Un homme, jeune, se tenait dans l’encadrement de la porte. Il portait un cageot manifestement assez lourd. Katell lui sourit. — Salut les filles ! lança-t-il d’une voix enjouée. Je suis tard mais je viens de terminer le boulot. Et je ne reste pas… Je vous ai juste apporté quelques légumes. — Entre, Arthur. Tu as bien cinq minutes, non ? Viens prendre un verre. Comme ça, j’aurai l’occasion d’ouvrir une bouteille, sans que ma fille n’y trouve à redire, répondit Katell sur le ton d’une fausse confidence. — Kathleen va bien ? reprit le maraîcher d’une voix assourdie. À observer sa mine soudain assombrie, Katell comprit la méprise de son visiteur qu’elle n’avait pas vu depuis trois semaines. La veille, au cours d’une balade dans la campagne locronanaise, Kathleen avait rapporté à sa mère av