la confidence, la confession que je t’ai faite à la suite d’une singulière rencontre au bord de la Marne. – J’en ai gardé le souvenir ; ce que tu m’as dit alors, Octave, je pourrais te le répéter. – Et tu as tenu ta promesse, madame de Coulange n’a rien su ? – Rien. Penses-tu toujours à cette jeune fille ? – Moins, maintenant ; mais je n’ai pu encore oublier. Assurément, mes remords sont moins vifs ; avec le temps, les plaies les plus profondes se guérissent ; peu à peu le calme s’est fait dans mon cœur. Pourtant les regrets y sont restés. – Est-ce que tu l’aimes toujours ? – Après vingt ans, et à mon âge, ce serait ridicule. Comme toute chose l’amour s’use ; c’est un feu qui s’éteint lorsqu’on cesse de l’alimenter. Ce que j’aime encore, c’est le souvenir que j’ai gardé et que je veux garder d’elle. Grâce à Dieu, mon cœur n’est pas resté vide ; j’ai eu le bonheur de conserver quelques excellents amis comme toi, et en dehors d’eux, pour mes autres besoins d’affection, j’ai ma sœur et ma nièce, qui ont chacune leur part de ma tendresse. – Est-ce que tu n’as plus eu aucune nouvelle de cette malheureuse Gabrielle ? – Aucune. – N’as-tu pas fait encore des recherches pour la retrouver ? – Comme les précédentes, elles n’ont eu aucun résultat. Quel a été son triste sort ? Je l’ignore. Il y a dans cela quelque chose d’étrange et de mystérieux qui stupéfie. On ne s’explique pas, en effet, qu’une mère et son enfant puissent disparaître ainsi sans laisser derrière eux la moindre trace. Aujourd’hui, ma conviction est que la pauvre Gabrielle a quitté le garni de l’avenue de Clichy pour accomplir un acte de désespoir. Se voyant perdue, dégoûtée de la vie, la malheureuse s’est suicidée avant de donner le jour à son enfant. Le marquis resta silencieux. Il pensait à l’institutrice de Maximilienne. Depuis longtemps déjà, il soupçonnait celle-ci de n’être autre que Gabrielle Liénard se cachant sous le nom de madame Louise. Mais si, scrupuleux à l’excès, il s’était fait un devoir de ne point pénétrer le mystère dont s’entourait la jeune femme, il devait, à plus forte raison, ne point faire part à M. de Sisterne de ce qu’il ne pouvait présenter, d’ailleurs, que comme des suppositions quelque peu audacieuses. Au bout d’un instant il reprit : – Après m’avoir raconté ta douloureuse histoire, mon cher Octave, tu m’as dit quelque chose qui est également gravé dans ma mémoire. – Ah ! que t’ai-je dit ? – C’est une idée qui t’est venue subitement. – Une idée ? – Oui. Bien que tu fusses alors très malheureux, pour ne pas dire désespéré, cela ne t’empêchait point de songer à l’avenir ; tu voyais même de très loin. Je puis, je crois, répéter textuellement tes paroles. Tu m’as dit : « Si, comme je l’espère, ma nièce donne un jour tout ce qu’elle promet, elle pourrait devenir la femme de ton fils. » – C’est vrai, j’ai dit cela, répondit le comte très ému. – Tu as ajouté : « J’en suis réduit, aujourd’hui, à échafauder des projets de bonheur sur des têtes d’enfants. » – Oui, je me souviens. – Et moi je t’ai répondu : « Ta nièce et mon fils auront l’occasion de se voir souvent ; s’ils s’aiment, je ne mettrai point opposition à ce mariage. » – Eh bien, Édouard ? – Eh bien, mon ami, mademoiselle de Valcourt est une charmante jeune fille ; l’enfant a tenu, et au-delà, ce qu’il promettait. Mon fils, de son côté, est devenu un homme d’un mérite réel ; je ne crains pas de le dire, bien que je le voie avec les yeux d’un père. Emmeline et Eugène étaient enfants lorsque, sans avoir pris toutefois aucun engagement, nous les avons fiancés. Ils ont grandi ; depuis deux ans ils se sont vus souvent, et il est arrivé ce que le premier tu as prévu mon fils n’est pas resté insensible devant la beauté et la grâce de mademoiselle de Valcourt, et celle-ci n’a pas tardé à éprouver pour Eugène un sentiment qui est plus que de l’amitié. – Ils s’aiment ! s’écria M. de Sisterne. – Oui, mon cher comte, ils s’aiment, et nous pouvons, dès aujourd’hui, parler sérieusement de ton idée d’autrefois. – Ah ! Édouard, je ne veux pas te cacher ma joie ; elle est grande et complète. – Alors, tu ne vois aucun empêchement à ce mariage ? – Toi seul aurais pu t’opposer… – Moi ! Pourquoi ? – Ton immense fortune… – Ne parlons pas de cela, je te prie, quand il s’agit du bonheur de nos enfants. M. de Sisterne prit une des mains du marquis et la serra fortement. – Excuse-moi, dit-il. – Emmeline et Eugène s’aiment, reprit M. de Coulange ; c’est ce que tu désirais, n’est-ce pas ? – Oui. – Eh bien, depuis plus d’un an, la marquise et moi le souhaitions ardemment. Ta nièce nous a tous charmés : elle est déjà une sœur pour