Une nuit à Trianon J’ai pour les grands jardins de Versailles et particulièrement pour les Trianons des tendresses intimes. C’est là que je me réfugie de temps en temps, quand Paris me lasse et m’ennuie et que je veux me retremper dans la solitude. Ces jardins historiques ont des retraites charmantes ; il en est que je suis presque seul à connaître. Rien de plus facile que d’y passer la nuit quand on sait s’y prendre. Je ne le conseille pourtant à personne, par respect pour la légalité. Puis on y court le risque d’étranges aventures. Le petit Trianon surtout est tellement peuplé des souvenirs du XVIIIe siècle qu’on les voit se réveiller et s’animer autour de soi pour peu qu’on tombe dans la rêverie. J’ai conservé de profondes sympathies pour ce monde poudré et fardé, qui faisait tant d