CHAPITRE XVIII Jours d’épreuveAvec Ménécrate, bien entendu, je n’avais plus aucun rapport. Depuis son piteux exode de chez nous, ni Théagène, ni Euphorion, ni moi ne lui avions adressé la parole. En nous voyant reparaître chez Lysis, il avait baissé le nez sur ses tablettes, et un étranger aurait pu croire aisément que nous ne nous étions jamais vus. Bien qu’il gardât un silence prudent en notre présence, nous restions bien convaincus qu’en dessous il attisait le feu et que je n’avais pas de pire détracteur. Tout d’abord, quand l’affreuse calomnie commença à circuler, j’eus quelque peine à comprendre ce dont on m’accusait ; lorsque je réussis à me mettre dans la tête que c’était de vol, ni plus, ni moins, mon premier mouvement fut un rire dédaigneux ; mais un matin, comme j’étais dehors