Maximilienne, et la marquise et moi nous la considérons comme notre fille. Je suppose que madame de Valcourt pense comme toi, comme nous. – Ma sœur ne peut vouloir que le bonheur de sa fille. – Je te laisse le soin de l’informer de nos projets. – Dès ce soir, je m’empresserai de lui rendre compte de notre entretien. Mais dès maintenant, mon cher Édouard, je puis te donner l’assurance qu’elle partagera ma joie. – Nous parlerons plus tard de l’époque à laquelle aura lieu le mariage ; Emmeline et Eugène sont jeunes ; si impatients qu’ils soient, ils sauront attendre six mois et même un an. Toutefois, dès que nous serons de retour à Paris, je vous ferai officiellement, à toi et à madame de Valcourt, la demande de la main d’Emmeline pour mon fils. Le lendemain, dans l’après-midi, tout le monde était au jardin. L’amiral et le marquis se promenaient autour de la pièce d’eau. Eugène s’était assis sur un banc à côté d’Emmeline. Maximilienne avait quitté son amie pour un instant afin d’aller prendre à un rosier quelques-unes de ses roses. À quelque distance d’Eugène et d’Emmeline, assises également sur un banc rustique, la marquise et madame de Valcourt causaient intimement. Elles parlaient de leurs enfants. Eugène avait pris la main d’Emmeline et la pressait doucement. Leurs regards se croisaient. Tous deux étaient émus. Une charmante rougeur colorait les joues de la jeune fille. – Mademoiselle Emmeline, dit Eugène, madame de Valcourt a dû vous apprendre que, vous et moi, nous avons été hier le sujet d’une conversation entre votre parrain et mon père… – Ma mère m’en a parlé ce matin, répondit Emmeline en baissant les yeux. – C’est votre bonheur et le mien que veulent nos parents. – Oui, notre bonheur. – Maintenant, chère Emmeline, j’ai le droit de vous parler de mon affection, de l’amour sincère, ardent que vous m’avez inspiré ; je puis vous dire et vous répéter mille fois que je vous aime. Oh ! mon bonheur, à moi, est tout entier dans mon amour et le dévouement complet que je veux vous donner ; mais le vôtre, Emmeline, le vôtre ?… Croyez-vous qu’il est dans notre mariage ?… – Oui, monsieur Eugène, je le crois. – Ainsi vous m’aimez, vous m’aimez ! Emmeline, dites-le-moi : que j’entende ce doux aveu sortir de votre bouche adorable ! – Oui, je vous aime, répondit-elle. Et sa rougeur augmenta encore. – Ah ! quelque chose de délicieux vient de pénétrer en mon cœur ! s’écria le jeune homme, le front rayonnant. Son bras entoura la taille de la jeune fille. – Chère Emmeline, chère Emmeline ! murmura-t-il avec une expression intraduisible. La jolie tête de la jeune fille s’appuyait sur son épaule. Il la serrait amoureusement contre lui. Ils formaient ainsi un groupe ravissant. – Eugène, vous m’aimerez toujours ? prononça Emmeline d’une voix douce, vibrante d’émotion. – Toujours, répondit-il ; quoi qu’il arrive, mon Emmeline, rien au monde ne pourra nous désunir ; votre bonheur sera le but de ma vie entière ; oui, je vous aimerai toujours, je vous le promets, je vous le jure ! Et vous, Emmeline, et vous ? – Moi ? Ai-je besoin de vous faire un serment ? dit-elle d’un ton adorable ; je vous aime, Eugène, et je suis sûre de mon cœur ! Leurs têtes se touchaient. Eugène mit un b****r sur le front d’Emmeline et il murmura : – Aimer et être aimé, quelle chose divine ! Maximilienne, tenant cinq ou six roses, venait de s’arrêter devant eux. – C’est très bien, dit-elle d’un ton moitié gai, moitié mécontent ; mais j’ai le droit d’être un peu jalouse, car vous m’oubliez complètement. Oh ! comme ils sont égoïstes, les amoureux ! Vous n’avez pas encore pensé à me remercier ; pourtant, si vous vous entendez et vous comprenez si bien en ce moment, si votre mariage est décidé, enfin si vous êtes heureux tous les deux, c’est un peu à moi que vous le devez. Emmeline s’était levée. – C’est vrai, Maximilienne, dit-elle ; tu as raison, je suis une ingrate, pardonne-moi. Elle se jeta à son cou et l’embrassa. – À ton tour, Eugène, reprit Maximilienne, un gros b****r sur chacune de mes joues. – La punition est douce, dit gaiement le jeune homme, en lui donnant quatre baisers au lieu de deux. – Maintenant, reprit Maximilienne, vous êtes pardonnés ; je n’ai plus qu’à distribuer mes roses, celle-ci dans tes cheveux, Emmeline, là, comme cela, et cette autre à ton corsage ; c’est en la cueillant que je me suis piquée. Regardez. Et elle leur montra, au bout d’un de ses doigts blancs, une gouttelette de sang rose. – Voilà, ajouta-t-elle avec un petit air sérieux très drôle, il ne faut jamais oublier qu’on peut rencontrer partout des épines.
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