LXXXII Le comte Leyen à HélèneJ’espère, ma chère Hélène, que tu recevras avec plaisir, des nouvelles d’un ancien ami, qui, malgré l’abandon un peu bien précipité dans lequel tu l’as laissé, n’a conservé contre toi aucun ressentiment, et pense bien souvent à toi, et aux courts instants de bonheur qu’il te doit. Je pense que maintenant, tu es réveillée de tes riantes illusions, pauvre enfant ! et si je crois les informations que j’ai fait prendre, il est temps qu’une main amie te vienne tirer du naufrage. Je t’aime toujours, Hélène, mais d’un amour vrai et solide ; reviens à moi, tu retrouveras encore cette vie brillante dont tes folles amours t’ont fait tomber ; j’ai compté sur le retour de l’enfant prodigue, rien n’a été changé dans ta maison, tes chevaux sont dans tes écuries, tes dome